10ème partie : "2ème bataille de la Marne"
C'est par un orage épouvantable et une pluie diluvienne qu'au petit matin du 14 juillet 1918 ,l'attaque a lieu .
Nous tirons nos coups à la minute par pièce , et c'est un déluge de feu qui s'abat sur l'ennemi avec un grondement effroyable!...Partout , des nuages de fumée et des incendies.
Je me trouve sur "l'observatoire" d'une petite colline avec un sous-officier et le lieutenant Foucauneau. Je passe les ordres donnés par téléphone à la batterie . Néanmoins, de temps à autre, je jette un coup d'œil sur le front qui est devant moi ; nous harcelons l'ennemi dans tous les coins du secteur, je vois sauter des dépôts de munitions allemands.
Des colonnes d'hommes disparaissent pulvérisés par nos tirs , et vers 9h du matin , je vois les Allemands décrocher, fuir ...c'est la débandade ! Ils laissent des mitrailleuses que nous anéantissons le plus rapidement possible. Cette offensive sera pour mon unité une belle page héroïque , nos mises en batterie ne se comptent pas et cela sera ainsi jusqu'à la victoire finale .
Le 20 juillet 1918 ,avec le 32ème d'infanterie ,le 103ème d'infanterie, les Russes ,l'armée américaine, nous enlevons les villages de Bussiares , Veuilly la Poterie et Beuvardes.
Le 21 juillet 1918 , c'est le tour de Monthiers ,( la ferme de la prairie ?), Courpoil, Epieds , Bézu-Saint-Germain.
Le 28 juillet 1918 , Fère-en-Tardenois est pris (Général Degoutte ,6ème armée française).
Je me souviens de la prise de cette ville. Nous étions arrivés le 27 juillet vers 17 h sur le plateau qui domine la ville (sud-est), nous avons mis nos pièces en batterie, nous nous trouvions à 1500 mètres des premières maisons . Les Allemands occupaient la ville ; notre infanterie aborda alors la ville en flammes. De gros noirs allemands (obus de 150) éclatent près de nous.
Le Capitaine Desfrancs m'appelle et me dit de prendre mon petit dictionnaire d'anglais, mon masque ,mon revolver, mon téléphone , et à travers champs , nous rejoignons une batterie américaine de 75 . Après les salutations, nous partons vers Fère-en-Tardenois et , à plat ventre , nous réglons nos tirs convergents sur l'ennemi . Il y a bien quelques difficultés de langage , mais nous arrivons à nous mettre d'accord avec un officier américain ; nous déclenchons un tir terrible sur l'ennemi , la fumée et les flammes jaillissent de partout , cela dure 3 heures , et pendant que nos pièces continuent de tirer , je rentre à la batterie avec le Capitaine.
A peine arrivé ,je repars avec le Lieutenant Foucauneau pour entrer dans Fère-en-Tardenois et y faire des observations de tirs. Après avoir franchi les décombres des premières maisons, nous nous cachons de maison en maison , car les mitrailleuses allemandes continuent de tirer , et nous cherchons où se trouvent les Français .
Par signaux obliques , j'envoie un message aux nôtres et nous allongeons les tirs. Une heure après , la ville est rasée et délivrée , mais je reviens de loin , j'ai eu peur , le lieutenant aussi !
Notre mission est terminée , nous changeons de position et continuons notre avance jusqu'au 2 août 1918 .
Cette fois , nous repartons vers l'arrière , nous lâchons les lignes , et après une journée de marche , arrivons à Lizy-sur-Ourcq, où nous embarquons immédiatement par le train vers 19 h. Nous voyageons toute la nuit et arrivons au petit jour dans la Meuse à Heippes où nous cantonnons. Nous y resterons jusqu'au 12 août 1918 , nous sommes près de Saint-Mihiel ,et en alerte , car les Américains attaquent ce secteur . Ils auront 20 000 morts et sortirons vainqueurs de cette bataille.
