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mercredi 23 décembre 2020

Je suis ... un mythe cosmopolite : je suis ... le Père Noël

Mon nom est Deda Mraz, Did Moroz, Swiety Mikola, Jule Nisse, Santa Kurohsu, Sinter Klaas, Joulupukki, Jouluvana, Three Kings, Julinisse, Black Pete, Christkind, Saint Nicholas, Father Christmas, Christkind suivant que vous me rencontrez en Yougoslavie, Ukraine, Pologne, Norvège, Japon, Hollande, Finlande, Estonie, Espagne, Danemark, Belgique, Autriche, Angleterre et Allemagne...
Seuls le Brésil et la France m’appellent Papa Noël. 





Décembre : Période bénie où je vais rencontrer les petits enfants .

Mais savez-vous comment je suis accueilli par tous ces petits diables de par le monde ?

Commençons par mon premier rendez-vous de l’année celui du 6 décembre en Belgique. Je délègue mon rôle de Père Noël à Saint Nicolas qui va trouver dans toutes les cheminées une paire de pantoufles et des carottes pour son âne. En retour, il distribuera aux enfants des friandises et du chocolat. Les cadeaux seront donnés le 24 décembre. S’ensuivra un grand repas avec dinde ou chapon, huîtres et autres fruits de mer.

Saint Nicolas officie aussi en Allemagne, Autriche, Belgique, Grèce, dans le nord et l’est de la France, Pays Bas, Slovaquie et Suisse Alémanique.
En Italie, c’est ma bonne amie, la sorcière Befana qui distribue les cadeaux.
En Suède mon vieux petit lutin de Noël, Jul Tomte avec son aide, une chèvre en paille.
En Russie, c’est notre vieille Babouchka qui vient donner les cadeaux de Noël dans la nuit du 5 au 6 janvier.
En Espagne et au Mexique, (pays plus chrétiens peut-être?), ce sont les rois mages qui les apporteront le 6 janvier.

Puis le 13 décembre, c’est le tour de la Suède qui commence ses festivités le jour de la Sainte Lucie où l’aîné des enfants réveille sa famille en portant une couronne de bougies sur la tête et une robe blanche. A la sainte Lucie, les jours rallongent d’un saut de puce. Le 24 décembre, les enfants iront de maison en maison chanter et présenter leurs bons vœux avant de se restaurer au milieu de la famille avec du pain, biscuits et fruits trempés dans du bouillon de jambon. La part du pauvre sera prévue ce jour là.


La France, elle, célèbre Noël dès le 24 au soir avec la messe de Minuit durant laquelle tous chanteront : "Il est né le divin enfant" . La messe sera suivie d’un excellent repas : dinde, chapon, fois gras, huîtres. Les cadeaux seront distribués le 25 au matin, au pied du sapin paré de boules, guirlandes et autres décorations. Dans toutes les chaumières, bien sûr, trône une crèche.


En Allemagne, c’est plutôt une fête familiale où l'on se réunit autour du sapin le 24 décembre pour les cadeaux et autour d’un repas simple sans faste particulier. Bougies, chants de Noël, gâteaux seront de la fête. Oie farcie et carpes sont des plats appréciés le jour de Noël.


En Pologne
Le 24 décembre, les polonais se mettent à jeûner pour mieux se préparer aux festivités. Les enfants ont reçu leurs cadeaux le jour de la Saint Nicolas mais un petit reliquat de cadeau peut être déposé au pied du sapin le jour de Noël. Les polonais, très pratiquants, commenceront le repas en partageant l’hostie avec leurs voisins et en faisant un vœu. Le menu est composé de 12 petits plats et de dinde farcie.
A la sortie de la messe, quasiment obligatoire, les polonais se réchauffent par quelques verres de vodka...

N’oublions pas non plus les Noëls des antipodes tels que l’Australie , Haïti, la Chine .


En Australie, pas de veille de Noël mais des cadeaux au pied du lit des enfants et dans le bas de Noël des friandises. Fête familiale uniquement. Le lendemain : Boxing Day c’est le jour des achats, et des sorties en famille : pique-nique et sports.


En Haïti, on utilisera du coton pour imiter la crèche et vaporiser un produit sur le sapin. Un repas à base de Griot, porc frit avec bananes frites, rassemblera tout son petit monde. La soirée se passera avec des chants et des danses. Soirée au cours de laquelle les enfants recevront leurs cadeaux .


