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jeudi 30 juillet 2009

Journal de route d’un combattant de la guerre 14-18 : N° 4 - Destination l’Aisne -




Suite et 4ème partie du Journal de route de mon grand-père : -Destination l'Aisne -



13 septembre 1917
 
Nous embarquons en gare de Suippes, cela a duré 2 heures et tout s’est bien passé, sans accident.
Nous sommes maintenant en route pour une destination inconnue ...?
Nous débarquons à Neuilly Saint Front dans l’Aisne, et passons 8 jours « en repos » dans un petit village du nom de Gandelu, petit pays « sans importance ».

http://www.visomap.com/place-fr/Gandelu/-2047897

Nous passons notre temps à nettoyer le cantonnement, nos armes.. Néanmoins, le chef demande quels sont ceux qui désirent partir pour une permission de 48 h à Paris .Je me présente, mais ne suis pas accepté, étant trop récemment arrivé à la batterie.
Le lendemain, j’adresse un télégramme à mes parents pour les informer du lieu de mon cantonnement.
Le surlendemain, quelle ne fût pas ma surprise de voir arriver dans l’église dans laquelle j’assistais à un service religieux donné à l’intention de mes camarades tués ….ma Mère ! Je n’en croyais pas mes yeux ! C’était un véritable « coup de massue » de me retrouver parmi les miens. Ils étaient venus par le train jusqu’à Château –Thierry et avaient continué en vélo jusqu’à Gandelu .Mon père commanda un repas dans un bistrot du pays et tous ensemble, nous avons passé une bonne journée.
J’étais couvert de poux, aussi, ma mère ayant apporté une chemise neuve, je me changeais. Nous avons passé le temps à visiter le cantonnement et à nous promener dans les champs. Le soir, mes parents couchèrent à l’auberge, sur la paille.


Le lendemain matin, réveil à 5h, et départ à 6h vers d’autres lieux.
Mes parents assisteront au départ des 3 batteries et c’était quelque chose à voir, une colonne impressionnante d’automobiles de ravitaillement !
Et comme par hasard, le tonneau d’eau se renversa au départ, il fallut donc le remettre debout. J’aidais à cette tâche, et j’étais de ce fait en retard pour rejoindre ma colonne. Aussi, mon père me prêta son vélo et je le quittai pour ne plus revoir les miens que de loin, très loin sur la route !

Cette étape s’est effectuée sans incident, sous un ciel gris et froid, en direction du nord, vers le chemin des Dames. Après une traversée des champs bien humides, nous arrivâmes à Braisne.
http://www.visomap.com/place-fr/Braisne/-2030040








 


Ci-dessous une carte postale datant du 21 juin 1918 , disant : 
"Please God, bless our Daddy and bring him safely home"  
en français "Mon Dieu ,protégez notre papa qui est absent ".









mardi 28 juillet 2009

Journal de route d’un combattant de la guerre 14-18 : N° 3 - La Champagne -





Suite du journal de route de mon grand-père avec la 3ème Partie : 
« La Champagne »



3 septembre 1917
 
Après avoir quitté le front de Verdun par la route, et être montés par Somme-Tourbe puis Laval-sur-Tourbe, nous sommes arrivés sur les routes interminables de la Champagne pouilleuse , blanche de craie et dénudée, où ne poussent que quelques ronces, sous une chaleur intense. ( Champagne pouilleuse
parce qu'il y poussait du serpolet -dit pouillot ou pouille en Champenois ).
Nous sommes arrivés à Perthes-lès-Hurlus –quel nom fameux !...héroïque !... Nous nous ravitaillons en madriers, planches, pelles, pioches et repartons en ligne pour nous trouver entre Tahure (en 1950 la commune de Tahure fut officiellement supprimée, et son territoire rattaché à la commune voisine de Sommepy, qui prit alors le nom de Sommepy-Tahure pour perpétuer la mémoire du village disparu) et Maisons de Champagne. 
Nous sommes dans un ravin, près d’un petit cimetière allemand. Il fait une chaleur épouvantable et il n’y a pas d’eau. Il faut faire des kilomètres pour remplir les bidons, et nous travaillons à construire des plates-formes pour y mettre nos pièces, à faire des tranchées, des gabions avec des branchages ,remplir les sacs de terre, car la terre est mouvante et s’écroule en peu de temps.
Nous avons une soif terrible et nous buvons notre urine, car l’ennemi n’est pas loin, et nous voit. C’est terrible d’avoir soif !...

 
A la nuit, avec deux camarades, nous sommes partis pour trouver de l’eau. Nous avons pris tous les bidons que nous avons pu emporter ; nous sommes revenus vers 1h du matin, après être partis à 20h ! Car au point d’eau, nous n'étions pas les seuls ,il y avait beaucoup d’autres camarades d’autres armes qui étaient venus comme nous se ravitailler en eau.




4 septembre 1917

Je suis allé en reconnaissance à un observatoire avec le lieutenant, un sous-lieutenant et le commandant Chavannes, avec mon téléphone sur le dos et 2 kilomètres de fil électrique (petit calibre). Nous nous sommes terrés dans un abri depuis lequel nous voyions très bien les Allemands. Nous nous parlions par gestes, car il ne fallait pas « causer », les Allemands étant trop près de nous. Après 2 heures d’observation, les officiers sont partis seuls, et je suis rentré à pieds au milieu de la plaine, en pleine nuit. Je me suis couché exténué de fatigue et me suis mis à l’abri sous un caisson d’obus pour dormir.
-Je n’ai pas trouvé de notes pour le 5 septembre 1917 , jour de l'anniversaire de mon grand-père : il a eu 19 ans ce jour là , drôle d’endroit pour « fêter » son anniversaire quand on a 19 ans -


6 septembre 1917

J’ai été envoyé par le lieutenant Desfrancs en reconnaissance cette nuit .Il m’a montré la carte d’état major, m’a donné sa boussole, une lampe électrique et un pli à remettre à un officier d’artillerie commandant un groupe de 75 que nous devions relever la nuit suivante. 