Nous avions été envoyés dans ce secteur au cas où les Américains auraient lâché pied.
Nous sommes heureux d'être à Heippes bien que les corvées soient nombreuses ,revues,nettoyages des armes , etc etc...
Néanmoins , quelques camarades ont monté une petite revue théâtrale intitulée "Heippe-Revue". Les habitants de ce village et le maire du pays sont venus applaudir nos camarades et notre pianiste dans la salle des fêtes .
Souvent l'après-midi , nous avons du temps libre et nous promenons dans les environs. Il y a un calvaire sur un mamelon , nous sommes allés le voir . A cet endroit, reposent 10 000 soldats français enterrés dans une immense tranchée , ils ont été tués en 1914 dans le secteur.
Le 13 août 1918 , nous embarquons à nouveau à Hieppes sur Meuse à 6 heures du matin , ou plutôt à Sommaisne où se trouve le quai d'embarquement à destination de Pont Sainte Maxence (Oise) ; nous passons par Paris , Nogent sur Marne , Pantin et la ligne du Nord. Nous resterons en alerte à Angicourt. Nous logeons dans une grange de ferme, et nous repartirons le 21 août 1918 pour atteindre Choisy la Victoire où sont terrés les Allemands et où nous déverserons des tonnes d'obus sur l'ennemi qui ne lâche pied que petit à petit !
Le 24 août 1918 , nous atteignons le Bois de Coeuvres (près de Soissons) ,où les zouaves sont arrêtés , nous envoyons sur l'ennemi des obus à gaz , incendions les bois et leur adressons des obus à fusées I.A. de mélinite (explosif ,composé très réactif , de puissance dépassant légèrement celle du TNT), de cheddite (explosif contenu dans les grenades).
En deux jours , les Allemands sont délogés , partout ,je ne vois que des cadavres , c'est affreux ! C'est la guerre dans toute son horreur . Un monument a été maintenant élevé pour rappeler aux visiteurs l'endroit où ces terribles combats ont eu lieu .
Le 26 août 1918 , nous remontons , nous sommes à l'ouest de Soissons et au nord de Coeuvres. Nous trouvons la gare de "Pommiers" transformée en Blockhaus . Nous mettons nos pièces en position , démolissons cet ouvrage , faisons des tranchées et guettons les Allemands qui occupent un bois au nord de la gare , à 100 mètres environ.
Le 29 août 1918 au matin , je monte avec un camarade et le lieutenant Foucauneau pour établir un observatoire , je déroule les fils électriques en faisant de nombreux détours pour ne pas être vu , et après deux heures de travail pénible , nous sommes en vue d'un village tenu par l'ennemi .
Notre officier espérant une meilleure visibilité sur un autre boqueteau d'arbres situé à environ 50 mètres , y va seul en reconnaissance en se faufilant ,mais il a été repéré par les Allemands lors de son retour vers nous . Il fait alors exécuter un tir de destruction sur les tranchées ennemies et nous pensions être arrivés à nos fins, lorsqu'une première rafale de 77 (obus de 77 ) fauche les arbres . Nous continuons les observations de tir, mais en un clin d'œil , nous sommes pris dans un tir épouvantable d'artillerie ,les arbres sont fauchés,le lieutenant s'écroule à terre ,blessé par un éclat d'obus au ventre , les obus tombent près de nous ,la lunette est pulvérisée , le blessé hurle de douleur ,il n'y a plus grand chose à espérer pour nous !
Néanmoins, je relève le lieutenant , je le traîne de toutes mes forces au milieu des éclatements d'obus ,pendant que mon camarade se sauve en emportant l'appareil téléphonique sur son dos.
Après cet effort , j'installe le lieutenant blessé contre un arbre à 200 mètres de là et à l'abri , je lui enlève son pantalon déchiré et couvert de sang . J'éponge sa blessure avec sa chemise pendant que mon copain demande du secours à la batterie avec l'appareil téléphonique.
Une heure après cette tragédie , cet officier blessé est transporté en ambulance à l'arrière et opéré de suite .