En Chine, seuls les chrétiens peu nombreux célèbreront cette fête qui n’est pas du tout publique. Cadeaux et gâteries seront de mise.



A très bientôt et Joyeux Noël à tous !



Sources :http://informacyde.com/blog/actus/un-repas-de-noel-a-5-euros/attachment/pere-noel2/
http://www.come4news.com/je-suis-un-mythe-cosmopolite-672931

mardi 8 décembre 2020

Tallinn : le marché de Noël de Raekoja Plats du 27.11.2020 au 27.12.2020


 Photo  Estonie-Tallinn



Le marché de Noël de Tallinn se situe 
dans la vieille ville sur Raekoja Plats  
(Place de l’Hôtel de ville)


Dans la lumière du matin d’hiver, Tallinn se pare d’une clarté romantique et vibre d’impatience à l’orée d’un nouveau jour. Sur la place de l’Hôtel de Ville,se dresse un gigantesque sapin de Noël étincelant. 
C’est à cet emplacement précis, selon les livres d’histoire, qu'en 1441, les marchands de la Fraternité des Têtes-Noires ont installé un épicéa - le premier arbre de Noël public en Europe.

L’air est chargé des parfums des biscuits au gingembre, des amandes épicées et du vin chaud.
Raeapteek ,la plus ancienne pharmacie d'Europe encore en activité sert du massepain et un reconstituant à un nouveau client.
Vous êtes en plein cœur du marché de Noël de Tallinn.



Marché de Noël de Tallinn 
Raekoja Plats 
(Place de l'Hôtel de ville)

du

27.11.2020 au 27.12.2020

 Ouvert tous les jours de 12h à 19h 
Boissons chaudes de Noël :
Dimanche au jeudi jusqu'à 22h00
Vendredi et samedi jusqu'à 23h00

Pour en savoir plus ,c'est ici :  


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Estonie : Noël à Tallinn , c'est comme un conte





L’Estonie est le plus septentrional des trois États baltes ; elle fait face à la Finlande située un peu plus au nord , la mer Baltique les séparant ( 83 kilomètres) .
En ce moment ,les journées sont très courtes et les soirées d’hiver bien longues à Tallinn ,la capitale . 
C'est pourtant en cette saison que pour certains ,la capitale estonienne dévoile au mieux ses charmes. Car quand arrivent les premières neiges, cette cité médiévale aux ruelles pavées et aux façades pastel se transforme en décor de conte de Noël.



Marché de Noël au pied du sapin géant


Du 15 novembre 2019 au 7 janvier 2020 ,la vieille ville (Vanalinn en estonien) accueille chaque jour de 10h à 19h un marché de Noël sur la place principale Raekoja Plats (Place de l'Hôtel de ville).

Immergez-vous au cœur de la culture estonienne en partant à la rencontre des ses artisans : bonnets , écharpes ,gants et grosses chaussettes en laine, nombreux objets du quotidien - cuillères, couteaux, dessous de plats ... - ( le travail du bois de genévrier est traditionnel en Estonie ),pièces de lin tissées et brodées (tentures, draps, nappes, maniques…), céramiques et verrerie ou encore bougies et guirlandes . Les marchands sur place dans leurs petites cabanes vous feront découvrir l’artisanat local.
Grande vedette du marché de Noël, le grand arbre de Noël  érigé pour l’occasion. Il est le premier sapin à avoir été exposé en Europe par la Guilde des Têtes Noires en 1441 ( il y a une rivalité entre Tallinn et Riga en Lettonie qui revendique aussi la naissance de l'arbre de Noël ).











Balade autour de Tallinn 

Pour poursuivre cette expérience d’un Noël dans le grand froid, n’hésitez pas à vous aventurer à l’extérieur de la capitale. Dans les alentours, le Viimsi Vabaõhumuuseum
(Viimsi Open Air Museum) permet de découvrir les traditions estoniennes dans des maisons rurales reconstituées telles qu’on les trouvait jadis .