Il me fallait donc trouver l’endroit exact de cette batterie et examiner le chemin pour nous y rendre avec notre batterie. J’ai trouvé cet endroit à 10h du soir, j’ai été aidé par une belle lune qui éclairait la plaine. Je suis revenu assez fatigué de ce voyage, l’endroit était à 5 kilomètres de nos positions, cela faisait donc 10 kilomètres aller et retour, à pieds et dans de mauvaises conditions. Heureusement, j’ai repéré un peu d’eau que j’ai pu boire dans un tonneau alimenté par un filet d’eau.
Comme je l’ai dit plus haut, la nuit suivante, j’ai dirigé notre colonne d’artillerie, et à peine arrivés sur nos nouvelles positions, nous avons commencé à mettre nos pièces en batterie et avons déchargé 6000 obus. Tout le monde a prêté main forte, les sous-officiers, les infirmiers, les brancardiers eux-mêmes, car il s’agissait de détruire le plus rapidement possible les ouvrages qu’avait construits l’ennemi depuis plusieurs semaines. Concernant une attaque par les gaz, le lieutenant nous informe qu’il faut détruire ces ouvrages, faire rater l’attaque, tirer nos 6000 obus, et que nous serons relevés.


7 septembre 1917
 
Au petit matin, nous lançons sur l’ennemi un ouragan d’obus (8 coups par pièce à la minute).Nous sommes « sur les nerfs », avons enlevé notre veste, notre chemise. Toutes nos pièces crachent le feu, c’est un bruit infernal ! Les pièces rougissent à tel point que les gueules des canons sont arrosées de seaux d’eau régulièrement (il y a une mare près de nous) .Au loin, c’est un nuage de poussière et de fumée qui s’élève.Tout saute chez l’ennemi, des dépôts entiers de munitions, de gaz, quel travail !...Nous tirons, tirons jusqu’à épuisement de nos munitions.
Les Allemands ont été surpris, c’est le grand désarroi chez eux. Ils n’ont pas pu nous répondre. Notre lieutenant a tenu parole et, notre travail étant terminé, nous repartons vers d’autres destinations, après être restés 6 jours sur cette position, en cas de réaction de l’ennemi.
En redescendant, nous avons rencontré le 134è d’infanterie. Il pleut cette fois, tout le monde est blanc de craie, en haillons, quel tableau pour un peintre !...

Une boue épaisse tient à nos godasses, cela ressemble à de la mayonnaise. Et après quelques étapes et repos dans les bois, nous nous dirigeons vers le sud, c’est-à-dire Suippes.
(De cette destruction des défenses ennemies, pas de citation pour mon unité) 



Pour suivre l’itinéraire, cliquer sur le lien suivant :


La prochaine fois : 4ème partie : "Destination l'Aisne" 



La carte postale date du 17juin 1918 ,il est écrit :
"Allo!Allo!...Un peu de silence là-haut."
Hallo! Silence!! can't hear myself speak.







dimanche 26 juillet 2009

Journal de route d'un combattant de la guerre 14-18 : n°2 - Le front de Verdun -





Voici donc la suite et 2ème partie du journal de route de mon grand-père ,avec le front de Verdun

Front de Verdun –Reprise de la Côte 304 et du MORT HOMME


Arrivés à Dombasles-en-Argonne, suivant les ordres reçus de Revigny, nous nous dirigeons vers un baraquement du 103è Régiment d’artillerie qui se trouvait à quelques mètres d’un passage à niveau de la ligne de chemin de fer Paris-Verdun. L’aspect de cet endroit n’est pas engageant, le réservoir d’eau est éventré, la maison du garde barrière en ruine, les rails détruits .

C’est là qu’est situé l’échelon du 103è d’artillerie. Nous sommes pris en charge par cette unité et notre première nuit est « agrémentée » de rafales d’obus que nous adressent les Allemands. Aussi, nous passons une nuit mouvementée, ne sachant où nous mettre à l’abri, aucun endroit n’étant prévu pour cela . Au petit jour, nous allons constater les dégâts qui ne sont guère réjouissants !

Enfin, le 18 août 1917, nous montons en renfort pour le front.
Il est 19h, nous traversons le passage à niveau, nous sommes installés à 3 sur un caisson rempli d’obus, avec ordre de rester ici, sans descendre de voiture. Nous prenons la route qui mène dans la direction de la forêt de Hesse. Il fait une chaleur épouvantable, nous rencontrons de nombreux convois et des colonnes d’infanterie. La route est criblée de trous d’obus, une poussière infernale se dégage, nous sommes blancs comme neige, nous ressemblons à des hommes de bronze.


