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samedi 16 décembre 2023

Le 13 décembre , c'est la Sainte Lucie , une fête très populaire en Suède




 
Lucia concert at Domkyrkan in Gothenburg


  
Lucie (ou Lucy) est une vierge de Syracuse martyrisée au IVe siècle. Vers 1350, selon le calendrier julien alors en vigueur, sa fête coïncidait avec le solstice d'hiver et le moment où les jours commençaient à rallonger. 

En Scandinavie, où l'on apprécie plus qu'ailleurs l'allongement de la journée, ce phénomène astronomique ,joint à l'étymologie de Lucie (le nom vient du latin lux, lumière), est devenu à la fin du Moyen Âge le prétexte à des réjouissances familiales. Aujourd'hui encore, à l'occasion de la sainte Lucie, les jeunes filles suédoises se parent en famille d'une couronne de bougies et de fleurs.





 




La jeune fille couronnée de lumière 

La Sainte-Lucie est, avec la Saint-Jean, l’une des célébrations majeures de la culture suédoise, étroitement liée aux conditions de vie de la société paysanne nordique –ténèbres et lumière ,froid et chaleur. Chaque année en Suède, à l’aube du 13 décembre, des milliers de jeunes filles vêtues de robes blanches, une bougie à la main et une couronne lumineuse sur la tête, illuminent l'obscurité de l'hiver suédois. 








Dans toutes les maisons on célèbre la Sainte Lucie, qui marque la nuit la plus longue de l'année. On déguste des petits gâteaux en forme d'étoile au coin du feu. A cette époque la nuit tombe vite et le jour ne dure que 4 heures. La clarté des bougies renouvelle l'espoir de retrouver vite un soleil rayonnant. La plupart du temps, les jeunes font la fête le 12 au soir et cela dure jusqu'au petit matin.




 

 Lucie signifie "lumière" en latin


Lucie est originaire de Syracuse. Elle a vécu en Sicile au IVe siècle : c'est l'une des premières chrétiennes. 
A cette époque les croyants sont souvent maltraités et se cachent dans des grottes pour prier. Lucie leur apporte de la nourriture pendant la nuit. Sur sa tête repose une couronne de bougies allumées, ce qui lui laissait les mains libres pour transporter mets et boissons et éclairer son chemin. La légende raconte que la beauté de ses yeux séduisit un jeune païen qui tomba amoureux d'elle mais que Lucie repoussa. De rage, il la fit arrêter par les soldats de l'Empereur de Rome.
En fait, Sainte Lucie est une martyre chrétienne qui a été condamnée à mort pour avoir apporté à manger aux autres chrétiens . On a essayé de la brûler, mais les flammes n'ont pas eu raison d'elle, on eut donc recours à une épée pour la tuer. On dit que sous la torture, elle continua à parler de sa foi. Pour la punir, les bourreaux lui arrachèrent les yeux avant de la tuer. 
Sainte Lucie fut fêtée dès le Moyen Age en Scandinavie. On connait mal le trajet parcouru par Sainte Lucie depuis la Sicile jusqu'en Suède .



Lucia at Gustav Vasa church in Stockholm



Sainte Lucie en Suède

Sainte Lucie est donc fêtée le matin du 13 décembre dans toutes les familles suédoises, et chaque entreprise, école ou ville choisit sa propre Lucie, qui, vêtue d'une longue robe blanche et coiffée d'une couronne garnie de bougies, apporte sur un plateau, le café et les brioches au safran( Lussekatter), brioches traditionnelles de la Sainte Lucie . Il arrive aussi qu'elle serve une boisson chaude, un vin épicé appelé Glögg.
Garçons et filles se rassemblent autour du lit des parents. La plus jeune des filles s'avance ,toute illuminée et portant un plateau sur lequel sont disposés des mets pour le petit déjeuner : un café fumant, des brioches au safran( Lussekatter), des gâteaux au gingembre en forme d'étoile, de pantin ou de coeur (les lussebullar). 
Les enfants chantent des chants traditionnels.




Lussekatter
 
 











Sainte Lucie est souvent accompagnée de ses demoiselles et de ses garçons d'honneur, vêtus de blanc eux-aussi et chantant des chansons traditionnelles.
Les jeunes filles enfilent toutes une longue robe blanche ceinturée de rouge (la ceinture rouge étant le symbole de la blessure donnée par l'épée sur l'abdomen de Sainte Lucie), et la plus jeune des filles coiffe une couronne de bougies blanches allumées sur sa tête. 
Les garçons portent des chapeaux terminés par des étoiles dorées. 