Mais l'Estonie , ce n'est pas que Tallinn et ses environs . Il faut y consacrer beaucoup plus de temps pour la découvrir vraiment .
Si votre prochaine destination est l'Estonie ,visitez le blog d'Estonie-Tallinn et plus particulièrement ce post : "Voyager en Estonie"






 Album photo de Visitestonia sur facebook :  


et sur le blog d'Estonie-Tallinn  ,des photos de "Tallinn en hiver"



Photo   Estonie-Tallinn




Source :  http://voyages.blog.lemonde.fr/2012/11/28/estonie-a-tallinn-noel-est-un-conte/  (quelques petites modifications faites à l'article)

Photos : http://www.visitestonia.com/en

Autre site intéressant : http://www.tourism.tallinn.ee/fra

Detsembrikuumus ( Decemberheat ) ou le coup d'Etat du 1er décembre 1924 à Tallinn




Detsembrikuumus (titre original ) est un film estonien du réalisateur Asko Kase , écrit par Lauri Vahtre et Mihkel Ulman.
Le film est sorti le 16 octobre 2008 en Estonie et a été présenté en mai 2009 au festival de Cannes .
Réalisé pour le 90ème anniversaire de la République d'Estonie, ce long-métrage raconte l'histoire de la tentative du coup d’État communiste qui eut lieu à Tallinn le 1er Décembre  1924.
C'est un film dramatique ,d'action et historique , avec dans les premiers rôles la chanteuse Liisi Koikson, le jeune acteur Sergo Vares , Tõnu Kark ,Mait Malmsten, Ain Lutsep ainsi que d'autres grands artistes estoniens . En outre ,plusieurs célèbres acteurs russes ( par ex Jevgeni Knjazev ,Roman Kalkajev) ont participé à ce film.




L'intrigue du film  


La jeune république d'Estonie danse sur les musiques de jazz des années 20, lorsque le 1er décembre 1924 , la capitale Tallinn est envahie par les membres de l'Internationale communiste venus pour tenter un coup d’État.
Le film raconte le destin d'un jeune soldat ,Tanel ,et de sa femme opératrice téléphonique , Anna,au milieu du chaos qui va déterminer si le pays garde son indépendance (récemment gagnée )ou devient un petit état dépendant de l'empire communiste.

L'histoire est tirée de la tentative de coup d’État communiste qui a eu lieu à Tallinn le 1er décembre 1924 . Tanel et Anna Rouk sont de jeunes mariés qui veulent émigrer d'Estonie, mais le matin de leur départ , la révolte éclate.
Tanel,qui vient juste de démissionner du corps militaire ,doit se retrouver dans l'action pour sauver la vie de sa femme et la sienne.
Les faits dramatiques de la nuit sanglante lui révèlent , à travers l'action ou l'inaction des généraux et des chefs de gouvernement , que lui seul peut arrêter ce putsch et sauver la nation.










J'ai trouvé sur le portail du ministère des affaires étrangères d'Estonie , l' Histoire du coup d’État du 1er décembre 1924 . 
La voici , traduite de l'anglais (veuillez excuser la traduction un peu maladroite) :

"Au petit matin du 1er Décembre 1924, quelques centaines de conspirateurs communistes armés ont tenté un coup d’État à Tallinn. Ils ont tué une vingtaine de personnes , dont le ministre estonien des transports , Karl Kark. Le peuple estonien a réagi rapidement et a écrasé la tentative de coup d’État ."

1923 et 1924 furent des années économiquement très difficiles pour l'Estonie. A Moscou ,  les dirigeants communistes, surestimant le malaise de la population estonienne décidèrent qu'il était temps de faire un coup d'État dans ce pays voisin. Cette décision n'était pas fondée exclusivement sur des facteurs économiques - un coup d'État aurait été tenté dans tous les cas- . En Novembre 1924, 149 personnes en Estonie furent reconnues coupables d'activités hostiles contre l’État. Au même moment , des manifestations contre l'Estonie étaient organisées en Union soviétique.

 Les conspirateurs furent formés et armés à Moscou, puis envoyés en Estonie pour diriger le coup d’État
Pour aider à soutenir et organiser des insurrections dans le monde entier, Moscou avait créé l'Internationale communiste (Komintern). Le meneur de la tentative de coup d’État en Estonie était Jaan Anvelt. Il était prévu qu'un  détachement de 50 hommes devait occuper  les casernes des aspirants-officiers dans l'école militaire . Les autres unités, qui avaient été envoyées à divers endroits, étaient composées de 7 à 10 membres. Leur plan était, avec la coopération des communistes locaux, d'occuper les emplacements stratégiques de Tallinn, les institutions gouvernementales, les installations militaires, ainsi que les réseaux de communications, puis de demander alors l'aide de l'Union soviétique.

