Translate

jeudi 29 juillet 2021

Raeapteek : la plus ancienne pharmacie d'Europe se trouve à Tallinn




Raeapteek (Raekoja Plats)  Août 2013



Si vous visitez le vieux Tallinn, n'hésitez pas à rentrer dans Raeapteek .
Même si vous n'avez besoin d'aucun médicament , montez les quelques marches , puis sur votre gauche , poussez la porte de la pharmacie la plus vieille d'Europe .L'atmosphère vieillotte , le vieux comptoir et les étagères en bois,  le parquet qui craque vous ramèneront quelques siècles en arrière , et vous pourrez alors vous croire revenus au moyen-âge !






 Raeapteek , située sur  Raekoja Plats , la place de l’Hôtel de ville du vieux Tallinn (Vanalinn),est sans aucun doute la plus ancienne pharmacie encore en activité en Europe. 






 La date d'ouverture précise de la pharmacie n'est pas connue. Certains historiens la font remonter jusqu'à 1415. Mais on retrouve le plus souvent la date de 1422 .
Cela fait de ce bâtiment un des plus vieux commerces toujours en activité dans le monde.
Sa façade actuelle a été refaite au XVIIè siècle.
Les armoiries de la famille Burchart, premiers propriétaires de cette pharmacie, sont toujours visibles au-dessus de la porte.






Histoire

Au Moyen-âge , on pouvait y acheter du jus de momie (poudre de momies mélangée avec un liquide), de la poudre brûlée de hérissons ,des abeilles brûlées , de la poudre de chauve-souris , de la potion à base de peau de serpent et de la poudre de corne de licorne.
On pouvait y trouver aussi des lombrics , diverses herbes et des spiritueux distillés sur place .
Et aussi de la nourriture comme des bonbons, des biscuits, des confitures et pâtes d'amandes, des zestes de fruits et des gelées. Des biscuits épicés, appelés "morsells", étaient une spécialité.
La pharmacie vendait aussi du papier, de l'encre, de la cire à cacheter, des teintures, des poudres, des granulés, des épices, des bougies et des torches.
On pouvait même y trouver du claret (ou clairet) ,un vin blanc sec auquel était ajouté du miel,de la cannelle,du gingembre,de l'eau de roses,des clous de girofle et des graines de cardamone écrasées.

Plus tard, la pharmacie a acquis le privilège d'importer chaque année, et directement de France, environ 400 litres de cognac.
Lorsque le tabac a commencé à être importé en Europe et en Estonie , la pharmacie a été la  première à en vendre.
Les pilules et sirops ont donc désormais remplacé la poudre de corne de narval et les décoctions d’herbes médicinales, mais l’esprit est resté le même.






 À partir de 1990, la pharmacie qui avait été négligée pendant les cinquante ans d'occupation soviétique , a subi une importante rénovation qui a duré plus de dix ans, et s'est terminée en 2003.











 Visite de la pharmacie et du musée 

Une fois que vous êtes entrés dans la pharmacie , avancez jusqu'au fond , vous découvrirez un musée dans lequel vous pourrez admirer toute une collection de vieux pots de pharmacie et divers petits objets anciens servant autrefois aux pharmaciens  pour préparer sirops et potions .
Sont ainsi exposées des potions utilisées depuis des siècles pour leurs qualités miraculeuses : pattes de grenouille séchées, yeux de perche, sang de chat noir, lanoline extraite de laine de mouton sale, fragments d'une momie exotique, vers dans de l'huile, abeilles brûlées, tripes de loup et cœurs de lapin destinés à rendre la raison.

































Petite Histoire de coeur

Chaque année , à l'occasion de la St Valentin , Raeapteek promet de soigner les cœurs brisés à l'aide d'une pâte d'amandes dont la recette date du Moyen Age.
En effet , depuis le Moyen Age, on y prépare et on y vend une recette spéciale pour soigner les peines de coeur.
"Nous fabriquons toujours cette pâte d'amande spéciale parce que la demande se maintient depuis des siècles et qu'il y a toujours des patients qui se présentent avec des symptômes de peine de coeur", explique une employée de la pharmacie.
 La recette exacte reste un secret soigneusement gardé.