Le jour de la Sainte Lucie, on peut voir dans les rues de Stockholm des jeunes filles blondes qui défilent ,coiffées de bougies et revêtues de manteaux de fourrure blanche. 
Dans tous les villages et dans les écoles on élit et on couronne une Sainte Lucie.
Le soir, elles défilent toutes dans les rues en chantant le traditionnel "Sankta Lucia". Elles sont accompagnées de garçons déguisés en Rois Mages qui portent des chapeaux pointus parsemés d'étoiles dorées.
Il y a des défilés et des fêtes toute la journée et même des "concours de Lucie".

Si vous êtes en Suède à cette période de l’année, ne manquez pas Lucia , la jeune fille couronnée de lumière.


Voici un beau poème - "Lucie"-
dans le blog de Lyne-Anke








Sources :
http://www.joyeux-noel.com/avantnoel.html
http://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=2352
http://www.visitsweden.com/suede/Actvites/Culture/Saisons-et-traditions/Fete-de-la-Sainte-Lucie/



jeudi 7 décembre 2023

6 décembre ,c'est la Saint Nicolas !




Joyeuse St Nicolas !


Saint Nicolas, saint patron et protecteur des petits enfants et de la Lorraine est fêté tous les 6 décembre, dans l'est et le nord de la France ,ainsi que dans de nombreux pays d'Europe .

Ce saint est encore aujourd'hui très populaire en Russie, en Pologne, dans les pays germaniques ainsi qu'en Lorraine, en Alsace, en Belgique et aux Pays-Bas. 
Il est connu dans ces pays sous les noms de Saint Nicolas, Sankt Niklaus, Saint Niclaus ou encore Sinter Klaas.

La première mention du saint remonte au début du Moyen Âge en Belgique francophone (Wallonie) comme en Flandre. Il est dans ces pays le patron des enfants mais aussi des passeurs d'eau et des bateliers.

Dans le Nord de la France, Saint Nicolas rencontre aussi les enfants et distribue des bonbons aux plus sages... Les garçons reçoivent des cartes de Saint Nicolas (tout comme les filles ont pu recevoir des cartes de Sainte Catherine quelques jours plus tôt).

En Pologne, les enfants déposent la veille leurs chaussures à la porte de leur chambre. À leur lever, ils trouvent de petits cadeaux, surtout des bonbons et du chocolat. Ils reçoivent aussi un petit diable en fourrure de lapin, attaché à une fine branche dorée, symbole de punition.

En Lorraine, dont il est le patron, ainsi qu'en Alsace, Saint Nicolas ,dans son costume d'évêque ,a coutume de parcourir les rues le jour de sa fête avec un personnage sinistre, le Père Fouettard.

Celui-ci, tout vêtu de noir n'a pas le beau rôle puisqu'il est chargé de distribuer les coups de trique aux garnements.

Le premier récompense les enfants sages, l'autre menace d'emporter dans sa hotte les enfants désobéissants.






 Le défilé de la St Nicolas à Fribourg (Suisse)




 

À Fribourg, en Suisse romande, la Saint Nicolas donne lieu à un grand défilé chaque premier week-end de décembre .

La Saint Nicolas est aussi l'occasion pour les enfants de recevoir des cadeaux trois semaines avant que le Père Noël ne passe dans les cheminées.




  Saint Nicolas de Myre



Historique



L’Histoire dit que le personnage de Saint Nicolas est inspiré de Nicolas de Myre appelé également Nicolas de Bari. Il est né à Patara en Asie Mineure entre 250 et 270 après J-C. Il est mort le 6 décembre, en 345 ou en 352 dans la ville portuaire de Myre en Asie Mineure. C'est l'un des saints les plus populaires en Grèce et dans l'Église Latine. Il fût Évêque de Myre au 4ème siècle. Sa vie et ses actes sont entourés de légendes.

Après sa mort, Saint Nicolas a alimenté une multitude de légendes qui reflètent sa personnalité généreuse. Chaque épisode de sa vie a donné lieu à lieu à un patronage ou une confrérie d'un métier ou d'une région.

C'est l'un des saints le plus souvent représenté dans l'iconographie religieuse : sur les vitraux des églises, dans les tableaux, en statue, sur les taques de cheminée, les images d'Épinal, etc...






