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mardi 8 décembre 2009

9 décembre 1955 : adoption du drapeau européen

Le 9 décembre 1955, le comité des ministres du Conseil de l'Europe adopte officiellement le drapeau européen :
 

«Sur le fond bleu du ciel, les étoiles forment un cercle en signe d'union. Elles sont au nombre invariable de douze, symbole de la perfection et de la plénitude, qui évoque aussi bien les apôtres que les fils de Jacob, les travaux d'Hercule, les mois de l'année»

Le Conseil de l'Europe siège à Strasbourg, au Palais de l'Europe. C'est une assemblée née en 1949 en vue de promouvoir sur le continent les droits de l'homme. Il n'a qu'une autorité morale et aucun pouvoir politique. En son sein sont représentés la plupart des pays européens (46 membres aujourd'hui).

Des symboles rassembleurs
Dès sa création, le Conseil a souhaité donner à l'Europe des symboles auxquels les peuples puissent s'identifier. Après cinq ans de recherches et de tentatives avortées, le 25 octobre 1955, l'assemblée parlementaire choisit à l'unanimité un emblème d'azur portant une couronne de douze étoiles d'or.

L'emblème a été conçu par l'Autrichien Arsène Heitz, modeste fonctionnaire, artiste à ses heures et... fervent catholique. Selon ses dires, il s'est inspiré de la médaille miraculeuse de la rue du Bac (Paris). Celle-ci représente la Vierge avec la corona stellarum duodecim ou couronne de 12 étoiles qu'évoque l'Apocalypse de Saint Jean («Un signe grandiose est apparu dans le ciel, une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de 12 étoiles», Apocalypse 12,1). Il lui a ajouté un fond bleu de la couleur traditionnelle du manteau de la Vierge.

Pour maints dirigeants chrétiens-démocrates à l'origine de la construction européenne, cette inspiration est bienvenue. Ne place-t-elle pas d'une certaine manière l'Europe sous la protection de la mère de Jésus-Christ ? Par un singulier hasard, le texte portant adoption du drapeau est d'ailleurs signé le 8 décembre 1955, fête de l'Immaculée Conception...

L'emblème européen est inauguré solennellement le 13 décembre de la même année à Paris. En 1983 enfin, le Parlement européen adopte le drapeau créé par le Conseil de l'Europe et préconise qu'il devienne également l'emblème de la Communauté Européenne. C'est ainsi que depuis lors, il préside à toutes les manifestations européennes.

En 1971, le Conseil de l'Europe complète son travail en proposant aussi l'adoption du Prélude à l'Ode à la Joie, de la 9ème Symphonie de Beethoven comme hymne européen. Le chef d'orchestre Herbert von Karajan en prépare l'arrangement musical. L'hymne est adopté par la Communauté Européenne en 1986, devenant ainsi un autre emblème commun à l'ensemble des Européens. 

Source :  
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19551209

vendredi 4 décembre 2009

L'Estonie au Village de Noël européen du Trocadéro à Paris‏

 
Le Village de Noël européen, organisé par la Mairie du 16ème arrondissement de Paris, aura lieu du 10 décembre 2009 au 3 janvier 2010 dans les Jardins du Trocadéro. De nombreux pays feront découvrir à cette occasion aux visiteurs leur gastronomie et artisanat, mais aussi leurs traditions de Noël et leur culture à travers de nombreuses animations.

L’Estonie sera présente tout au long de la manifestation avec un chalet estonien.  Des danses folkloriques estoniennes seront présentées par le groupe estonien Naabri Mari, qui animera le village de Noël européen
le samedi 19 décembre de 11 heures à 14 heures et le dimanche 20 décembre de 11 heures à 13 heures.