"Il ne s'agit pas d'une pâte d'amande ordinaire, mais d'une pâte dont la recette date du Moyen Age et qui contient 72% d'amandes et 28% d'autres ingrédients dont nous ne dévoilons pas la nature".
La pâte d'amande mystérieuse, vendue un euro la portion de 40 grammes, n'est pas le seul moyen de voyager dans le temps dans ce quartier médiéval de la capitale estonienne.








 

Raekoja Plats (Place de l'hôtel de ville)



Vous en saurez encore davantage en lisant ce post :
 

Sources
http://www.ladepeche.fr/article/2010/02/12/776998-saint-valentin-estonie-soigne-coeurs-brises-pate-amande.html

vendredi 16 juillet 2021

Edward Jenner, inventeur de la vaccination

Edward Jenner


Le 14 mai 1796, 
un médecin de campagne anglais invente la vaccination

 
Edward Jenner (17 mai 1749 -26 janvier 1823),médecin et naturaliste anglais ,inocule par scarification du pus prélevé sur la main d'une femme à un enfant de 8 ans, James Phipps.
La femme, Sarah Nelmes, avait été infectée par sa vache, Blossom, atteinte de la vaccine ou variole des vaches (en anglais, "cow-pox").
Cette maladie bénigne était courante chez les valets de ferme qui trayaient les vaches et entraient en contact avec les pustules des pis. Or, ces valets avaient la réputation d'être épargnés lors des épidémies de véritable variole.
Cette maladie était responsable en ces temps-là de dizaines de milliers de morts par an rien qu'en Europe (la descendance du roi Louis XIV avait ainsi été décimée par la variole en 1712).
James Phipps contracte la vaccine sous la forme d'une unique pustule et en guérit très vite.
Trois mois plus tard, indifférent au "principe de précaution", Edward Jenner lui inocule la véritable variole. À son grand soulagement, la maladie n'a aucun effet sur l'enfant. C'est la preuve que la vaccine l'a immunisé contre la variole en entraînant la formation d'anticorps propres à lutter contre l'infection.



1802
Caricature de Jenner vaccinant des patients qui craignaient qu'il leur fasse pousser des cornes de vaches.



L'approche empirique de Jenner

Des médecins avaient déjà eu dans les années précédentes l'idée d'inoculer à un patient une affection bénigne pour le préserver d'une maladie plus grave.
Edward Jenner, qui a appris d'une employée de laiterie les particularités du "cow-pox" et vacciné le petit James Phipps, est le premier qui a l'audace de diffuser le principe de la vaccination dans le public.
Il publie à ses frais "An inquiry into the causes and effects of the variolae vaccina" (Enquête sur les causes et les effets de la vaccine de la variole) et jette les bases de l'immunologie appliquée à la variole. Il se satisfait d'une approche empirique et ne se soucie pas d'aller plus avant dans la compréhension du phénomène. Il appelle "virus" le facteur mystérieux de la vaccine (d'après un mot latin qui signifie poison).
Quittant son village natal de Berkeley, dans le Gloucestershire, Jenner se rend ensuite à Londres où il vaccine gratuitement des centaines de sujets. Bientôt ruiné, il revient exercer la médecine à Berkeley où il finit honorablement sa vie.


Rapide diffusion de la vaccination
Entre temps, la pratique de la vaccination s'est très vite répandue en Europe et en Amérique, contribuant au recul des épidémies.
À Boston, aux États-Unis, un disciple enthousiaste, le médecin Benjamin Waterhouse, vaccine sa propre famille dès juillet 1800. L'année suivante, il convainc le président Thomas Jefferson d'en faire autant.
80 ans plus tard, Louis Pasteur découvrira les fondements théoriques de la vaccination et en améliorera la pratique en vaccinant contre la rage le petit Joseph Meister en 1885.
À ce jour, les grandes campagnes de vaccination contre la variole ont pratiquement éliminé ce virus de la surface de la terre.