La Tradition


La veille de la Saint Nicolas, les petits enfants placent leurs souliers devant la cheminée avant d'aller se coucher. Chacun dépose à côté de ses chaussures, une carotte et des sucres pour la mule du Saint Nicolas et un verre de vin pour réchauffer le grand Saint.

Depuis le XIIe siècle, on raconte que Saint Nicolas déguisé, va de maison en maison dans la nuit du 5 au 6 décembre pour demander aux enfants s'ils ont été obéissants. Les enfants sages reçoivent des cadeaux, des friandises et les méchants reçoivent une trique donnée par le compagnon de Saint Nicolas, le Père Fouettard.

La Légende de Saint Nicolas veut que le saint ait ressuscité trois petits enfants qui étaient venus demander l'hospitalité à un boucher. Celui-ci les accueillit et profita de leur sommeil pour les découper en morceaux et les mettre au saloir. Sept ans plus tard, Saint Nicolas passant par là demande au boucher de lui servir ce petit salé vieux de sept ans. Terrorisé le boucher prit la fuite et Saint Nicolas fit revenir les enfants à la vie. Cette légende est à l'origine d'une célèbre chansonnette :

"Ils étaient trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs..."


De Saint Nicolas au Père Noël

La légende du Père Noël a été crée à partir du personnage de Saint Nicolas. C'est en quelque sorte l'ancêtre du Père Noël.







Sources
http://www.joyeux-noel.com/saint-nicolas.html

http://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=2538

 http://familleegger.blogspot.com/2009/12/la-saint-nicolas-6-decembre.html

vendredi 24 novembre 2023

29 septembre 1941 : Le massacre de Babi Yar


Les 29 et 30 septembre 1941, à Kiev, pas moins de 33.000 juifs de tous âges et des deux sexes sont tués au lieu-dit Babi Yar (le «ravin de la vieille femme» en yiddish). Peu de batailles dans l'Histoire atteignent une telle intensité de mort en deux jours et même les chambres à gaz d'Auschwitz, l'année suivante, n'y arriveront pas !


Le ravin de la mort

Le drame survient dix jours après l'entrée des troupes allemandes dans la capitale de l'Ukraine soviétique. La ville compte alors 900.000 habitants dont 120.000 juifs environ. Ces derniers ont été convoqués à Babi Yar le 28 septembre, veille de la fête juive du Yom Kippour, par les autorités allemandes et menacés d'exécution sur place en cas de désobéissance.

Croyant à un départ vers un camp quelconque, les juifs sont immédiatement conduits par groupes de dix vers le bord du ravin, obligés de se dévêtir et massacrés à la mitrailleuse. Les rescapés du premier massacre et beaucoup d'autres Ukrainiens vont être tués à leur tour et jetés dans le ravin au cours des mois suivants, au rythme de deux jours de tuerie par semaine.
Au total, c'est plus de 90.000 personnes qui périront ainsi à Babi Yar. Le site, aujourd'hui boisé, est devenu un lieu de mémoire et de recueillement.

Les «Einsatzgruppen»

Le massacre de Babi Yar est l'un des crimes les plus représentatifs commis par la Schutzstaffel (SS), le corps d'élite nazi.
Au printemps 1941, lorsque Hitler déclenche l'opération «Barbarossa» et lance la Wehrmacht à l'assaut de l'URSS, quatre détachements spéciaux de SS suivent l'armée allemande en Pologne puis en URSS. Ils entreprennent de «nettoyer» l'arrière pour éviter que des francs-tireurs ne s'en prennent aux soldats. Pour cela, ils fusillent préventivement les commissaires politiques du parti communiste et les juifs en âge de combattre.
Sur le terrain, ces «groupes mobiles d'intervention» ou Einsatzgruppen se font assister par des supplétifs locaux : pauvres hères, brutes et/ou nationalistes ukrainiens ou baltes désireux de prendre une revanche sur les Russes. Ils emmènent leurs victimes à l'écart des bourgs et des villes, leur font creuser une fosse et, au bord de celle-ci, leur tirent une balle dans la nuque.


Le «génocide par balles»


Très vite, dès le mois d'août 1941, avec l'encouragement tacite mais non formel des chefs de la SS, Himmler et Heydrich, qui multiplient les visites d'inspection sur le terrain, les Einsatzgruppen étendent leur action aux femmes et aux enfants juifs.