Le conducteur Collot mène bon train notre caisson, au galop par moments, au trot presque en continu, et nos six chevaux traînent ainsi de pauvres diables très fatigués.
Les obus tombent à droite, à gauche, avec de grands éclairs, mais personne n’est blessé. Par moments, la route (soi-disant route) est encadrée de grandes toiles tendues sur des poteaux pour camoufler à l’ennemi la vue du passage des troupes. Nous passons souvent à travers champs, cahotés, à demi couchés les uns sur les autres. Certaines voitures sont renversées, nous voyons en passant des cadavres de chevaux gonflés d’où sortent les boyaux, le tout plein de sang. C’est le grand « bazar » ! Il faut se tenir énergiquement sur le caisson pour éviter de tomber. Je suis assis au milieu de mes camarades et je les tiens par les épaules.


Enfin, nous apercevons au loin la forêt de Hesse .La nuit arrive et nous espérons ainsi nous cacher à la vue de l’ennemi.
A l’orée de cette forêt presque détruite par les marmitages (bombardements d’artillerie ),nous nous arrêtons et un agent de liaison nous conduit après une demi-heure de marche à l’endroit où loge le Commandant de la 34è batterie : c’est le Capitaine Lhopital .
Quelques obus tombent pas très loin de nous , nous ne sommes pas fiers et faisons quelques « plat ventre » , mais l’effectif étant au complet ,nous repartons ,toujours encadrés par les obus ,pour rejoindre la 35è batterie , conduits par un agent de liaison .


Enfin, nous nous présentons devant le lieutenant des Francs commandant la 35è batterie .Il ne nous fait aucun discours, prend nos livrets militaires, convoque un sous-officier, et celui-ci nous mène à un « soi-disant » abri, à moitié effondré et à ciel ouvert .Il commence à pleuvoir, nous sommes trempés. Nous sommes 6 dans cet abri, avec la consigne de ne pas nous endormir, car il y a un risque d'obus toxiques avec nappes de gaz . Les fusées éclairantes donnent une clarté blafarde au tableau et un grondement intense nous « abrutit » faisant suite aux marmitages de part et d’autre.


Au petit jour, nous commençons à réparer cet abri de fortune avec tout ce que nous trouvons, madriers, tôles, etc. … Nous comblons donc les vides faits par les précédents qui ont été tués ou blessés.
Je suis affecté à une pièce de 155 court Schneider (c’est un canon) à tir rapide, comme artificier, et je commence à manier des charges de fusées. Quant à mon camarade E.Monet, qui s’était engagé avec moi, il est nommé pointeur à une autre pièce. 

A peine commencé,l’alerte est donnée,nous tirons sans arrêt pendant deux heures .Un obus tombe sur la « guitoune » (tente) de notre camarade « Cassis » : heureusement, personne n’est blessé ! 
Le soir , dès la tombée de la nuit , le ravitaillement se fait des abords d’une route jusqu’à nos pièces ,et nous trimbalons des obus et des obus ainsi que des caisses de gargousses ( charge d’une bouche à feu contenue dans une enveloppe cylindrique en papier ou en toile au diamètre de la chambre du canon) : poids 45 kg l’obus et caisse de gargousses 110kg ! Nous sommes très fatigués, nous avons chacun un nombre déterminé d’obus à transporter, le tout infecté par les gaz que nous envoient les Allemands ; il faut mettre les masques au bout de quelque temps, cela est irrespirable, les yeux pleurent, nous toussons, nous ne sommes même plus capables de voir où nous allons. Pour faire nos besoins, il faut faire très attention, car l’urine dégage des gaz sur l’herbe !

-Offensive du Général Guillaumet, reprise de la côte 304 du 20 août 1917 au 6 septembre 1917
5ème Bataille de Verdun, reprise de la côte 304 le 24 août 1917 .

Enfin, le sort en est jeté, c’est l’attaque générale sur la côte 304. Nous tirons sans discontinuer, j’arrive avec peine avec l’aide de mes deux pourvoyeurs à suffire aux besoins de ma pièce qui fume de chaleur. 
Les Allemands répondent par du 150mm qui tombe autour de nous, nous sommes sourds, tellement le bruit est intense, et seuls de grands éclairs indiquent où sont tombés les obus allemands. Nous rafraîchissons l’âme de notre canon par des seaux d’eau ; par moments,la gueule du canon rougit,c’est incroyable qu’il n’y ait pas d’explosion !

La nuit, le ciel est éclairé comme en plein jour. Pour un baptême du feu, nous sommes servis ! Il y a des blessés et des morts. Un camarade a été tué et son corps disloqué pend sur la branche d’un arbre.
Cette attaque a duré toute la nuit et une partie de la journée .Nous sommes très fatigués ! Le surlendemain, j’étais nommé avec Emonet téléphoniste pour remplacer nos camarades évacués. Les tirs continuent moins intenses, et les Allemands ripostent toujours avec énergie. Nous sommes obligés de refaire le point de tir de nos pièces. Un sous-lieutenant nous prie de partir avec lui et je monte sur un chêne à l’aide d’une longue échelle. De cet endroit, nous découvrons le front d'assez près, mais nous n’y restons guère, car les Allemands nous ont vus et nous envoient des obus à mitraille .Il faut redescendre rapidement en nous éloignant .Nous recommençons ainsi plusieurs fois cette opération sans grand espoir de régler nos pièces.

