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La route du Levant : "Comme au temps des diligences"
Valencia , la Cathédrale et la Tour du Miguelete (Plaza de la Reina)
L'omnibus de Murcie
Et ,pour conclure ce voyage au Levant , pourquoi ne pas prendre l'omnibus de Murcia pour aller passer une journée dans la Palmeraie d'Elche ? Dans les longs wagons de bois , avec une plate-forme à chaque extrémité ,pareils à ceux des westerns, circulaient de petits marchands de boissons fraîches portant des seaux remplis de petites bouteilles de bière et de jus de fruits, enfouies sous des blocs de glace ; d'autres vendaient des sachets de cacahuètes et des galettes . Tout ce petit monde circulait d'un bout à l'autre du convoi, descendant d'un wagon à chaque arrêt pour monter dans un autre et vantant inlassablement leur marchandise : "A peseta ! A peseta !...Ricos caramelos...gaseosa!" ,dans un espagnol légèrement zézayant ,qui annonçait l'Andalousie ...
Les trains confortables , les autoroutes , les "paradores" et les bons hôtels ont remplacé les convois bringue-ballants ,la tôle ondulée et les pensions à quarante pesetas . Les plages sont désormais saturées de touristes venus de l'Europe entière ,mais vous pouvez encore prendre le "correo" et retrouver l'ambiance amicale des petites pensions dans certains quartiers de Madrid ,de Burgos et de Saragosse .
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La route du soleil : De Valencia à Alicante
La route du soleil
Valencia somnolait sous un soleil de plomb, au milieu de ses palmiers . De grandes avenues modernes entouraient la vieille ville ,dominée par la tour du Miguelete .Le soir,la foule déferlait sur les trottoirs à l'heure du sacro-saint "paseo" ,la traditionnelle promenade de vingt heures .
Valencia somnolait sous un soleil de plomb, au milieu de ses palmiers . De grandes avenues modernes entouraient la vieille ville ,dominée par la tour du Miguelete .Le soir,la foule déferlait sur les trottoirs à l'heure du sacro-saint "paseo" ,la traditionnelle promenade de vingt heures .
On sortait les enfants : petits garçons endimanchés et petites filles en robes blanches accompagnées par leur père. On prenait un verre de "horchata" bien fraîche aux terrasses des bars. En petits groupes ,les jeunes gens croisaient les demoiselles,en un incessant va-et-vient .
Installés dans de confortables fauteuils de cuir ,des messieurs à l'air grave lisaient les quotidiens ou bavardaient, (observant la foule des fenêtres de leurs "casinos" ,ces clubs typiquement espagnols où se réunissaient - et se réunissent encore - les "hommes de qualité" de la ville : avocats ,grands propriétaires terriens,pharmaciens ,hauts fonctionnaires ,médecins ) pour tuer le temps en discutant de courses de taureaux ,de football ,de politique et de choses et d'autres ...
Alicante , le port et le château de Santa Bàrbara
Aux portes d'Alicante
La route du Soleil - une fois passée la célèbre Huerta dont les paysans venaient,tous les jeudis matin, devant la porte des Apôtres de la Cathédrale ,soumettre leurs problèmes d'irrigation au Tribunal des eaux - menait ,par Gandia et Benidorm (qui n'était pas encore une célèbre station estivale) jusqu'aux portes d'Alicante ,de Lucentrum , ville de lumière des Romains .
Sous une chaleur écrasante ,l'autocar traversait des orangeraies. La beauté des paysages faisait oublier les cahots du véhicule qui finissait par s'arrêter le long de la célèbre promenade bordée de palmiers , à l'heure du "paseo". Alicante était alors un lieu de vacances pour les pieds-noirs de l'Algérie toute proche . On y entendait parler castillan,valencien et le français d'Oran et de Bab-el-Oued dans les rues et dans les petits restaurants qui servaient une excellente "paella" au safran .
Le Tribunal des eaux de Valence, au pied de la cathédrale.