 Hygiène et santé

Contrairement à des idées reçues, l'Europe doit son essor démographique exceptionnel des XVIIIe et XIXe siècles à l'amélioration de l'hygiène et de l'alimentation, plus encore qu'à la vaccination et aux progrès de la médecine.

L'hygiénisme s'est développé dès le "Siècle des Lumières", incitant chacun à prendre davantage soin de son corps, de son environnement et de sa nourriture.

Ainsi les jeunes femmes sont-elles peu à peu revenues à l'allaitement maternel... Et les autorités ont déménagé les cimetières, sources de nombreuses infections, des centres-villes vers la périphérie. Ces actions ont notablement amélioré l'espérance de vie des Européens en réduisant en premier lieu la mortalité infantile, sans qu'interviennent les techniques médicales.

Louis Pasteur, en démontrant l'importance de l'asepsie, a apporté à ces principes d'hygiène les fondements théoriques qui leur manquaient. La vaccination et les antibiotiques ont encore accru l'espérance de vie mais en intervenant sur la mortalité des adultes bien plus que sur celle des nourrissons.

Sources
http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Jenner
http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/jenner.html

L'Histoire du convoi 73 : 15 mai 1944



Parmi les 79 convois emmenant des Juifs de France en déportation depuis Drancy, entre le 27 mars 1942 et le 17 août 1944, un seul fut dirigé vers les Pays Baltes, pour des raisons non élucidées à ce jour. C’était le convoi 73 , parti de Drancy le 15 mai 1944.

Le sort de ce convoi est resté pratiquement ignoré de tout le monde, familles et historiens inclus, pendant cinquante ans. Quelques rares familles de ces déportés savaient que le convoi était arrivé en Lituanie (à Kaunas), les survivants avaient expliqué qu’une partie d’entre eux avaient poursuivi le voyage jusqu’en Estonie (à Tallinn), mais là s’arrêtaient les informations connues. La plupart des familles ignoraient le lieu de déportation de ce convoi, et quelques-unes d’entre elles avaient reçu, de la part des services officiels, des certificats de disparition ou de décès aussi fantaisistes que possible, certains attestant avec une étonnante certitude que le déporté était mort à Auschwitz ­ (Allemagne) (sic).
Ils étaient très exactement 878  dans ce train. Chaque année, depuis 1994, le premier dimanche qui suit le 15 mai, leur épouses, leurs sœurs, leurs frères, leurs filles, leurs fils et parfois leurs petits-enfants se retrouvent à Drancy en hommage à leur mémoire, le temps d'un Kaddish et de quelques minutes de recueillement.
 A Drancy, ville de la proche banlieue parisienne, a fonctionné, entre le 20 août 1941 et le 22 août 1944, un camp où ont été internés 76 000 hommes, femmes, enfants, vieillards, arrêtés du seul fait qu'ils étaient juifs.
Certains y sont nés, d'autres y sont morts, comme le poète Max Jacob, quelques rares en ont été libérés. Les autres ont été déportés, presque tous à Auschwitz, par convois d'environ 1 000 personnes. Seuls quatre convois ont été dirigés vers Maïdanek ou Sobibor, un autre, le tout dernier, vers Buchenwald, et un autre encore, qui portait le numéro 73 et emmenait 878 hommes vers Kovno (aujourd'hui Kaunas) en Lituanie et Reval (Tallinn aujourd'hui capitale de l'Estonie), le 15 mai 1944.
 
Le reste de l'Histoire est racontée dans le livre  "Nous sommes 900 français" par Eve Line BLUM-CHERCHEVSKY






Sources :











Un film documentaire "L’absence pour mémoire" a été réalisé par Béatrice et Patrick Reyner sur ce sujet,
le voici en quatre parties