Trois mois plus tard , nous apprendrons qu'il a rejoint le dépôt du régiment 109 è à Poitiers ; il était guéri.
Cet acte lui a valu la légion d'honneur . Quant à nous deux qui l'avions sauvé , nous n'avons eu aucun remerciement !!... pas de croix de guerre , nous nous sommes seulement fait "engueuler" car nous avions laissé les morceaux de la lunette en mille morceaux sur le terrain .
Nous avons été obligés d'aller rechercher les débris de cette lunette ,en risquant à nouveau notre peau !
Nous avons été obligés d'aller rechercher les débris de cette lunette ,en risquant à nouveau notre peau !
Nous resterons aux environs de "Pommiers" jusqu'au 4 septembre 1918 ,nous avons en face de nous la garde prussienne ,nous sommes avec les Chasseurs , et les tanks français sont nombreux à passer . J'en ai compté 150 , il y en a partout qui flambent, car les Allemands font d'énormes trous à tanks camouflés d'où ceux-ci ne peuvent plus sortir.
Un après midi, avec deux camarades, nous avons monté une ligne téléphonique en direction de Vic s/Aisne , nous avons trouvé un village rempli de cadavres de soldats français et allemands. Les Allemands nous ont tiré dessus , heureusement qu'il y avait un petit mur , sans cela , nous y passions, car ils n'étaient pas loin de nous ,"les Fritz"( Désignation des Allemands par les Français, nettement moins usitée que celle de « Boche »)!
Le 5 septembre 1918 ,nous attaquons Vaumoise où les combats se poursuivent.
Ce village sera pris le 10 septembre 1918 , puis Ressons-le-long qui tombera le 11 septembre ,puis Clamecy le 12 septembre. Nous remontons ensuite sur la route de Coucy le Château , le Mont des Singes, le plateau de Laffaux, que de combats !...Que de morts ,ils sont tellement nombreux, que, par moments,nous marchons sur eux, les pauvres !
Le soir du 19 septembre 1918 , je me repose dans un trou dans les ruines de l'église de Laffaux .
Les Allemands abandonnent le terrain pied à pied en direction de Laon, sauf à Margival où un lit de 2000 Allemands résiste avec opiniâtreté dans la courbe de la ligne de chemin de fer où , avant la gare , ils sont tapis dans un grand bois .
Nous traversons Neuville S/Margival en flammes , le ciel est noir de fumée ,les incendies font rage , les 88 autrichiens tombent drus et sèment la mort partout !
Nous arrivons devant la gare qui est en flammes , les rails sont tordus et se dressent en l'air , les trous d'obus sont innombrables tout autour de la gare .
Nous mettons le groupe entier en batterie, 12 pièces sur le ballast - remblai de gravier que l'on tasse sur les voies ferrées pour assujettir les traverses- , le feu crache sans arrêt , mes copains tombent , les "boches" (désignation des Allemands par les Français. L’origine du terme fit débat dès les années de guerre, il est probable qu’il s’agisse d’une abréviation de l’argotique « alboche » pour « allemand ». Cette désignation, comme substantif ou comme adjectif, s’impose massivement aussi bien pour les civils que les combattants. Il est à noter que cette manière devenue habituelle de nommer l’adversaire ne véhicule pas nécessairement l’hostilité, et peut être employée par les combattants sans animosité. Par extension l’Allemagne peut être désignée comme la Bochie et l’Autriche-Hongrie comme l’Austrobochie ) se défendent avec acharnement ; il nous faut réduire cet îlot coûte que coûte , morceau par morceau . Le combat est terrible , nous leur balançons obus allongés, obus rentrants , mitraille à gaz incendiaires, ils sont servis!