Dans l'esprit de leurs commandants (Ohlendorf, Naumann, Blobel, Braune,...), jeunes intellectuels pourvus de doctorats éminents, il s'agit rien moins que de légitime défense : considérant que les Juifs sont irrémédiablement hostiles aux Allemands, on ne peut se contenter de tuer les hommes adultes ; il faut exterminer aussi les enfants à titre préventif afin qu'ils ne vengent pas leurs parents !
Les massacres, souvent filmés et photographiés par les bourreaux SS eux-mêmes, prennent une dimension apocalyptique, comme à Babi Yar. Mais ils ne sont pas non plus sans conséquence sur le psychisme et l'équilibre des bourreaux, si durs que soient ces derniers. Même Himmler est sujet à un malaise en assistant à une exécution. Les SS et leurs supplétifs sombrent dans l'alcoolisme (la gnôle aidant à supporter les tueries), dans la dépression et parfois le suicide.
Conscient de cet inconvénient, le commandant d'un Einsatzgruppe qui a participé précédemment, en Allemagne, à l'élimination par le gaz des handicapés mentaux, suggère l'extension de cette méthode aux juifs.
Un premier site d'extermination utilisant le gaz d'échappement des camions est ouvert à Chelmno (ou Kulmhof), au centre du Gouvernement Général de Pologne, pendant l'été 1941. Les premiers essais ne sont pas très concluants : les malheureux tardent à mourir et la vision de leurs souffrances éprouve encore davantage les bourreaux que la balle dans la nuque ! On y remédie et dès l'automne 1941, une vingtaine de camions à gaz fonctionnent dans les zones enlevées aux Soviétiques.
L'extermination (le mot «génocide» est d'un emploi plus tardif) se poursuit tant et si mal qu'en décembre 1941, le commandant de l'Einsatzgruppe du nord peut aviser ses supérieurs que les trois pays baltes sont désormais «judenrein» (débarrassés des Juifs), y compris Vilnius, naguère surnommée avec fierté par ses habitants la «Jérusalem du nord».
À la fin de l'année 1941, 300.000 à 400.000 Juifs, hommes, femmes et enfants, ont déjà été assassinés de différentes façons. Pour les chefs nazis, Himmler et Heydrich, le moment est venu d'en finir avec l'empirisme et d'en passer à la phase ultime, à dimension industrielle, avec camps d'extermination et chambres à gaz. Ce sera la «solution finale de la question juive» (en allemand : Endlösung der Judenfrage).
Les exécutions de masse se poursuivent en parallèle sur les arrières de la Wehrmacht, en Pologne et en URSS. Elles feront au total environ 1.500.000 victimes tout en ne mobilisant qu'un maximum de 3.000 tueurs, dont une grande majorité de supplétifs locaux !


Les bûchers de l'oubli


À l'hiver 1942-1943, l'armée allemande subit une défaite brutale à Stalingrad et entame sa retraite. Dans le même temps, en avril 1943, les Allemands découvrent les fosses communes de la forêt de Katyn, où les Soviétiques ont trois ans plus tôt exécuté plusieurs milliers de jeunes officiers polonais. Ils ne se font pas faute de dénoncer le crime de leurs ennemis mais, dans le même temps, prennent conscience de l'impact que pourrait avoir la découverte de leurs propres fosses...


Pour les Einsatzgruppen, la priorité est dès lors de faire disparaître les traces du crime. Les SS recherchent les fosses communes, les font ouvrir par leurs supplétifs et font brûler les cadavres. Avec l'Armée rouge sur les talons, ils ne peuvent achever ce travail...
Après la guerre et le premier procès de Nuremberg, réservé aux principaux dignitaires nazis, les Américains ouvriront de nouveaux procès à Nuremberg pour juger les responsables des Einsatzgruppen. Les quatre commandants (Ohlendorf, Naumann, Blobel, Braune) seront condamnés à mort le 10 avril 1948 et pendus en 1951. Bien plus tard, le prêtre français Patrick Desbois aura à coeur de retrouver les fosses communes et de recueillir les ultimes témoignages afin que nul n'ignore ce «génocide par balles».
Michaël Prazan a réalisé en 2009 pour France 2 un remarquable documentaire de 3 heures sur les Einsatzgruppen.
André Larané