Les groupes d'assaut commencèrent l'opération au petit matin du 1er Décembre 1924, à environ cinq heures et demie. Les groupes eurent d'abord un certain succès, mais  rencontrèrent aussi des résistances. . Par exemple, ils n'étaient pas en mesure d'occuper l'école militaire de Tondi ou le ministère de la Guerre. La poste principale, le château de Toompea, les installations militaires, postes de police et la maison du vétéran et homme d'État Friedrich Akel, qui a miraculeusement réussi à s'échapper, furent attaqués.

Les organisateurs du coup d’État et les insurgés avaient estimé que l'opération se terminerait par une invasion soviétique. Ils pensaient  aussi que la classe ouvrière estonienne se joindrait à eux . Il s'agissait d'une grave erreur de jugement , car les conditions révolutionnaires ne s'étaient pas développées en Estonie, et la majorité de la population était fière de son indépendance gagnée tout récemment  .

La tentative de coup fut réprimée avant le début de la journée . Les militaires, policiers et civils entrèrent dans l'action sans aucun ordre des autorités. Ils arrêtèrent effectivement la tentative de coup d’État en quelques heures. Les insurgés tuèrent une vingtaine de personnes y compris le ministre estonien des Transports Karl Kark.  Environ le même nombre d'insurgés périrent .
La tentative de coup d'état fut décevante et inquiétante pour l'Estonie. À la suite de cette tentative de coup d’État manqué, le Parti communiste estonien perdit beaucoup de son soutien et beaucoup de ses membres. La répression efficace de la tentative de coup d'État communiste augmenta la confiance en soi du peuple estonien et  permit à l'Estonie d'être connue dans le monde entier.

 
Sources :
http://www.vm.ee/et
http://www.detsembrikuumus.ruut.com/index.php?id=10029

Origines de Noël , comment a évolué cette fête au cours des siècles ?

Nativité,par Frederico Barocci (Urbino 1528-1612),
peintre maniériste italien,précurseur du baroque




Aux premiers siècles de notre ère, les Grecs célébraient la venue de Jésus-Christ le 6 janvier, à l'occasion de l'Épiphanie (d'un mot grec qui désigne une apparition).



Ce jour-là, ils n'évoquaient pas sa naissance proprement dite mais plutôt son baptême dans les eaux du Jourdain par Jean-Baptiste ou encore le miracle des noces de Cana (l'eau transformée en vin), ou enfin la présentation du nouveau-né aux rois mages.


À Rome, en 354, le Pape Libère reporte cette célébration au 25 décembre, en remplacement des Saturnales romaines et de la fête du soleil vainqueur (sol invictus) que les païens avaient coutume de consacrer au retour du soleil après le solstice d'hiver. C'est une manière de rappeler que Jésus est la "Lumière du monde".


Au Moyen Âge, la piété populaire centre la fête sur la naissance proprement dite de Jésus. Noël viendrait de natalis dies (en latin, "jour de la naissance") à moins qu'il ne soit une déformation d'Emmanuel. Ce nom rappelle l'oracle du prophète Isaïe : "Le Seigneur vous donnera un signe: la vierge enfantera un fils et l'appellera Emmanuel (en hébreu, Dieu avec nous)" (Évangile selon Matthieu).




Nativité,peinture sur bois



Les chrétiens adoptent la coutume d'assister à une messe de Minuit, le soir du 24 décembre, suivie d'un souper festif. Se développent aussi les représentations vivantes de la crèche.

Le mot "crèche" désigne la mangeoire où reposait selon la tradition l'enfant Jésus, faute de lit mieux approprié. Ces représentations incluent un bœuf et un âne qui veillent sur le nouveau-né, ainsi que les parents et tous les personnages venus rendre hommage à l'enfant : bergers et paysans des environs, rois mages... Plus tard apparaissent les crèches à base de petits personnages en terre cuite.


Au XVIe siècle, apparaît en Alsace la coutume d'un sapin décoré de guirlandes, de noix, de pommes... symbole de lumière et de vie. Une année que les pommes se firent rares, un verrier avisé eut l'idée de les remplacer par des boules de verre soufflé. Cette coutume se diffuse dans les pays germaniques et plus tard dans le reste du monde, par l'intermédiaire du prince Albert de Saxe-Coburg Gotha, époux de la reine Victoria.