Et le lendemain, à 9h du matin , nous en sortirons vainqueurs . J'étais à ce moment en liaison chez le Commandant du groupe ,dans une vieille carrière où il avait installé son P.C. et je vois sortir des ruines les Allemands avec leurs armes . Je préviens le Commandant , il sort de son gourbi - dans l'argot des combattants, désigne un abri . Le terme s’applique peu en première ligne, il est utilisé surtout à partir de la seconde ligne jusqu’au cantonnement- , et derrière lui , je vais me mettre sur le bord de la route , à environ 200 mètres .
A ce moment , plusieurs officiers allemands arrivent sur la route , se mettent au garde à vous devant le commandant et crient des ordres au restant du groupe allemand . Un grand rassemblement se fit , défilant au pas de l'oie devant nous deux et jettent leurs armes en tas.
Comme ils n'étaient entourés d'aucun soldat français , j'ai dit au commandant -"où vont ils?"- il m'a répondu -"Alibert! Ils connaissent bien le chemin et vont se rendre à la division de Soissons."
Après cet épisode grandiose , nous repartîmes pour nous retrouver sur la route de Coucy le Château, à un endroit nommé "le Trou des Loups",où nous voyons de loin Coucy le Château toujours aux mains de l'ennemi . Nous resterons sur cette position du 21-09-1918 au 09-10-1918 ,car pour déloger l'ennemi à cet endroit , c'est très difficile ; ils sont dans des "Creutes". Ici , un épisode terrible a eu lieu , un obus allemand bien placé fait sauter une de nos pièces , tue 8 servants , 2 sous-officiers et 1 officier .
Le 10-10-1918 , nous prendrons "Monthois" et le 13-10-1918 ,les villages environnants.
Le parcours est pénible, il fait chaud , je transpire énormément dans mes vêtements , je suis très très mal , on me donne du thé chaud . Plusieurs camarades meurent dans le train et sont descendus à la gare la plus proche.
Je suis resté à l'hôpital d'Ancenis du 20 octobre 1918 au 10 décembre 1918 .
C'est donc là que j'ai eu le bonheur d'entendre sonner les cloches du pays annoncer "l'Armistice" . Ce jour là , à 11 h , nous sommes tous montés sur nos lits et avons dansé. Les infirmières , les dames du pays sont venues nous offrir du chocolat , des cigarettes ,qui étaient les bienvenus !
Le 10 décembre 1918,j'arrivai à Nantes avec une proposition de convalescence de 2 mois .
Le 21 février 1919 , je retournais au dépôt du 109è d'artillerie à Poitiers , et rentrais au bureau du Capitaine trésorier Roucheyrolles jusqu'au 22 septembre 1919 . C'est là que j'ai connu Louisette (ma grand-mère) , dans les bureaux de la caserne des Dunes.
Un après midi, avec deux camarades, nous avons monté une ligne téléphonique en direction de Vic s/Aisne , nous avons trouvé un village rempli de cadavres de soldats français et allemands. Les Allemands nous ont tiré dessus , heureusement qu'il y avait un petit mur , sans cela , nous y passions, car ils n'étaient pas loin de nous ,"les Fritz"( Désignation des Allemands par les Français, nettement moins usitée que celle de « Boche »)!
Le 5 septembre 1918 ,nous attaquons Vaumoise où les combats se poursuivent.
Ce village sera pris le 10 septembre 1918 , puis Ressons-le-long qui tombera le 11 septembre ,puis Clamecy le 12 septembre. Nous remontons ensuite sur la route de Coucy le Château , le Mont des Singes, le plateau de Laffaux, que de combats !...Que de morts ,ils sont tellement nombreux, que, par moments,nous marchons sur eux, les pauvres !
Le soir du 19 septembre 1918 , je me repose dans un trou dans les ruines de l'église de Laffaux .
Les Allemands abandonnent le terrain pied à pied en direction de Laon, sauf à Margival où un lit de 2000 Allemands résiste avec opiniâtreté dans la courbe de la ligne de chemin de fer où , avant la gare , ils sont tapis dans un grand bois .
Nous traversons Neuville S/Margival en flammes , le ciel est noir de fumée ,les incendies font rage , les 88 autrichiens tombent drus et sèment la mort partout !
