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mercredi 8 mai 2019

8 mai, Journée Internationale de la Croix- Rouge


Les symboles du mouvement - Les emblèmes de la Croix Rouge et le Croissant Rouge 
au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève



Le 8 mai n'est pas seulement la commémoration de la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie ,c'est aussi la Journée internationale de la Croix-rouge.

Pourquoi célébrer la Journée mondiale de la Croix-rouge le 8 mai ?
Parce que Henri Dunant ,fondateur en 1863 de la Croix-Rouge Internationale et des Conventions de Genève , est né un 8 mai ,en 1828 .
On célèbre également cette année les 157 ans de la bataille de Solférino (nord de l'Italie) ; c'est à cause de la vision de ce carnage, le 24 juin 1859, que vint à ce jeune Genevois l'idée de créer des sociétés de secours aux blessés de guerre.


Henri Dunant ,portrait vers 1860



Henri Dunant , humaniste et visionnaire

Henri Dunant est donc né le 8 mai 1828 dans une famille bourgeoise calviniste de Genève . Les activités de bienfaisance des parents influent sur l'éducation de leurs enfants : la responsabilité sociale est très tôt inculquée à Henri, ainsi qu' à ses deux sœurs et ses deux frères cadets.









Assez mauvais élève , Henri Dunant quitte précocement le Collège Calvin et débute en 1849 un enseignement de trois ans chez les banquiers Lullin et Sautter. Au terme de sa formation, il devient employé de banque , puis homme d'affaires mais reste actif au plan social.



Napoléon III à la bataille de Solférino par Jean-Louis-Ernest Meissonier. Huile sur toile, 1863



C'est un peu par hasard qu'il se trouve aux abords de Solférino, le 24 juin 1859 ,au lendemain de l'affrontement sanglant (40.000 morts et blessés) entre les armées sardes et françaises d'un côté, autrichiennes de l'autre .
Le jeune homme de 31 ans qui cherchait à s'entretenir avec Napoléon III de ses affaires en Algérie, se retrouve face à un champ de désolation et d'agonie. Cela l'ébranla profondément!
Très vite, il organise les secours avec l'aide des femmes des villages environnants, et fait soigner indistinctement les blessés des deux camps, une révolution. Mieux, il obtient de l'empereur français que soient libérés les médecins autrichiens prisonniers pour prodiguer des soins. 





Deux ans après cet épisode , il publie à compte d'auteur "Un souvenir de Solférino", véritable reportage de guerre qui en dénonce les horreurs et pose les jalons de ce que pourraient être des sociétés de secours neutres au personnel bien qualifié.
Envoyé aux responsables politiques, militaires, aux intellectuels de toute l' Europe, le livre est un succès, bientôt traduit en plusieurs langues.
Dans la foulée, Dunant est soutenu par des compatriotes. Sous le nom de Comité des Cinq, ils vont former dès leur première réunion en février 1863 le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Les premières sociétés nationales, formées en temps de paix pour pouvoir intervenir rapidement et efficacement en temps de guerre, voient le jour dès 1864.

En août de la même année, quinze gouvernements européens et les États-Unis signent la fameuse "Convention de Genève".
Mais en 1867, empêtré dans un scandale financier et une faillite retentissante, Henri Dunant est contraint de démissionner du CICR par ses partenaires.
Mis au ban, il quitte la Suisse pour la France, prend la nationalité française. On le retrouve à Paris aux côtés de l'actrice de théâtre Sarah Bernhard, qui sera ambulancière pendant la Commune.
Suivent près de 20 ans d'errance à travers l'Europe pour cet homme ruiné.
Il revient en Suisse, mais pas à Genève. 




Il s'installe en 1892 à Heiden (canton de Appenzell) dans un hospice appelé "pension Paradis" où il soigne sa dépression.
Dunant est redécouvert en 1895 par un jeune journaliste autrichien Georg Baumberger ,
rédacteur en chef du journal "Die Ostschweiz" de Saint-Gall.
Celui-ci écrit un article sur le fondateur de la Croix-Rouge avec lequel il s'entretient en venant par hasard à Heiden en août de la même année.
Cet article intitulé "Henri Dunant, le fondateur de la Croix- rouge" paraît dans la revue allemande "Sur terre et mer" qui est diffusée en peu de jours dans toute l'Europe. 
On se souvient alors de lui et il reçoit des messages de sympathie et de soutien du monde entier. 
Il apparaît à nouveau dans la conscience d'un large public en tant que fondateur du mouvement de la Croix-Rouge même si le comité international de Genève évite encore tout contact avec lui.


Dunant reçoit notamment le prix Binet-Fendt remis par le Conseil fédéral et la reconnaissance du pape Léon XIII pour son dévouement personnel. Grâce à une pension annuelle envoyée par la tsarine russe Maria Fedorovna et d'autres versements, sa situation financière s'améliore rapidement.
Le fondateur de l'humanitaire sort de l'ombre et des soucis matériels. 

Ultime consécration, il reçoit en 1901 le premier Prix Nobel de la Paix, qu'il partage avec Frédéric Passy ,homme politique pacifiste français, fondateur de la Société d'arbitrage des Nations, ancêtre de l'ONU. 


Frédéric Passy


Auteur prolifique, Henri Dunant prévoyait un avenir sombre pour le siècle naissant: "Il semble, en vérité, que désormais, le progrès moderne consiste surtout dans la recherche et la découverte des meilleurs engins de destruction".
Il s'éteint le 30 octobre 1910 à l'âge de 82 ans, avant les deux grands conflits mondiaux.
Ce fut un grand homme , humaniste et visionnaire au service de l' humanité .


" Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent " 
Henri Dunant 








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