Nous partons à Esnes qui ne se trouve pas loin. Esnes est en ruines et c’est de là que nous réglons nos tirs.
Cette attaque a coûté cher aux Allemands, la côte 304 a été reprise et sur un front de 18 kilomètres, sont tombés entres nos mains : AVOCOURT- CUMIERES et le MORT HOMME.
Nous sommes rassemblés le 30 août 1917 autour de nos pièces et félicités par un ordre du jour transmis par le Général Guillaumet et que nous lit le lieutenant des Francs.
Notre tache est terminée dans ce coin du front et nous partons au petit jour sous un violent bombardement ennemi. Notre caisson téléphonique est percé par des éclats d’obus ,et cela va mal se terminer ,car notre départ ne s’effectue pas assez rapidement ; l’ennemi nous voit et nous arrose copieusement de schrapnells (obus de petit calibre).
A cause de la pluie, la route est transformée en fondrières et nous enfonçons dans la boue jusqu’aux chevilles.
En plus de mon emploi de téléphoniste, je suis agent de liaison, j’ai donc mis mon vélo sur un caisson.


Nous traversons Récicourt, Parois, et Aubreville, où nous passons la nuit.
Le matin, nous repartons par Clermont-en-Argonne, les Islettes.Lorsque nous passons dans ces pays en ruine, les autres soldats cantonnés nous regardent, nous sommes tellement sales , pas rasés , couverts de boue , ainsi que les chevaux !
Quant à moi, je suis en tête de la batterie, à vélo et mon fusil en bandoulière, suivi par les deux trompettes, les officiers et la batterie au grand complet. Quelques civils nous regardent, quelques uns me disent bonjour et j’en suis très fier !..
Nous continuons par Sainte Menehould, Dommartin la Planchette, que des noms héroïques, où se sont déroulés tant de combats ! 


Où allons nous ? 
Personne ne le sait sauf le lieutenant, bien entendu. Nous avons rejoint la 34è et la 33è batteries, cela représente un convoi de plusieurs kilomètres. Nous passons devant la plaine de Valmy, lieu célèbre, et apercevons le Monument de Dumouriez. Cela était vraiment très émouvant, car nous sortions de la zone de Verdun à moitié en loques, les vêtements déchirés. J’ai fait alors le rapprochement entre ces soldats « va-nu-pieds » et nous, hirsutes, sales et couverts de poux.
J’ai pensé alors que cela serait le sujet d’un beau tableau à réaliser par un peintre … (mon grand-père rêvait de devenir peintre ; toute sa vie ,il a peint à ses heures perdues ,il avait du talent ,mais c'était seulement son violon d'Ingres car ses parents ne l'ont jamais autorisé à devenir peintre -ce n'était pas un métier, disaient-ils -)

Et nous sommes repartis par Somme –Tourbe en direction de la Champagne.
(De cette bataille, pas de citation pour mon unité).

Pour suivre l'itinéraire parcouru , cliquer sur le lien suivant :



- La Côte 304 -

Le 24 août 1917, à 4H50, les 4è et 5è bataillons du 272è Régiment d’infanterie et un bataillon du 128è Régiment d’infanterie s’élancèrent d’un seul bond. Ils gravirent les pentes sud de la côte, atteignirent le sommet en traversant une zone arrosée d’obus et dépassèrent leur objectif.
Puis, le soir à 19h, le 6è bataillon du commandant Worbe, qui était jusque là en réserve, à son tour a complété l’opération en s’emparant de l’ouvrage du « Gâteau de Miel », et poussant jusqu’au ruisseau de Forges, à 2 kilomètres en avant du sommet de la Côte.


samedi 25 juillet 2009

Journal de route d'un combattant de la guerre 14-18 : n°1



Une photo de mon grand-père en octobre 1917 dans les ruines d'Ostel (Aisne)



Suite au post que je viens de faire sur le documentaire qui sera diffusé mercredi 29 juillet 2009 sur Arte , l'idée m'est venue de rendre hommage à mon grand-père , engagé volontaire en 14-18 . 
Il rejoignit son régiment , le 109ème d'artillerie au départ de Poitiers le 16 décembre 1916 (il avait eu 18 ans en septembre 1916) .


Mon grand-père est mort en janvier 1986 , il avait 87 ans .Il avait été gazé le 23-10-1917 , et nous parlait souvent de "sa" guerre . Il était fier d'avoir défendu son pays , mais en même temps, il en voulait beaucoup à ses supérieurs , les officiers et sous-officiers ,dont il disait qu'ils n'avaient ni gratitude ,ni reconnaissance à l'égard des simples soldats qui combattaient en première ligne !
L’État français lui a remis la Médaille Militaire le 11 novembre 1982 , il était temps ! L'ingratitude a été bien longue , plus de 60 ans ...


Nous avons retrouvé ses notes dans son "Journal de route" , classées en chapitres ou par batailles ; je vais m'atteler à recopier chronologiquement les notes du journal de mon grand-père et les ferai paraître de temps en temps dans mon blog .
Pour lire ces notes et mieux les comprendre , il faut se replacer dans le contexte de la guerre et de l'époque .
Voici le début , avec en introduction son avant-propos :

-AVANT-PROPOS-
Voici quelques notes en souvenir de ma campagne de guerre .Je décrirai simplement ce que j'ai vu , ayant servi comme tous les autres soldats . Comme eux ,j'ai connu la fatigue ,la misère ,la pluie ,la boue ,le froid ,la faim ,le découragement ,les poux ,les cafards , mais aussi de grandes joies de voir l'ennemi reculer dans la défaite .
Mon unité ,malgré des actes héroïques ,n'a pas été récompensée comme il se devait ,à cause de l'ingratitude de ses chefs .Aucun Général n'est venu nous visiter .Nous étions "groupe d'attaque "non endivisionné . La seule devise que nous connaissions était : "MARCHER ou MOURIR ".
Seule récompense obtenue : citation à l'ordre de la 59ème division d'infanterie par le Général Vincendon .