Témoignage

Hermann Graebe, directeur d'une entreprise de construction au service de l'armée allemande en Ukraine, a décrit au procès de Nuremberg une tuerie à laquelle il a assisté le 5 octobre 1942, près de Dubno :
«J'entendis alors des coups de fusil se succéder rapidement, provenant de derrière un des monticules de terre. Les gens qui étaient descendus des camions - hommes, femmes et enfants de tous âges - devaient se dévêtir sur les ordres d'un SS qui avait un fouet de cheval ou de chien. Ils devaient poser leurs vêtements à des endroits déterminés (...). Je vis un tas de chaussures de 800 à 1000 paires, d'immenses piles de linge de corps et de vêtements.
«Sans crier, sans pleurer, ces personnes se déshabillaient, se groupaient par familles, s'embrassaient les unes les autres, se disaient adieu et attendaient le signe d'un autre SS qui se tenait près de la fosse, également un fouet à la main. Pendant le quart d'heure que je restai là, je n'entendis ni plainte ni appel à la pitié. J'observais une famille d'environ 8 personnes, un homme et une femme d'une cinquantaine d'années avec leurs enfants d'environ 1, 8 et 10 ans et deux grandes filles de 20 et 24 ans environ (...). Le père tenait par la main un petit garçon d'une dizaine d'années et lui parlait doucement (...). À ce moment, le SS qui se trouvait près de la fosse cria quelque chose à son camarade. Ce dernier compta environ 20 personnes et leur dit d'aller derrière le monticule de terre. Parmi elles était la famille que j'ai mentionnée.
«(...) Je fis le tour du monticule et me trouvai en face d'une énorme fosse. Les gens étaient étroitement serrés les uns contre les autres et les uns sur les autres, de sorte que seules les têtes étaient visibles. Presque tous avaient du sang qui coulait de leur tête sur leurs épaules. Quelques-uns de ceux qui avaient été fusillés remuaient encore (...)» .



Source : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19410929

jeudi 30 mars 2023

LA FIN ET LE COMMENCEMENT ( LÕPP JA ALGUS) - Un poème de GUSTAV SUITS

 

Gustav Suits


Gustav SUITS  (Võnnu 30 novembre 1883 – Stockholm 23 mai 1956) est l'un des plus grands poètes estoniens .
Cofondateur du groupe Noor-Eesti et promoteur dans son pays d'un modernisme influencé par le symbolisme européen, il exprima avec vigueur l'enthousiasme révolutionnaire de sa génération (le Feu de la vie, 1905), cultiva ensuite un lyrisme plus sombre et mélancolique (le Pays des vents, 1913), puis refléta les événements de son époque dans des poèmes engagés de facture expressionniste (Tout n'est qu'un songe, 1922). Ayant choisi d'émigrer en 1944, il exhala dans ses derniers vers sa nostalgie d'exilé et l'amertume causée par le destin tragique de l'Estonie (le Feu et le vent, 1950).


LÕPP JA ALGUS

Kas tunnete : väriseb maa !
Kas kuulete : kisendab veri !
Nüüd tuleb kas ei või jaa !
Nüüd on kallastest tõusnud meri.
        Olge valmis !

Me seisame kahe riigi väraval :
see üks on pimedus ja teine valgus.
Me, noored, ootame pilgul säraval :
nüüd see ligineb : lõpp ja algus !
        Viimaks ometi !


LA FIN ET LE COMMENCEMENT

Le sentez-vous : la terre tremble !
Entendez-vous : le sang rugit !
Maintenant, c’est oui ou non !
La mer déjà couvre les côtes.
        Tenez-vous prêts !

Nous sommes là, aux portes de deux mondes :
l’un est l’obscurité et l’autre la lumière.
Jeunes gens aux yeux brillants, nous attendons :
et cela vient : la fin et le commencement !
         Il était temps !


Traduit de l’estonien par Antoine Chalvin



Sources
https://en.wikipedia.org/wiki/Gustav_Suits

http://www.litterature-estonienne.com/

vendredi 24 mars 2023

25 au 29 mars 1949 : déportations de masse dans les Pays Baltes



Il y a 74 ans, du 25 au 29 Mars 1949, plus de 90 000 personnes furent déportées des pays baltes vers la Sibérie. A Tallinn, des milliers de bougies illumineront la Place de la Liberté en souvenir des victimes.