Nous arrivons devant la gare qui est en flammes , les rails sont tordus et se dressent en l'air , les trous d'obus sont innombrables tout autour de la gare .
Nous mettons le groupe entier en batterie, 12 pièces sur le ballast - remblai de gravier que l'on tasse sur les voies ferrées pour assujettir les traverses- , le feu crache sans arrêt , mes copains tombent , les "boches" (désignation des Allemands par les Français. L’origine du terme fit débat dès les années de guerre, il est probable qu’il s’agisse d’une abréviation de l’argotique « alboche » pour « allemand ». Cette désignation, comme substantif ou comme adjectif, s’impose massivement aussi bien pour les civils que les combattants. Il est à noter que cette manière devenue habituelle de nommer l’adversaire ne véhicule pas nécessairement l’hostilité, et peut être employée par les combattants sans animosité. Par extension l’Allemagne peut être désignée comme la Bochie et l’Autriche-Hongrie comme l’Austrobochie ) se défendent avec acharnement ; il nous faut réduire cet îlot coûte que coûte , morceau par morceau . Le combat est terrible , nous leur balançons obus allongés, obus rentrants , mitraille à gaz incendiaires, ils sont servis!
Et le lendemain, à 9h du matin , nous en sortirons vainqueurs . J'étais à ce moment en liaison chez le Commandant du groupe ,dans une vieille carrière où il avait installé son P.C. et je vois sortir des ruines les Allemands avec leurs armes . Je préviens le Commandant , il sort de son gourbi - dans l'argot des combattants, désigne un abri . Le terme s’applique peu en première ligne, il est utilisé surtout à partir de la seconde ligne jusqu’au cantonnement- , et derrière lui , je vais me mettre sur le bord de la route , à environ 200 mètres .
A ce moment , plusieurs officiers allemands arrivent sur la route , se mettent au garde à vous devant le commandant et crient des ordres au restant du groupe allemand . Un grand rassemblement se fit , défilant au pas de l'oie devant nous deux et jettent leurs armes en tas.
Comme ils n'étaient entourés d'aucun soldat français , j'ai dit au commandant -"où vont ils?"- il m'a répondu -"Alibert! Ils connaissent bien le chemin et vont se rendre à la division de Soissons."
Après cet épisode grandiose , nous repartîmes pour nous retrouver sur la route de Coucy le Château, à un endroit nommé "le Trou des Loups",où nous voyons de loin Coucy le Château toujours aux mains de l'ennemi . Nous resterons sur cette position du 21-09-1918 au 09-10-1918 ,car pour déloger l'ennemi à cet endroit , c'est très difficile ; ils sont dans des "Creutes". Ici , un épisode terrible a eu lieu , un obus allemand bien placé fait sauter une de nos pièces , tue 8 servants , 2 sous-officiers et 1 officier .
Le 10-10-1918 , nous prendrons "Monthois" et le 13-10-1918 ,les villages environnants.
Le 14 octobre , je suis envoyé à la compagnie d'infanterie divisionnaire près de Vic s/ Aisne pour me perfectionner et suivre des cours sur la T.S.F..
Le 18 octobre 1918, j'ai 40° de fièvre . Transporté en ambulance , je me sens perdu . J'urine noir, on me met 2 fois par jour ventouses sur ventouses . Je suis sur une civière , le long d'un mur en plein air, c'est l' ambulance ( Unité médico-chirurgicale, qui existe au niveau du corps d’armée. On parle de l’ambulance N° tant comme on parlerait du régiment N°X ou Y) .. Les copains meurent autour de moi , des camarades viennent me voir , je leur dis au revoir , car je n'ai plus de forces , j'écris un mot d'adieu à mes parents , que je garde dans mon portefeuille et j'attends la mort.