 Décembre 1916- mon grand-père Marcel Alibert 
avec l'ancien uniforme ,au 109 ème d'Artillerie à Poitiers



-1ère Partie -
Engagé volontaire pour la durée de la guerre 14-18 ,je rejoignis mon corps ,le 109ème Régiment d'artillerie au départ de Poitiers le 16-12-1916 .
Je ne décrirai pas la vie de la caserne , qui s'est déroulée comme dans toutes les villes de garnison ,c'est à dire instruction, corvées ,punitions ,etc ..
Puis ,au bout de 6 mois de cette vie pénible , ce fut le discours d'usage du Colonel B. ,commandant le régiment ,qui nous fit ses adieux le 12 août 1917.
Nous étions une vingtaine à partir en renfort pour Verdun . Mes parents et ma soeur étaient venus de Paris pour me dire au revoir .
Et c'est à 5h du matin, au petit jour ,que je quittais Poitiers et les miens . Nous étions dans un wagon- compartiments dans l'express pour Tours .
Ce voyage s'est effectué sans incidents , nous sommes passés par Aubrais-Montargis -Sens-Troyes ,pour arriver le 13-08-1917 vers midi à Revigny par une chaleur torride . Nous étions chargés , "barda" au complet et musettes , bidon, etc ...Nous avons traversé la petite ville remplie de soldats de toutes armes et nous sommes présentés au bureau de la Compagnie qui nous prit en charge immédiatement .Nous fûmes emmenés de l'autre côté de Revigny , et après avoir traversé la ville , dirigés vers une grange où il y avait de la paille . Nous étions fatigués de notre voyage ,et nous nous sommes endormis enroulés dans notre couverture .
Cette première nuit fût un peu agitée , suite au survol d'un avion ennemi qui lâcha quelques bombes dans les environs.
Dès la tombée du jour ,nous apercevions le ciel illuminé à l'horizon,et l'on entendait un grondement sourd sans discontinuer : c'était le front de Verdun qui se trouvait à 50 kilomètres de Revigny .
Nos journées étaient employées en corvées diverses ,déchargement de caisses de grenades et d'obus en gare de Revigny , ce qui était un travail pénible et dangereux , et par une chaleur torride !
Le séjour fût de courte durée ,le 16 août vers midi , nous quittons Revigny ,et prenons un petit "tortillard" (chemin de fer à voie étroite) . Il traîne quelques wagons délabrés à vitres cassées ,remplis de soldats . Nous nous installons comme nous pouvons sur une plate forme d'un wagon et partons doucement au souffle d'une petite machine fatiguée .Nous roulons au ralenti et traversons quelques villages aux maisons en ruines .Les plaines sont mornes et la chaleur est intense ! Heureusement pour nous , le bidon de "pinard" est plein et nous pouvons nous "désaltérer", quoique le vin soit chaud !
Par moments , un avion ennemi nous survole ; nous nous arrêtons pour ne pas nous faire repérer . Nous voyons les éclats des obus autour de l'avion , de petits flocons blancs dans le ciel !
Le voyage en chemin de fer se poursuit ainsi jusqu'à 17h . Là , nous débarquons en gare de Souhesme et par la route ,prenons la direction de Dombasle-en-Argonne . De cette commune , nous voyons la fameuse route stratégique de Verdun où roulent en file ininterrompue les camions qui ravitaillent le front de Verdun .


"Le siècle de Verdun"sur ARTE le 29 juillet



 Mercredi 29 juillet à 20h45 , ARTE diffuse un documentaire :
le siècle de Verdun



Ce documentaire historique a déjà été diffusé le 15 novembre 2006 et le 16 novembre 2008.
A ceux qui ne l'ont pas vu et que la mémoire de Verdun intéresse , ARTE offre la possibilité de voir ce documentaire à l'occasion d'une nouvelle diffusion .

En 1916 ,la bataille de Verdun est l'un des tournants de la première Guerre mondiale .Pendant dix mois,les soldats allemands et français s'embourbent ,les morts et les blessés se comptent par centaines de milliers .Au delà du combat ,cet épisode sanglant est devenu un symbole et un héritage historique pour les peuples européens. Comment est -il vécu? Quels sont les dividendes de cette déchirure? Enquête sur un enjeu national devenu lieu de mémoire.
En 1994 , sous l'impulsion de l'UNESCO ,Verdun a été designée capitale mondiale de la paix ,des libertés et des droits de l'Homme .