Il faut savoir aussi que Riga ( Lettonie) revendique le fait d'avoir été le lieu du premier sapin de Noël il y a exactement 500 ans : Riga ,lieu de naissance de l’arbre de Noël.
Ce titre lui est disputé par Tallinn (Estonie) : Des Estoniens passionnés s'attaquent à Riga, qui s'est réveillée après coup.
L'Alsace semble être en retard .... dans sa revendication .
La coutume a peut-être été rapportée de Riga jusqu'en Alsace au XVIè siècle ?
Cela pourrait être possible ,car les dates se recoupent : cela s'est passé en 1510 à Riga (le 21 ou 22 décembre) et au XVIè siècle en Alsace ( pas de date exacte)...


Les Américains reprennent au début du XXe siècle la tradition de Saint Nicolas, qui distribue des cadeaux aux enfants sages le jour de sa fête, le 6 décembre. À l'initiative de Coca Cola, ils transforment le saint en un Père Noël très profane qui passe dans la nuit du 24 au 25 décembre. Noël a perdu depuis lors son caractère strictement religieux et la fête a pris un caractère universel.

Pour éviter de malsaines compromissions, l'Église catholique met désormais l'accent sur la commémoration de Pâques et de la résurrection plutôt que sur Noël et la Nativité.



L'Adoration des bergers (Hugo Van der Goes,1477/1478, huile sur bois, 253cmx304cm,musée des Offices,Florence)







Source
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=11225#fete

lundi 9 novembre 2020

Winds of change : l'effondrement du bloc de l'Est - 9 novembre 1989 -



Tout a commencé par la chute du mur de Berlin ,on pourrait écrire la phrase suivante dans un livre d'Histoire :

C'était il y a trente et un ans : le 9 novembre 1989, la chute du mur du Berlin entraînait l’effondrement du bloc de l’Est.

Mikhaïl Gorbatchev , arrivé au poste de Secrétaire général du parti communiste de l'Union soviétique en mars 1985 , a été à l'origine de cet effondrement .
Dès son arrivée , Il tente d'insuffler une nouvelle jeunesse à l'économie de l'URSS . Il met en place une politique de Glanost (transparence ) et de Perestroïka (restructuration) , s'efforçant de sauver le système par des réformes structurelles très profondes .
Cette politique a entraîné l'accélération de l'effondrement du Bloc de l'Est et s'est achevée avec la chute du Mur de Berlin en 1989 ,occasionnant la fin de la Guerre froide.

ARTE revient sur ce temps fort de l’histoire européenne à travers plusieurs documentaires et une “Thema”.
Arte diffuse donc du 6 au 20 Mai une série documentaire très intéressante en cinq volets sur l'effondrement du bloc de l'Est , choisissant dans cinq pays différents ( Russie , Pologne , Hongrie ,Roumanie et Lituanie ) des acteurs de ces moments historiques , et revivant avec eux ces périodes très importantes qui annonçaient l'écroulement de l'URSS ; pour nous faire comprendre grâce à ces personnages qui ont fait l'Histoire comment le bloc de l'Est s'est progressivement fissuré dans les années 1980 .



Tout d'abord ,un premier reportage qui a précédé les cinq volets a été diffusé dans le magazine culturel européen "Metropolis" ; le Filmmuseum de la Deutsche Kinemathek confrontait des films et des photos de particuliers aux documents réalisés à l'époque par les correspondants de presse et les chaînes de télévision .

Une façon de connaître les évènements et la manière dont ils ont été perçus par ceux qui les ont vécus aux premières loges .
Metropolis :Instantanés de la chute du Mur
Des images qui ont fait le tour du monde, les souvenirs des gens qui ont vécu la chute du mur aux premières loges. Une exposition au Musée du Film et de la Télévision de Berlin.





La série documentaire aux cinq volets a , quant à elle ,commencé le 6 mai .
Je n'ai pas pu voir le premier volet qui se passait en Russie :
" Le photographe de la perestroïka "
Les clichés d'Alexander Tchoumitchev, qui suivait Mikhaïl Gorbatchev, donnent une image particulièrement vivante des bouleversements qui ont précédé l'effondrement du bloc de l'Est.





- Le deuxième volet : Pologne ,"Henryka et la naissance de Solidarnosc"
En 1980, Henryka Krzywonos et ses collègues de Gdansk ont été les premiers citoyens du bloc de l'Est à saper les bases du "système".











