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lundi 9 novembre 2020

Winds of change : l'effondrement du bloc de l'Est - 9 novembre 1989 -



Tout a commencé par la chute du mur de Berlin ,on pourrait écrire la phrase suivante dans un livre d'Histoire :

C'était il y a trente et un ans : le 9 novembre 1989, la chute du mur du Berlin entraînait l’effondrement du bloc de l’Est.

Mikhaïl Gorbatchev , arrivé au poste de Secrétaire général du parti communiste de l'Union soviétique en mars 1985 , a été à l'origine de cet effondrement .
Dès son arrivée , Il tente d'insuffler une nouvelle jeunesse à l'économie de l'URSS . Il met en place une politique de Glanost (transparence ) et de Perestroïka (restructuration) , s'efforçant de sauver le système par des réformes structurelles très profondes .
Cette politique a entraîné l'accélération de l'effondrement du Bloc de l'Est et s'est achevée avec la chute du Mur de Berlin en 1989 ,occasionnant la fin de la Guerre froide.

ARTE revient sur ce temps fort de l’histoire européenne à travers plusieurs documentaires et une “Thema”.
Arte diffuse donc du 6 au 20 Mai une série documentaire très intéressante en cinq volets sur l'effondrement du bloc de l'Est , choisissant dans cinq pays différents ( Russie , Pologne , Hongrie ,Roumanie et Lituanie ) des acteurs de ces moments historiques , et revivant avec eux ces périodes très importantes qui annonçaient l'écroulement de l'URSS ; pour nous faire comprendre grâce à ces personnages qui ont fait l'Histoire comment le bloc de l'Est s'est progressivement fissuré dans les années 1980 .



Tout d'abord ,un premier reportage qui a précédé les cinq volets a été diffusé dans le magazine culturel européen "Metropolis" ; le Filmmuseum de la Deutsche Kinemathek confrontait des films et des photos de particuliers aux documents réalisés à l'époque par les correspondants de presse et les chaînes de télévision .

Une façon de connaître les évènements et la manière dont ils ont été perçus par ceux qui les ont vécus aux premières loges .
Metropolis :Instantanés de la chute du Mur
Des images qui ont fait le tour du monde, les souvenirs des gens qui ont vécu la chute du mur aux premières loges. Une exposition au Musée du Film et de la Télévision de Berlin.





La série documentaire aux cinq volets a , quant à elle ,commencé le 6 mai .
Je n'ai pas pu voir le premier volet qui se passait en Russie :
" Le photographe de la perestroïka "
Les clichés d'Alexander Tchoumitchev, qui suivait Mikhaïl Gorbatchev, donnent une image particulièrement vivante des bouleversements qui ont précédé l'effondrement du bloc de l'Est.





- Le deuxième volet : Pologne ,"Henryka et la naissance de Solidarnosc"
En 1980, Henryka Krzywonos et ses collègues de Gdansk ont été les premiers citoyens du bloc de l'Est à saper les bases du "système".











- Le troisième volet: Hongrie , "Le gardien du Rideau de fer"
À l'été 89, de nombreux Hongrois réclament plus de démocratie et de liberté. Même des dignitaires du Parti ne trouvent plus ces revendications irrecevables, à l'heure de la glasnost et de la perestroïka. Attirés par l'esprit novateur qui souffle à Budapest, des milliers de citoyens de la RDA se réfugient en Hongrie, d'où ils espèrent pouvoir passer à l'Ouest. Ce rêve devient réalité le 19 août : un ancien poste-frontière avec l'Autriche est ouvert pour quelques heures. Des Allemands de l'Est - qui avaient opportunément organisé avec l'aide des réformateurs hongrois un pique-nique pour une "meilleure compréhension des peuples de l'Est et de l'Ouest" à proximité - passent massivement de l'autre côté. L'officier de service, Árpád Bella, décide alors qu'il ne fera plus jamais tirer sur des fugitifs avides de liberté.