De par sa violence et sa démesure, la bataille de Verdun a marqué un point de non-retour dans la conduite de la première guerre mondiale, et une transgression dans l’histoire de l’humanité. Près d’un siècle après que les derniers coups de canons se soient tus dans le ciel de Verdun, le paysage porte à jamais les stigmates de cette boucherie sans nom, à tel point qu’elle est devenue aujourd’hui un lieu commun : « Comme à Verdun ».
Le film tente donc d’interroger les traces laissées par cette bataille mythique dans nos mémoires comme dans notre histoire, de sa représentation à sa perception, de ses effets et de son héritage. Regarder Verdun, c’est entrevoir le siècle.
Le documentaire interroge les traces laissées en France et en Allemagne par cette bataille mythique, dans les mémoires comme dans l’histoire, à travers ses représentations et ses enjeux.
Des récits de soldats à l’inauguration de l’ossuaire de Douaumont, de la rencontre entre Hitler et Pétain en 1943 à la poignée de main entre Kohl et Mitterrand en 1996, Le siècle de Verdun s’attache à mettre en lumière un héritage pluriel et contradictoire.
Ce film raconte ce mythe, cette légende en faisant revivre les archives filmées, muettes ou pas, les photos, les articles de presse. Il n’est pas seulement un documentaire de création à valeur historique. Il est un voyage, un parcours sensible, un héritage finement pensé et qui veut montrer comment cette bataille est entrée dans la légende.
Entre mémoire et histoire, ce film s’attache à mettre en lumière cet héritage pluriel et contradictoire - comme la mémoire sédimente et se contredit au gré de ses enjeux ou de ses revendications successives.
Dans la mémoire de Verdun, il entre cette part d’irréductible, de mystère et de sacré qui désigne les légendes. Produire un film tel que celui-là, c’est aussi saisir la chance de raconter d’où nous venons et comment s’est écrite et s’écrit encore aujourd’hui notre Histoire.
A travers trois historiens - l’Allemand Gerd KRUMEICH et les Français Antoine Prost, et Pierre Laborie - trois spécialistes incontestables de Verdun, le film veut faire réfléchir autrement, voire reprendre ou contredire des thèses qui sont les nôtres.
Ce film n’est pas un récit linéaire mais un travail d’interprétations et de lecture des représentations successives que nous nous sommes faites de Verdun et de son héritage.

Réalisateur : Patrick BARBÉRIS
Durée : 52’Diffuseur : Arte
Année de production : 2006
Avec la participation : France 5, La TSR, L’union des Blessés de la Face et de la Tête, Le ministère des Affaires Etrangères, Le ministère de la Défense, La Procirep Angoa-Agicoa, Le CNC










mardi 21 juillet 2009

Pour sauver les abeilles , plantons des fleurs dans nos jardins !

Les abeilles, nous en entendons beaucoup parler , sont menacées de disparition à l'échelle mondiale .
Différentes études ont récemment démontré que leur population était régulièrement décimée à la sortie de l'hiver. Face à cette situation alarmante, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles sensibilise les jardiniers amateurs et les incite à passer à l'action, en plantant des fleurs pour tenter de sauver les colonies d'abeilles.

Que planter ?
L'association, qui rassemble apiculteurs, agriculteurs et organisations professionnelles, recommande 10 espèces de fleurs à planter dans son jardin, son balcon ou sa jardinière : Reseda, Centaurée, Cameline, Coquelicot, Marguerite, Phacélie, Lotier, Sainfoin, Souci et Trèfles.
La multiplication de ces fleurs mellifères, c'est-à-dire riches en pollen et en nectar, contribuerait à reconstituer les sources d'alimentation des petites butineuses.
Pourquoi meurent-elles ?
"L'une des causes de la surmortalité des abeilles est le manque de biodiversité qui touche les villes et les campagnes depuis de nombreuses années" explique Pierre Testu, du Réseau Biodiversité pour les Abeilles. "Les abeilles ont besoin de pollen et de nectar en quantité, et il est urgent de rétablir leur équilibre alimentaire".
D'après le Réseau, la France compte 1 millions d'hectares de jardins privés. La modification de 0,3% d'une zone de butinage permettrait d'accroître jusqu'à 70% les réserves de grains de pollens.

On peut agir
Pour lutter contre le déclin des abeilles en France, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles oeuvre également pour la préservation de la végétation sur les bords de route et l'implantation de "jachères apicoles" en milieu agricole, afin de reconstituer les garde-manger des abeilles.
Voici un deuxième article que j'ai trouvé sur :
Un objectif pour tous : changer nos comportements et nos habitudes .
Nous savons tous que l’abeille est un pollinisateur indispensable (pour l’agriculteur comme le jardinier), nous savons que le problème de sa disparition est multifactoriel, nous savons aussi que le problème majeur est la malnutrition, il faut donc agir en priorité sur son alimentation. Les agriculteurs et la distribution agricole peuvent agir pour obtenir maintenant l’accord des préfets pour semer des jachères apicoles le long des cours d’eau, (passer de la possibilité à l’acte serait une grande victoire pour l’abeille) ; les particuliers que nous sommes tous peuvent agir, en raisonnant la biodiversité dans nos jardins : privilégier des plantations de haies à intérêt apicole, avec des espèces régionales au détriment des résineux sans aucun apport pour les abeilles ( lélandy , cyprès, pins etc. etc.) ; semer quand c’est possible quelques m2 de fleurs à intérêt apicole ; les citoyens peuvent agir au sein des collectivités en intervenant auprès des responsables pour les inciter à semer des fleurs à intérêt apicole sur des espaces paysagés , sur des rond point en remplacement d’herbes ou de mauvaises herbes ou sur des zones de friches non entretenues .Soyons chacun de nous l’un de ces petits ruisseaux qui fera grossir les rivières.
Abel Desprez, administrateur du Réseau Biodiversité pour les Abeilles


Après avoir lu ces deux articles ,nous savons maintenant ce qu'il nous reste à faire , changer de comportement dans les choix des plantations , privilégier les haies à intérêt apicole ,préférer la biodiversité si on veut éradiquer l'extinction de nos amies les abeilles .