L'omnibus de Murcie
Et ,pour conclure ce voyage au Levant , pourquoi ne pas prendre l'omnibus de Murcia pour aller passer une journée dans la Palmeraie d'Elche ? Dans les longs wagons de bois , avec une plate-forme à chaque extrémité ,pareils à ceux des westerns, circulaient de petits marchands de boissons fraîches portant des seaux remplis de petites bouteilles de bière et de jus de fruits, enfouies sous des blocs de glace ; d'autres vendaient des sachets de cacahuètes et des galettes . Tout ce petit monde circulait d'un bout à l'autre du convoi, descendant d'un wagon à chaque arrêt pour monter dans un autre et vantant inlassablement leur marchandise : "A peseta ! A peseta !...Ricos caramelos...gaseosa!" ,dans un espagnol légèrement zézayant ,qui annonçait l'Andalousie ...
Les trains confortables , les autoroutes , les "paradores" et les bons hôtels ont remplacé les convois bringue-ballants ,la tôle ondulée et les pensions à quarante pesetas . Les plages sont désormais saturées de touristes venus de l'Europe entière ,mais vous pouvez encore prendre le "correo" et retrouver l'ambiance amicale des petites pensions dans certains quartiers de Madrid ,de Burgos et de Saragosse .
Pourquoi ne pas redécouvrir ,de temps en temps ,l'ambiance de cette vieille Espagne , souvent inconfortable ,mais si pleine de charme ?
Jacques Alibert
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Cette série s'arrête donc avec ce dernier article . Mon père est mort il y a déjà bien longtemps, en 1990 . Il avait parcouru l'Espagne de l'est à l'ouest ,de Barcelona à Vigo , et du nord au sud ,de San-Sébastian à Gibraltar . Il connaissait sur le bout des doigts ce pays qui était sa seconde patrie et qui le passionnait ,il en était "imprégné" .
Lorsque j'étais enfant , nous allions régulièrement en Espagne pour les vacances de Pâques ,et parfois en été . Lorsque mon père s'exprimait en espagnol ,les autochtones le prenaient pour un Espagnol et lui demandaient de quelle région d'Espagne il venait : il était très fier de ce compliment .Il parlait en effet impeccablement la langue de Cervantes ,mais il était aussi un peu typé , très brun ,et pouvait aisément passer pour un Espagnol.
J'ai conservé de ces nombreux voyages dans l' Espagne de mon enfance de très bons souvenirs ,l'envie de découvrir d'autres pays ainsi que le goût de connaître la façon de vivre de la population du pays que je visite et ses coutumes .
Je retourne très souvent en Espagne, je pense que mon père m'a transmis l'amour de ce pays depuis ma plus tendre enfance. Et ,bien que je n'ai jamais appris à parler la langue espagnole ,je la comprends assez bien ,mes jeunes oreilles en avaient été imprégnées très tôt :)
A chaque voyage en Espagne ,je retrouve le souvenir de mon père ,j'ai la sensation de marcher dans ses pas .
Jacques Alibert
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Cette série s'arrête donc avec ce dernier article . Mon père est mort il y a déjà bien longtemps, en 1990 . Il avait parcouru l'Espagne de l'est à l'ouest ,de Barcelona à Vigo , et du nord au sud ,de San-Sébastian à Gibraltar . Il connaissait sur le bout des doigts ce pays qui était sa seconde patrie et qui le passionnait ,il en était "imprégné" .
Lorsque j'étais enfant , nous allions régulièrement en Espagne pour les vacances de Pâques ,et parfois en été . Lorsque mon père s'exprimait en espagnol ,les autochtones le prenaient pour un Espagnol et lui demandaient de quelle région d'Espagne il venait : il était très fier de ce compliment .Il parlait en effet impeccablement la langue de Cervantes ,mais il était aussi un peu typé , très brun ,et pouvait aisément passer pour un Espagnol.
J'ai conservé de ces nombreux voyages dans l' Espagne de mon enfance de très bons souvenirs ,l'envie de découvrir d'autres pays ainsi que le goût de connaître la façon de vivre de la population du pays que je visite et ses coutumes .
Je retourne très souvent en Espagne, je pense que mon père m'a transmis l'amour de ce pays depuis ma plus tendre enfance. Et ,bien que je n'ai jamais appris à parler la langue espagnole ,je la comprends assez bien ,mes jeunes oreilles en avaient été imprégnées très tôt :)
A chaque voyage en Espagne ,je retrouve le souvenir de mon père ,j'ai la sensation de marcher dans ses pas .
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