- Le troisième volet: Hongrie , "Le gardien du Rideau de fer"
À l'été 89, de nombreux Hongrois réclament plus de démocratie et de liberté. Même des dignitaires du Parti ne trouvent plus ces revendications irrecevables, à l'heure de la glasnost et de la perestroïka. Attirés par l'esprit novateur qui souffle à Budapest, des milliers de citoyens de la RDA se réfugient en Hongrie, d'où ils espèrent pouvoir passer à l'Ouest. Ce rêve devient réalité le 19 août : un ancien poste-frontière avec l'Autriche est ouvert pour quelques heures. Des Allemands de l'Est - qui avaient opportunément organisé avec l'aide des réformateurs hongrois un pique-nique pour une "meilleure compréhension des peuples de l'Est et de l'Ouest" à proximité - passent massivement de l'autre côté. L'officier de service, Árpád Bella, décide alors qu'il ne fera plus jamais tirer sur des fugitifs avides de liberté.

Pour moi qui suis allée en Hongrie lors de l'été 1967 (j'avais 11ans ) ce documentaire a fait ressurgir des souvenirs vieux de 40 ans ! Cela m'a rappelé le rideau de fer que j'avais découvert cette année là en passant la frontière austro -hongroise ... et qui avait énormément impressionné la petite fille que j'étais ! Les images sont toujours restées gravées dans ma mémoire ! 


- Et le quatrième volet : Roumanie ,"L'accusateur de Ceausescu "
En Roumanie, seul des anciens pays socialistes à vivre une révolution sanglante, la chute de Ceausescu résulta d'un putsch parfaitement planifié.
Je me souvenais très bien de cet évènement qu'on avait suivi "en direct" fin décembre 1989 , c'était incroyable ! Ce "procès" et la double éxécution qui ont suivi ont été montrés en direct sur de nombreuses chaînes de télévision dans le monde en cette fin d'année 1989. 




Le dernier et cinquième volet sera diffusé mercredi prochain, le 20 mai , à 21h35 et s'intitule : Lituanie, "La jeune fille et le char "
En 1989, cinquante ans après la signature du pacte germano-soviétique et leur intégration forcée dans l'Union soviétique, les pays baltes placent tous leurs espoirs dans la perestroïka lancée par Gorbatchev. En Lituanie, Stase Asanaviciuté et sa fille Loreta participent au mouvement d'indépendance. Mais Gorbatchev voit là une menace pour l'avenir de l'Union soviétique. En janvier 1991, il fait sortir les chars des casernes. Le gouvernement lituanien se retranche dans le parlement, la tour de télévision devient le symbole des libertés et les habitants de Vilnius se relaient pour monter la garde. Loreta est de ceux-là. Dans la nuit du 12 au 13, les blindés s'avancent vers le bâtiment que les citoyens entourent en formant une chaîne humaine...

De tous ces évènements , je me souvenais principalement de la chute du mur de Berlin , et en Roumanie ,du " procès "expéditif , suivi de la condamnation à mort et de l'exécution du dictateur Ceausescu et de sa femme le 25 décembre 1989 . Cela m'a donc aidé à me remettre en mémoire d' autres pages de l'Histoire tout aussi importantes que j'avais un peu oubliées .

Voici le site d'ARTE pour lire les commentaires sur chacun des documentaires :




Pour illustrer cette période remplie d'évènements particulièrement importants et nombreux , qui allaient aboutir à la victoire de la liberté sur le communisme, les paroles d'une chanson écrite par le groupe rock allemand "Scorpions" résonnent particulièrement bien ; à chaque fois que j'entends cette chanson , j'y associe l'année 1989 et ses évènements ,et bien sûr ce qui en a été le prolongement , l'effondrement du bloc de l'Est .
Cette chanson , c'est : "Wind of Change " .
Elle est par la suite devenue "l’hymne "du changement du communisme vers le capitalisme .
J'ai trouvé la vidéo de "Wind of Change " en live avec the Berlin Philharmonic Orchestra .


Il y a 31 ans , le 9 novembre 1989 ,le mur de la honte s'écroulait à Berlin




 Pour les Allemands, le 9 NOVEMBRE rappelle tout à la fois l'avènement de la République (1918), le pitoyable "putsch de la Brasserie" (1923), la sinistre "Nuit de Cristal" (1938) et l'heureuse chute du Mur (1989).