Opération Priboi est le nom de code qui avait été donné a cette opération de déportation massive, organisée du 25 au 29 Mars 1949 par les Soviétiques et visant à déporter les Estoniens, Lituaniens et Lettons ‘ennemis du peuple’ vers la Sibérie principalement. On estime à plus de 90 000 les victimes des déportations de Mars : plus 20 000 Estoniens, 40 000 Letton et 25 000 Lituaniens. La déportation frappa des familles entières et toucha principalement des femmes et enfants de moins de 16 ans (44% de femmes, 29% d’enfants et 27% d’hommes).

 En Estonie, plus de 8 000 personnes parvinrent a s’échapper mais plus de 20 722 personnes (7 500 familles), soit 2,5% de la population, furent déportées. Rapportez ce pourcentage a la population française pour vous rendre compte de l'ampleur du crime, cela représenterait plus de 1 500 000 personnes !

Furent déportés aussi bien les invalides, que les femmes enceintes, les nouveaux-nés, les enfants... le plus jeune déporté avait a peine 1 jour (Virve Eliste de l’île de Hiiumaa, qui succomba une année plus tard en Sibérie), le plus vieux avait 95 ans (Maria Raagel). Neuf trains se dirigèrent vers Novosibirsk, six vers le Krai de Krasnoyarsk, deux vers Omsk et deux autres vers Irkutsk. La plupart d'entre eux ne reverront jamais leurs terres...


Le but majeur de l’opération était de faciliter la collectivisation forcée des campagnes en éliminant toute personne susceptible de supporter l’insurrection des ‘Frères de la Foret’ (Estonien: metsavennad, Letton: meža brāļi, Lituanien: miško broliai) contre l‘occupation soviétique.

La Russie actuelle n’a jamais reconnu ces déportations comme étant un crime et critique les Pays Baltes qui y chercheraient une revanche.

La triste ironie est que ces déportations perpétrées sous Staline furent vivement condamnées (après sa mort) dans un rapport de Nikita Khrouchtchev devant le 20e Congrès du parti communiste datant de 1956 et qualifiées ‘d’actes monstrueux’ et de ‘violations graves des principes léninistes de la politique nationale de l’Etat soviétique’. Plus tard, le 14 Novembre 1989, le Soviet Suprême de l’URSS acceptait une déclaration qui reconnaissait que ces actes étaient criminels et condamnait les déportations orchestrées par Staline tout en garantissant que de telles violations des droits de l'homme ne seraient pas répétées et en promettant de restaurer les droits des victimes. 


jeudi 9 mars 2023

14 mars en Estonie : anniversaire de Kristjan Jaak Peterson et Journée de la langue estonienne

 Kristjan Jaak Peterson Monument, Tartu, Estonia


Les drapeaux estoniens vont être une nouvelle fois sortis le 14 Mars pour célébrer la journée de la langue estonienne.

Parlée par environ 1,1 million de personnes, dont 950 000 vivant en Estonie, l’estonien est une langue de la branche fennique des langues finno-ougriennes. Ce groupe rassemble environ 40 langues parlées par plus de 20 millions de personnes dont les origines, il y a plusieurs milliers d’années, se situeraient dans le sud-est de l’Europe (autour des montagnes de l’Oural). Elle se rapproche du finnois et plus lointainement du hongrois.


Qui est Kristjan Jaak Peterson ? 