Dans notre jardin , nous avons une énorme lavande , et tôt le matin, les abeilles viennent y butiner ,jusqu'à tard le soir (voir les photos prises ce soir ).
Notre "pelouse" que j'appellerais plutôt une prairie , est parsemée de trèfles (que les abeilles aiment butiner )et de pâquerettes ; c'est moins joli qu'une belle pelouse , mais depuis 23 ans ,nous n'avons jamais mis ni désherbant ,ni engrais .
Malheureusement , d'autres facteurs rentrent en jeu dans la disparition des abeilles , quelques hypothèses sont avancées : virus , bactéries ,parasites , pesticides , insecticides ,les OGM ont été aussi suspectés , des facteurs environnementaux avec l' effet inattendu de perturber la capacité à retrouver leur ruche , la pollution électromagnétique croissante à laquelle sont exposés les insectes (notamment depuis l’avènement du téléphone portable et du Wi-Fi ).
Une synergie entre plusieurs des causes évoquées ci-dessus pourrait être à l'origine d'un syndrome de type dit "maladie environnementale".
Ces causes combinées affaibliraient le système immunitaire des abeilles, mais le rôle des pesticides reste pour partie nié par les industriels producteurs.

Ce soir , sur France 5 , dans l'émission" Report -Terre " , une des initiatives des "Report-terre"
sera "sauver les abeilles en Lituanie ":

Pour voir la carte des projets du Réseau Biodiversité pour les Abeilles ,cliquer sur ce lien : http://www.jacheres-apicoles.fr/index/chap-jacheres

dimanche 19 juillet 2009

De Bréhémont à Candes-Saint-Martin en suivant "la Loire à vélo"

  La confluence Loire- Vienne à Candes-Saint-Martin


Nous sommes partis dimanche matin pour une jolie randonnée à vélo le long de la Loire, afin de rejoindre comme elle la confluence qu'elle forme avec la Vienne à Candes-Saint-Martin .
Temps incertain ,beaucoup de nuages mais il ne pleut pas . Il ne fait pas trop chaud ,pas froid non plus , c'est le temps idéal pour faire du vélo finalement !
Pour nous éviter un parcours trop long (cela aurait fait 120 kms de Fondettes à Candes-Saint-Martin aller et retour) , nous sommes allés en voiture jusqu'à Bréhémont ( 26 kms de Fondettes )


Les bords de Loire à Bréhémont


 Bréhémont est un charmant petit village au bord de la Loire ,on peut y voir des gabares (bateaux traditionnels à fond plat ,destinés autrefois au transport de marchandises ) amarrées le long du port . Cet ancien port très actif est adossé à la levée de la Loire et de nombreuses maisons de mariniers sont à découvrir en contrebas. Le port de Bréhémont
mérite qu'on s'y arrête car il est l’un des mieux conservés. Sur la levée des bornes de mariniers (vestiges du XVIIIe siècle) et deux guérites destinés aux gardes.


Lorsqu'on arrive de Fondettes ,Bréhémont se trouve sur la rive gauche de la Loire .
Il faut donc traverser le pont de Langeais , et tourner à droite au bout du pont ; c'est aussi la direction du magnifique Château d'Ussé , sur la commune de Rigny-Ussé .

Notre itinéraire pour l'aller va suivre entièrement celui de "la Loire à vélo" , en y rajoutant la partie qui va de Bréhémont à Rigny-Ussé (une petite route qui serpente le long de la Loire).

Après avoir sorti les vélos de la voiture , mis le pique-nique dans les sacs à dos ,nous pouvions donc partir pour rallier Bréhémont à Candes-Saint-Martin en suivant l'itinéraire balisé de "la Loire à vélo" à partir de Rigny-Ussé .
Très peu de monde sur les pistes ce matin, c'est vraiment très agréable de rouler ainsi , sans croiser personne , ou presque ...
A partir de Rigny-Ussé , nous longeons la Loire ; la piste aménagée pour les vélos est bordée de chaque côté par de grands rideaux d' arbres , si bien que contrairement à ce que je pensais ,on ne voit la Loire que de temps en temps . Malgré ça , c'est très agréable , verdoyant et calme , on est en pleine nature !
Au bout d'une dizaine de kilomètres ,on quitte le bord de Loire pour se retrouver sur une petite route partagée avec les voitures ( on n'en a croisé que deux ).
Arrivés à Avoine qu'on traverse sans encombre , on retrouve une voie aménagée pour les vélos pendant 4 ou 5 kms , puis de nouveau une toute petite route partagée avec les voitures , mais sans croiser personne.
Nous longeons cette fois des bois et des champs , les vaches nous regardent passer ,c'est un plaisir de pédaler dans un cadre aussi beau et aussi calme !






Enfin,après un parcours très pittoresque de quelques 32 kms , nous arrivons au bord de la Vienne , face à Candes-Saint-Martin .
Je connaissais déjà Candes pour y être venue plusieurs fois en voiture , mais j'ai redécouvert ce joli village avec un regard différent ; peut -être est ce le fait d'être à vélo , en contact direct avec la nature ?






Le village de Candes s'est installé sur la rive gauche de la Vienne, juste au dessus du confluent avec la Loire. Il est construit sur le flanc du coteau en tuffeau et offre des vues magnifiques sur les alentours.Il est classé parmi les plus beaux villages de France .C'est un charmant petit bourg (227 habitants en 1999 ) ,avec de vieilles ruelles pavées et de belles maisons groupées autour de sa collégiale. 

Le nom de Candes est issu du mot latin Condate (confluent, ici de la Vienne et de la Loire). Des restes de monuments Gallo-Romains (Temple, Aqueduc) ont été retrouvés sur le territoire de la commune attestant ainsi une origine très ancienne. 