Chacun se souvient de la nuit du 9 au 10 novembre 1989... Cette nuit-là, devant les caméras du monde entier, de jeunes Allemands de l'Est et de l'Ouest brisent le Mur de la honte qui divise Berlin depuis le 13 août 1961.
Les jeunes gens prennent de court les dirigeants des deux bords qui ne s'attendaient pas à un enchaînement aussi rapide des événements.


Les peuples contre les dictatures


Réceptifs à la politique de glasnost (transparence) initiée trois ans plus tôt par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, les dirigeants hongrois ont été les premiers à soulever la chape de plomb communiste.

Le 2 mai 1989, ils annoncent leur intention d'entr'ouvrir leur frontière avec l'Autriche. Des centaines d'Allemands de l'Est se précipitent alors en Hongrie dans l'espoir de bientôt passer à l'Ouest. En septembre, ils sont plusieurs milliers à s'enfuir de la sorte.
En République Démocratique Allemande (RDA), à Leipzig puis dans les autres villes du pays, les opposants au communisme quittent le secret des temples luthériens et manifestent au grand jour. Ils ont pourtant quelque motif de craindre le sort des étudiants chinois de la place Tien An Men , à Pékin, sauvagement écrasés au même moment.
Le pouvoir est-allemand vacille. Début octobre, il autorise le transfert à l'ouest de plusieurs milliers de ses ressortissants qui s'étaient réfugiés dans l'ambassade ouest-allemande de Prague. Sa faiblesse s'affiche dans ces trains qui traversent l'Allemagne de l'Est, pleins de réfugiés triomphants !
Le 7 octobre 1989, lors du défilé commémoratif du 40e anniversaire de la RDA, Erich Honecker (77 ans), secrétaire général du Parti communiste est-allemand, doit supporter les acclamations qui montent vers... son invité, le réformiste Mikhaïl Gorbatchev (57 ans) : «Gorbi, Gorbi !». Après ce camouflet, le 18 octobre, il laisse la place à Egon Krenz, un dirigeant aussi stalinien que lui mais plus jeune (51 ans).
Rien n'arrête plus l'Histoire. Un million de manifestants à Berlin-Est entraînent la démission collective du gouvernement communiste le 7 novembre.
Deux jours plus tard, le 9 novembre, vers 18h, Günter Schabowski, membre du bureau politique, annonce très simplement la décision du gouvernement de RDA vis-à-vis des Allemands de l'Est : «les voyages privés à destination de l'étranger peuvent désormais être demandés sans aucune condition particulière». «À partir de quand ?» demande un journaliste. «Autant que je sache... tout de suite», répond le dirigeant !
Quelques heures plus tard, on compte déjà des dizaines de milliers de Berlinois devant les sept postes-frontière du Mur.
À 22h15, le poste-frontière le plus au nord, à Bornholmer Straβe, est ouvert et la foule s'y engouffre dans une euphorie indescriptible, sous le nez des redoutables garde-frontières est-allemands, les «vopos». En près de 30 ans, ces derniers ont tué 239 personnes qui tentaient de franchir le Mur. Cette fois, ils gardent l'arme au pied. Ils comprennent que leur temps est révolu.
Au cours de la nuit, les autres postes-frontière sont à leur tour ouverts. Les Berlinois de l'Est comme de l'Ouest ne se contentent pas de cela. Qui avec un marteau, qui avec une pioche, chacun s'attaque au béton du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors).
C'en est fini de cinquante ans de séparation et d'antagonismes entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA, en allemand, BundesDeutscheRepublik, BDR), sous influence occidentale, et la République Démocratique Allemande (RDA, en allemand Deutsche Demokratische Republik, DDR), sous domination soviétique.
Les idéologies chavirent dans un enthousiasme débridé. Personne ne s'inquiète encore des lendemains difficiles de la réunification. Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officialisée le 3 octobre 1990. Ce jour est depuis lors fête nationale en Allemagne.
En 1999, le chancelier Kohl laissera à son successeur l'honneur d'inaugurer l'installation des pouvoirs publics à Berlin, qui fut déjà la capitale de l'Allemagne de 1871 à 1945.


De la réunification à la monnaie unique

Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officielle le 3 octobre 1990, un jour qui devient la fête nationale allemande.
Le président français François Mitterrand, prenant acte du caractère inéluctable de la réunification, va négocier en contrepartie le sacrifice du deutsche Mark sur l'autel de l'union monétaire européenne. Ce projet débouchera sur la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992.

André Larané
Source "Herodote": " 9 novembre 1989 - le Mur de la honte s'écroule"