Un matin, le major me fait évacuer sur Villers-Cotterêts. Les prisonniers allemands me portent sur la civière , je leur donne un paquet de tabac que j'avais dans ma musette . Un jolie infirmière passe avec un plateau et me donne un morceau de chocolat et une cigarette , malheureusement, je suis si faible que je me trouve mal et me retrouve sur un brancard dans une auto ambulance qui m'emmène jusqu'en gare de Villers-Cotterêts .
Là , je passe devant une commission de majors assemblés et immédiatement, je suis embarqué dans un train sanitaire via Ancenis (Loire inférieure) le 20 octobre 1918 . Le parcours est pénible, il fait chaud , je transpire énormément dans mes vêtements , je suis très très mal , on me donne du thé chaud . Plusieurs camarades meurent dans le train et sont descendus à la gare la plus proche.
Je me souviens de mon arrivée en gare d'Ancenis vers 9h du matin le 20-10-1918 sur un brancard,je suis mal habillé , la boue couvre ma capote. Plusieurs habitants sont venus nous voir à la sortie de la gare , ils nous saluent . Nous sommes emmenés en voiture à cheval jusqu'à l'hôpital ,nous nous déshabillons ,prenons une douche car nous avons des poux .
Après cette lessive , je suis allé me coucher dans une grande salle au milieu des copains qui étaient une vingtaine et je me suis endormi jusqu'au soir . Le docteur passe et nous donne des soins .
ÉPILOGUE
Je suis resté à l'hôpital d'Ancenis du 20 octobre 1918 au 10 décembre 1918 .
C'est donc là que j'ai eu le bonheur d'entendre sonner les cloches du pays annoncer "l'Armistice" . Ce jour là , à 11 h , nous sommes tous montés sur nos lits et avons dansé. Les infirmières , les dames du pays sont venues nous offrir du chocolat , des cigarettes ,qui étaient les bienvenus !
Le 10 décembre 1918,j'arrivai à Nantes avec une proposition de convalescence de 2 mois .
Cette convalescence me fut accordée et le 21 décembre 1918 , j'arrivais chez mes parents à Gagny (Seine et Oise) . Vous dire si j'étais heureux de vivre ainsi au repos pendant de bonnes semaines au milieu des miens .
1919 - mon grand-père au 109ème d'Artillerie
de Poitiers
Le 21 février 1919 , je retournais au dépôt du 109è d'artillerie à Poitiers , et rentrais au bureau du Capitaine trésorier Roucheyrolles jusqu'au 22 septembre 1919 . C'est là que j'ai connu Louisette (ma grand-mère) , dans les bureaux de la caserne des Dunes.
Le 22 septembre 1919 , j'étais affecté au 20è d'artillerie jusqu'au 04 octobre 1919 , j'entrai à l'hôtel-Dieu de Poitiers pour "maladie estomac" du 05 au 31 octobre 1919 , avec convalescence.
Le 05 novembre 1919 , j'étais affecté au 16è Régiment d'artillerie à Issoire jusqu'au 15 décembre 1919 . Ce régiment était constitué par des Polonais et j'étais secrétaire du colonel Chavelot .
Le 16 décembre 1919 , j'étais démobilisé au fort neuf de Vincennes (au dépôt du 26è d'artillerie).
Vocabulaire du Poilu et Locutions du Front 1917 :
La prochaine fois : Conclusion et fin du journal de route de la Guerre 14-18
tu devrais faire un billet récapitulant tous les articles et les différentes campagnes N°1 à 10
RépondreSupprimerbiz
C'est prévu , j'avais d'ailleurs déjà fait un récapitulatif dans le dernier chapitre en donnant les liens de tous les autres chapitres .
RépondreSupprimertu as tout recopié maintenant?
RépondreSupprimeroui je vois que tu l'avais fait ici: http://blog-dazur.blogspot.com/2010/05/journal-de-route-dun-combattant-de-la.html
RépondreSupprimerOui , c'était le dernier chapitre . Je vais juste faire un dernier récapitulatif et donner les liens de tous les chapitres ,et c'est fini pour la guerre de mon Papy Marcel .
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