La figure tragique de de Kristjan Jaak Peterson (1801–1822) , emporté par la tuberculose à l’âge de vingt et un ans, ouvre l’histoire de la poésie estonienne moderne.
 Troisième enfant d’une nombreuse famille, il naît le 14 mars 1801 à Riga, où son père, originaire d’Estonie du sud, occupe la fonction de servant d’église. Il fait des études brillantes au lycée de Riga (1815-1818), où il se nourrit de littérature classique et cultive ses dons exceptionnels pour les langues. En janvier 1819, il entre à l’université de Tartu pour y étudier la théologie. Mais, insatisfait et peu désireux de se consacrer au pastorat, il s’oriente bientôt vers la philologie et la philosophie. Au printemps de 1820, il interrompt brusquement ses études, peut-être en raison de difficultés financières, peut-être aussi parce que son esprit indépendant et sa vaste intelligence se rebellent contre l’enseignement académique. Il retourne habiter Riga, où il mène durant deux ans une existence un peu bohème, vivant de leçons particulières et glissant lentement sur la pente de la boisson et de la maladie. Il meurt le 4 août 1822, laissant derrière lui quelques manuscrits qui témoignent de son génie précoce et singulier.
Son œuvre littéraire se réduit à peu de choses : une vingtaine de poèmes en estonien, écrits pour la plupart pendant ses années de lycée, un journal intellectuel, premier exemple de prose philosophique estonienne, et trois poèmes en allemand, publiés en 1823 dans une revue de Leipzig et redécouverts en 1961.
À un rationalisme hérité des Lumières, ses poèmes allient un sentiment de la nature dans lequel on perçoit l’influence de Klopstock et des pré-romantiques allemands. Dans ses odes philosophiques, Peterson proclame la grandeur de Dieu, mais surtout celle de l’esprit humain, créé à Son image et éternel comme Lui. Il y célèbre avec optimisme la raison, l’amitié, la beauté féminine, l’espoir, soulignant ses idées par des descriptions d’une nature grandiose et majestueuse (vallées rocheuses, brumes, cascades…). À ces images à la Caspar David Friedrich, caractéristiques de ses odes, répondent, dans ses pastorales dialoguées, des évocations paisibles de modestes paysages estoniens où chantent des bergers mélancoliques. Romantique, Peterson l’est aussi par son attachement au “peuple des campagnes” et à sa langue, qu’il exalte en des vers au ton prophétique.
Si ses pastorales sont écrites dans un mètre régulier, inspiré par celui des chansons populaires estoniennes, les vers de ses odes semblent n’obéir à aucune contrainte métrique, de sorte que certains historiens de la littérature n’ont pas hésité à les caractériser comme des “vers libres”. Voir en Kristjan Jaak Peterson un adepte du vers libre, au sens actuel du terme, est probablement excessif. Les faibles écarts de longueur entre ses vers (jamais plus de deux ou trois syllabes) et la répétition fréquente de certains schèmes accentuels contribuent en effet à créer, à l’écoute, l’impression d’une certaine régularité rythmique, même si celle-ci ne se laisse pas rigoureusement définir. Il n’en demeure pas moins que, dans ses odes en estonien (langue encore largement “innocente” en tant que véhicule de la poésie lettrée), Kristjan Jaak Peterson apparaît comme l’un des premiers poètes européens à s’être émancipé des règles de la versification (suivant en cela la voie ouverte par Klopstock avec ses “rythmes libres”).
Par leur liberté formelle et leur lyrisme, ces poèmes dépassaient de façon si radicale les écrits didactiques qui tenaient lieu alors de “littérature” estonienne qu’ils ne furent pas compris par ceux qui auraient pu les publier. Inconnu en son temps comme poète, Peterson exerça toutefois une influence sur la littérature ultérieure par l’intermédiaire de sa traduction allemande de la Mythologia Fennica du Finlandais Christfried Ganander. Estimant que la mythologie finnoise devait permettre de reconstituer la mythologie estonienne, il ajouta en effet à l’ouvrage des développements personnels sur les dieux des Anciens Estoniens, posant ainsi les premières pierres d’une pseudo-mythologie que d’autres se chargèrent ensuite de compléter et qui joua un rôle important dans le développement de la culture estonienne (inspirant notamment Friedrich Reinhold Kreutzwald pour la rédaction de l’épopée nationale Kalevipoeg).
Oubliés dans les archives, ses poèmes n’ont été découverts et publiés qu’au début de notre siècle grâce aux écrivains néo-romantiques du groupe Noor-Eesti (“Jeune-Estonie”). Ce sont eux (et en particulier leur chef de file, le poète Gustav Suits) qui ont donné à Kristjan Jaak Peterson sa véritable place : celle d’un “précurseur” de génie, qui pressent et annonce, dans l’indifférence absolue de son époque, la naissance de la littérature estonienne.



 


Sources
http://en.wikipedia.org/wiki/Kristjan_Jaak_Peterson
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kristjan_Jaak_Peterson
http://www.estonie-tallinn.com/2011/03/14-mars-anniversaire-de-kristjan-jaak.html



mardi 14 février 2023

Les origines de la St Valentin






L'origine de la Saint-Valentin remonterait à l'Antiquité .

On ne sait en fait pas très bien pourquoi le 14 février, la fête des amoureux et des fiancés, est placée sous le vocable de Saint-Valentin. Ils étaient d'abord plusieurs, dont aucun ne paraît présenter les caractéristiques qui justifient cet honneur. 