Pour moi qui suis allée en Hongrie lors de l'été 1967 (j'avais 11ans ) ce documentaire a fait ressurgir des souvenirs vieux de 40 ans ! Cela m'a rappelé le rideau de fer que j'avais découvert cette année là en passant la frontière austro -hongroise ... et qui avait énormément impressionné la petite fille que j'étais ! Les images sont toujours restées gravées dans ma mémoire ! 


- Et le quatrième volet : Roumanie ,"L'accusateur de Ceausescu "
En Roumanie, seul des anciens pays socialistes à vivre une révolution sanglante, la chute de Ceausescu résulta d'un putsch parfaitement planifié.
Je me souvenais très bien de cet évènement qu'on avait suivi "en direct" fin décembre 1989 , c'était incroyable ! Ce "procès" et la double éxécution qui ont suivi ont été montrés en direct sur de nombreuses chaînes de télévision dans le monde en cette fin d'année 1989. 




Le dernier et cinquième volet sera diffusé mercredi prochain, le 20 mai , à 21h35 et s'intitule : Lituanie, "La jeune fille et le char "
En 1989, cinquante ans après la signature du pacte germano-soviétique et leur intégration forcée dans l'Union soviétique, les pays baltes placent tous leurs espoirs dans la perestroïka lancée par Gorbatchev. En Lituanie, Stase Asanaviciuté et sa fille Loreta participent au mouvement d'indépendance. Mais Gorbatchev voit là une menace pour l'avenir de l'Union soviétique. En janvier 1991, il fait sortir les chars des casernes. Le gouvernement lituanien se retranche dans le parlement, la tour de télévision devient le symbole des libertés et les habitants de Vilnius se relaient pour monter la garde. Loreta est de ceux-là. Dans la nuit du 12 au 13, les blindés s'avancent vers le bâtiment que les citoyens entourent en formant une chaîne humaine...

De tous ces évènements , je me souvenais principalement de la chute du mur de Berlin , et en Roumanie ,du " procès "expéditif , suivi de la condamnation à mort et de l'exécution du dictateur Ceausescu et de sa femme le 25 décembre 1989 . Cela m'a donc aidé à me remettre en mémoire d' autres pages de l'Histoire tout aussi importantes que j'avais un peu oubliées .

Voici le site d'ARTE pour lire les commentaires sur chacun des documentaires :




Pour illustrer cette période remplie d'évènements particulièrement importants et nombreux , qui allaient aboutir à la victoire de la liberté sur le communisme, les paroles d'une chanson écrite par le groupe rock allemand "Scorpions" résonnent particulièrement bien ; à chaque fois que j'entends cette chanson , j'y associe l'année 1989 et ses évènements ,et bien sûr ce qui en a été le prolongement , l'effondrement du bloc de l'Est .
Cette chanson , c'est : "Wind of Change " .
Elle est par la suite devenue "l’hymne "du changement du communisme vers le capitalisme .
J'ai trouvé la vidéo de "Wind of Change " en live avec the Berlin Philharmonic Orchestra .


Il y a 31 ans , le 9 novembre 1989 ,le mur de la honte s'écroulait à Berlin




 Pour les Allemands, le 9 NOVEMBRE rappelle tout à la fois l'avènement de la République (1918), le pitoyable "putsch de la Brasserie" (1923), la sinistre "Nuit de Cristal" (1938) et l'heureuse chute du Mur (1989).

Chacun se souvient de la nuit du 9 au 10 novembre 1989... Cette nuit-là, devant les caméras du monde entier, de jeunes Allemands de l'Est et de l'Ouest brisent le Mur de la honte qui divise Berlin depuis le 13 août 1961.
Les jeunes gens prennent de court les dirigeants des deux bords qui ne s'attendaient pas à un enchaînement aussi rapide des événements.


Les peuples contre les dictatures


Réceptifs à la politique de glasnost (transparence) initiée trois ans plus tôt par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, les dirigeants hongrois ont été les premiers à soulever la chape de plomb communiste.