Candes était le siège d'une châtellenie appartenant aux archevêques de Tours qui y résidaient souvent pendant la saison d'été.
Au Moyen-Age la ville était protégée par des remparts et douves dont quelques vestiges sont encore visibles.
La petite ville possède une très belle église construite en hommage à Saint Martin. Elle domine la Vienne et la Loire.

Le village de Saint Martin

L’homme qui a coupé son manteau en deux pour le partager avec un déshérité, n’est autre que Martin de Tours (Saint-Martin…). Le morceau de cape qu’il conserva devint par la suite un objet de vénération, et est à l’origine du mot chapelle, le lieu où l’on venait voir la fameuse cape !
Si beaucoup de villages portent son nom, le saint homme est décédé ici, à Candes-Saint-Martin en l'an 397. La belle collégiale Saint-Martin est d’ailleurs érigée sur les lieux de son ancienne maison.
C’est également là qu’est née la légende de « l’été de la Saint Martin », lorsque des fleurs se sont mises à éclore au mois de novembre le long de la Loire, accompagnant la dépouille de Martin de Tours transportée en bateau jusqu’à la basilique de Tours.











En été , les ruelles bordées de roses trémières aux couleurs chatoyantes ou pastels offrent à la vue de superbes camaïeux qui forment avec les vieilles maisons en tuffeau un ensemble plein de charme .
Candes est un magnifique village avec ses vieilles maisons classées ,sa collégiale dont la façade restaurée comporte un grand nombre de statues .Il faut prendre le temps de s'y promener , d'y flâner .Quelques artisans s'y sont installés .
Si vous aimez marcher , vous pourrez monter jusqu'au panorama pour avoir une vue d'ensemble du confluent et des environs .

Après avoir traversé le village le long d' une de ces ruelles fleuries , nous avons trouvé un banc sous un cerisier faisant face à la confluence de la Loire et de la Vienne . La vue est splendide ! C'est donc là que commençant à être un peu affamés , nous avons décidé de manger ce que nous avions apporté dans nos sacs à dos .
Puis , après cette belle matinée , il fallait penser au retour que nous avons voulu un peu différent .
Au début , c'est le même chemin en sens inverse jusqu'à Avoine .
Mais à partir d'Avoine , l'itinéraire change : au lieu de rejoindre la Loire , nous prenons la direction de St Benoît-la-forêt , en passant non loin d'Huismes . Par là aussi , ce sont de petites routes peu fréquentées par les voitures . 














Cet itinéraire nous permet de découvrir de nombreuses gentilhommières et manoirs , dont celui d 'Auzon , visible seulement de l'extérieur . En fait ,il est sur le bord de la route (voir la photo ). C'est la plaque apposée sur le mur qui a attiré mon attention .
Sur cette plaque , l'historique du manoir est expliqué : il a été construit en 1231 sur les fondations de la villa romaine Adalson (950 )sous l'ordre des seigneurs de Razilly ( 1140-1440), il prit le nom de Manerium Archepiscopi Domus de Ausono .
Il fut remis au goût du jour par Jehan Taon ,paroissien de Chinon en 1440 .
Puis ,de 1478 à 1479 , Louis XI roi de France en fit son relai de chasse avec son veneur .... Pour lire le reste , cliquez sur la photo .
Après cet aparté historique , nous reprenons notre petite route jusqu'à St Benoît-la-forêt . C'est là le point le plus "difficile" de notre parcours de retour , car il y a une côte à grimper , dure ,mais courte ! C'est la seule côte pour cet itinéraire , le chemin aller , par contre ,lui ,était tout plat .





La route se poursuit ,agréable dans une nature toujours aussi belle ! 
Nous arrivons bientôt à Rivarennes , petit village très connu en Indre et Loire pour ses poires tapées ; si vous y passez , ne manquez pas de visiter le Musée de la poire tapée , on peut y déguster et acheter ces spécialités .
J'ai trouvé d'intéressantes recettes de poires tapées ici

A Rivarennes ,nous avions presque bouclé notre circuit, il ne restait plus qu'à rejoindre Bréhémont où la voiture nous attendait après ces quelques 70 kms à vélo .
Ce fut une belle journée , une randonnée parsemée de découvertes ,de sites et de paysages magnifiques au sein d'une nature calme et sauvage . J'avais presque l'impression d'être en vacances !


La Loire à Vélo,trois itinéraires au choix selon vos envies,pour se balader à vélo

"La Loire à vélo " est née en 1995 et s'est construite tronçon après tronçon , depuis le Berry jusqu'à l'océan atlantique . Ce parcours de rêve , imaginé par par les régions Centre et Pays de Loire pour tous les mordus de la" petite reine" et les randonneurs à pieds , serpente le long de la Loire , entre les châteaux ,tel un ruban à l'abri des nuisances , pour faire découvrir un site magnifique .L'itinéraire a été conçu avant tout pour les familles , le relief est doux ,les circuits sécurisés pour s'adapter au très jeune public et pour profiter des joyaux historiques en bordure de Loire : Azay le Rideau , Amboise , Chenonceau , Chaumont ,Chambord ...
Nul besoin de carte d'état-major , il suffit de suivre la signalisation , en choisissant ,selon ses goûts et possibilités ,la bonne distance : pour la journée , le week-end ou la semaine ...
Alors ,tous en selle pour visiter un site magnifique inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco , "la Loire à vélo" ,c'est l'aventure à portée de pédales ...