1) Peut-être la fête des amoureux a-t-elle davantage à voir avec les Lupercales, des fêtes romaines annuelles en l'honneur de Lupercus, protecteur des champs et des troupeaux, qui avaient lieu le 14 février, ou aux environs de cette date, une fête consacrée à la fertilité, la fécondité et donc à l'Amour…
On sait qu'après l’avènement du christianisme de nombreuses fêtes païennes ont été christianisées.
Les Lupercales auraient été ainsi récupérées par l’Église catholique et le dieu païen, Lupercus, aurait été canonisé par vénération pour plusieurs martyrs chrétiens portant le même nom. On peut penser aussi que l'amour du prochain, donné en exemple par ces martyrs, a pu en faire, avec le temps, des patrons des amoureux.



2) D'autre part , Il existe une légende qui raconte qu'un Valentin, qui était l'ami des enfants, fut emprisonné par les autorités romaines parce qu'il refusait de sacrifier à leurs dieux. Les enfants, à qui leur ami manquait, lui passaient des messages à travers les barreaux de sa cellule. C'est peut-être là une explication aux petits mots doux, qu'on échange, avec des fleurs et des cadeaux, le 14 février.







3) D'aucuns évoquant également une loi promulguée par l'empereur Claude II le Gothique, au début des années 200 , qui interdisait aux jeunes hommes de se marier car, croyait-on, les célibataires faisaient de meilleurs soldats. Un prêtre, nommé Valentin, désobéit aux ordres de l'empereur et maria de jeunes couples en secret.
Ce Valentin, d'après certains auteurs, aurait été exécuté le 14 février aux alentours de l'an 269. Le pape Délasse Ier (492-296) aurait décidé que cette journée lui serait consacrée.

4) Une coutume de la Saint-Valentin pourrait aussi avoir son origine dans l'histoire de France. La tradition qui consiste à envoyer des vers ou des pommes à l'être aimé, disent certains historiens, remonterait, en effet, à Charles d'Orléans (1391-1465), qui fut fait prisonnier à la bataille d'Azincourt, en 1415, et, resta captif des Anglais un quart de siècle. Depuis la Tour de Londres, on dit que, le jour de la Saint-Valentin, il aurait adressé des lettres d'amour à Marie de Clèves, qu'il épousa à son retour. 











5) En fait, une croyance populaire répandue dit que c'est le 14 février, jour de la fête du saint, que les oiseaux commencent à s'accoupler à l'approche du printemps. Les poètes anglais Chaucer et Shakespeare en font mention dans leurs œuvres.
On raconte qu'à l'époque garçons et filles célibataires tiraient au sort, ce jour-là, le nom de leur Valentine dans un pot. Dans certaines régions, ces couples se fiançaient. Dans d'autres, le garçon devait arborer le nom de la fille sur sa manche et la protéger durant l'année. 
Alors , choisissez la version qui vous plaît le mieux ; je trouve cette dernière pour le moins originale , avec le tirage au sort du nom de la " Valentine " dans un pot !
Destinée , destinée , à quoi tenais tu , à un nom sur un papier pioché au hasard dans un pot ? ;)





Je me souviens aussi très bien des amoureux de Peynet de mon enfance.
On les retrouvait à chaque St Valentin ( dans les années 1960-1970) , ils sont restés intacts dans ma mémoire . Ces amoureux là étaient le symbole de cette fête et le sont toujours pour moi !

La St Valentin est devenue depuis quelques années une fête très commerciale (comme beaucoup d'autres d'ailleurs), elle y a perdu toute sa pureté , c'est bien dommage !
Mais à vous de ne pas tomber dans le piège des cadeaux commerciaux , à vous de savoir offrir le "cadeau qui n'a pas de prix " à moindre coût ( cf photo ci dessous ). 





Un cadeau coûteux ne scellera pas plus votre amour pour l'éternité , ni ne le rendra plus sincère , qu'un cadeau venu du coeur ,au contraire . L'Amour véritable ne peut s'acheter !
C'est à cela que votre amoureux(se) appréciera l' étendue de votre imagination et la sincérité de vos sentiments !
Alors , innovez , faites bouger votre imagination , un peu d'originalité ! 
Votre Valentin (ou Valentine) vous en sera reconnaissant(e) . Sachez le ou la surprendre et ne tombez pas dans la banalité de ce que vous proposent les commerces et la publicité !