Le 2 mai 1989, ils annoncent leur intention d'entr'ouvrir leur frontière avec l'Autriche. Des centaines d'Allemands de l'Est se précipitent alors en Hongrie dans l'espoir de bientôt passer à l'Ouest. En septembre, ils sont plusieurs milliers à s'enfuir de la sorte.
En République Démocratique Allemande (RDA), à Leipzig puis dans les autres villes du pays, les opposants au communisme quittent le secret des temples luthériens et manifestent au grand jour. Ils ont pourtant quelque motif de craindre le sort des étudiants chinois de la place Tien An Men , à Pékin, sauvagement écrasés au même moment.
Le pouvoir est-allemand vacille. Début octobre, il autorise le transfert à l'ouest de plusieurs milliers de ses ressortissants qui s'étaient réfugiés dans l'ambassade ouest-allemande de Prague. Sa faiblesse s'affiche dans ces trains qui traversent l'Allemagne de l'Est, pleins de réfugiés triomphants !
Le 7 octobre 1989, lors du défilé commémoratif du 40e anniversaire de la RDA, Erich Honecker (77 ans), secrétaire général du Parti communiste est-allemand, doit supporter les acclamations qui montent vers... son invité, le réformiste Mikhaïl Gorbatchev (57 ans) : «Gorbi, Gorbi !». Après ce camouflet, le 18 octobre, il laisse la place à Egon Krenz, un dirigeant aussi stalinien que lui mais plus jeune (51 ans).
Rien n'arrête plus l'Histoire. Un million de manifestants à Berlin-Est entraînent la démission collective du gouvernement communiste le 7 novembre.
Deux jours plus tard, le 9 novembre, vers 18h, Günter Schabowski, membre du bureau politique, annonce très simplement la décision du gouvernement de RDA vis-à-vis des Allemands de l'Est : «les voyages privés à destination de l'étranger peuvent désormais être demandés sans aucune condition particulière». «À partir de quand ?» demande un journaliste. «Autant que je sache... tout de suite», répond le dirigeant !
Quelques heures plus tard, on compte déjà des dizaines de milliers de Berlinois devant les sept postes-frontière du Mur.
À 22h15, le poste-frontière le plus au nord, à Bornholmer Straβe, est ouvert et la foule s'y engouffre dans une euphorie indescriptible, sous le nez des redoutables garde-frontières est-allemands, les «vopos». En près de 30 ans, ces derniers ont tué 239 personnes qui tentaient de franchir le Mur. Cette fois, ils gardent l'arme au pied. Ils comprennent que leur temps est révolu.
Au cours de la nuit, les autres postes-frontière sont à leur tour ouverts. Les Berlinois de l'Est comme de l'Ouest ne se contentent pas de cela. Qui avec un marteau, qui avec une pioche, chacun s'attaque au béton du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors).
C'en est fini de cinquante ans de séparation et d'antagonismes entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA, en allemand, BundesDeutscheRepublik, BDR), sous influence occidentale, et la République Démocratique Allemande (RDA, en allemand Deutsche Demokratische Republik, DDR), sous domination soviétique.
Les idéologies chavirent dans un enthousiasme débridé. Personne ne s'inquiète encore des lendemains difficiles de la réunification. Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officialisée le 3 octobre 1990. Ce jour est depuis lors fête nationale en Allemagne.
En 1999, le chancelier Kohl laissera à son successeur l'honneur d'inaugurer l'installation des pouvoirs publics à Berlin, qui fut déjà la capitale de l'Allemagne de 1871 à 1945.


De la réunification à la monnaie unique

Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officielle le 3 octobre 1990, un jour qui devient la fête nationale allemande.
Le président français François Mitterrand, prenant acte du caractère inéluctable de la réunification, va négocier en contrepartie le sacrifice du deutsche Mark sur l'autel de l'union monétaire européenne. Ce projet débouchera sur la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992.

André Larané
Source "Herodote": " 9 novembre 1989 - le Mur de la honte s'écroule"