Une plantation de palmiers à huile sur l’île de Bornéo. La destruction de la nature a un coût qu’il est possible de prendre en compte. (AFP)
L’économiste indien Pavan Sukhdev recommande dans un rapport de synthèse de donner un prix aux services fournis par la nature.
"La nature est la plus grande entreprise de la planète, elle produit plus de richesses et d’emplois qu’aucune autre, mais son importance est totalement sous-estimée, tempête Jean-Christophe Vié, directeur adjoint du programme pour les espèces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Notre société la considère comme un supermarché où tout serait gratuit. Elle se rue sur elle et la dévalise, au point que le soir venu il risque de n’y avoir plus rien dans ses rayons. Il est grand temps de changer de perspective et de donner enfin un prix à l’environnement global."
C’est fait. Ou plutôt cela commence à se faire. L’économiste britannique Nicholas Stern a lancé le mouvement en publiant en 2006 un rapport sur le coût de l’inaction dans le domaine climatique.
A la demande du G8 et de quelques autres pays, son collègue indien Pavan Sukhdev a repris le flambeau l’année suivante pour tenter de chiffrer de la même façon le recul de la biodiversité en dirigeant la compilation de milliers d’études sur le sujet, une recherche baptisée The Economics of Ecosystems ans Biodiversity (TEEB).
Après avoir sorti divers rapports depuis deux ans, il a présenté mercredi à la conférence sur la biodiversité de Nagoya le document de synthèse de ses travaux,"Mainstreaming the economics of nature".
La publication propose quelques chiffres. Elle évalue par exemple à 3700 milliards de dollars par an ce qu’une division par deux des taux de déforestation permettrait de gagner en évitant des émissions de gaz à effet de serre. Il estime plus loin à 50 milliards ce qu’une surexploitation des ressources halieutiques fait perdre annuellement au secteur de la pêche en comparaison avec une exploitation durable. Il chiffre enfin à 213 millions l’activité de pollinisation des abeilles en Suisse.
Là n’est pas l’essentiel cependant. Tout est dans la démarche. Pavan Sukhdev s’en explique dans la préface du document. Le but de la synthèse n’est pas de résumer les autres publications du projet TEEB mais "d’en éclairer et d’en illustrer l’approche […], en d’autres termes de montrer comment des concepts et des outils économiques peuvent aider à équiper la société de moyens d’incorporer la valeur de la nature dans la prise de décision".
Sources :
http://letemps.ch/
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/10/20/donner-un-prix-a-la-nature-pour-mieux-la-proteger_1428974_3244.html
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