Le programme du Village de Noël européen : 


Chalet estonien au Village de Noël européen
du 10 décembre 2009 au 3 janvier 2010
Vente de produits estoniens tous les jours de 11h à 21h.
Fontaines du Trocadéro
Accès : Métro ligne 6 et 9, Trocadéro, Bus : 63, 32, 22, 30

 Pour plus d’informations :
Maire du 16ème arrondissement  de Paris
Tél : 01.40.72.18.84

Site Facebook : http://en-gb.facebook.com/event.php?eid=191275007046&index=1

mercredi 2 décembre 2009

John Brown, le Spartacus blanc


Le 2 décembre 1859, en Virginie, un État du sud des États-Unis, est pendu John Brown, un Américain blanc de 59 ans, coupable d'avoir tué plusieurs militants esclavagistes et tenté de soulever les esclaves noirs.

Indignation universelle

John Brown va devenir l'un des héros mythiques de la lutte contre l'esclavage.
 «Oui, que l’Amérique le sache et y songe, il y a quelque chose de plus effrayant que Caïn tuant Abel, c’est Washington tuant Spartacus», lance Victor Hugo, le jour même de son exécution, de son exil de Guernesey.
 La pendaison de John Brown intervient au paroxysme du conflit entre partisans et opposants du maintien de l'esclavage. La fédération étasunienne est au bord de l'implosion.
 Natif du Connecticut, John Brown est révolté par le sort fait aux esclaves dans le Sud.
  La publication en 1852 du roman d'Harriet Beecher-Stowe, Uncle Tom's Cabin (La Case de l'Oncle Tom), contribue à sa prise de conscience.

Dans la nuit du 25 mai 1856, à la tête d'une poignée de volontaires, il tue cinq militants du parti pro esclavagiste de la Loi et l'Ordre (Law and Order Party) à Pottawatomie, au sud du Kansas. Ses victimes elles-mêmes ne possèdent pas d'esclaves !
 Cette action est la plus meurtrière d'une longue série de violences dans les deux camps. Le 2 juin 1856,John Brown réitère en attaquant et tuant 23 militants esclavagistes.
 Enfin, le 16 octobre 1859, avec 21 hommes (16 Blancs et 5 Noirs), il pénètre en Virginie et attaque l'arsenal Harpers Ferry. Il s'empare des armes et projette de les remettre aux esclaves en vue de leur rébellion. Mais aucun esclave ne se manifeste et dès le lendemain, Brown et ses hommes sont capturés par les marines du colonel Lee, futur généralissime des armées sudistes.

Trois semaines après l'exécution de John Brown, Abraham Lincoln sera élu à la présidence des États-Unis et, aussitôt après, le Sud fera Sécession.....

Source :  
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18591202

lundi 30 novembre 2009

Parution de Jours d'émeutes, troisième volet du cycle Vérité et Justice de l'écrivain estonien A. H. Tammsaare‏

Parution chez Gaïa éditions de Jours d'émeutes, troisième volet du cycle Vérité et justice de l'écrivain estonien A. H. Tammsaare. 


Saga familiale et philosophique embrassant un demi-siècle d’histoire estonienne, Vérité et Justice est aussi un roman de formation retraçant l’évolution spirituelle d’Indrek, un jeune paysan qui devient un intellectuel. Chaque volume illustre un aspect de la lutte de l’homme contre les forces qui orientent son destin : lutte contre la terre, contre Dieu, contre la société et contre soi-même, avant la résignation finale qui apparaît comme la condition nécessaire pour accéder à un bonheur relatif. La quête de la vérité et de la justice, aspiration humaine fondamentale qui donne son titre au roman, est un espoir toujours déçu qui aboutit souvent au résultat opposé : le mensonge et l’injustice.
Roman traduit de l'estonien par Jean-Pierre Minaudier.

Gaïa publie sur deux ans, 2009 et 2010, et en cinq volumes, la première édition française intégrale de Vérité et justice directement traduite de l’estonien. Le premier volet La Colline-du-Voleur est paru en janvier et le deuxième volet Indrek en juin 2009.


Pour plus d’informations : http://www.gaia-editions.com

dimanche 29 novembre 2009

30 novembre 1939 : Staline attaque la Finlande

Le 30 novembre 1939, Staline lance les troupes soviétiques à l'assaut de la petite Finlande.



Le Petit Poucet résiste à l'ogre.

 La Finlande s'était émancipée de la Russie pendant la Grande Guerre de 1914-1918 et la frontière entre les deux pays avait été établie à quelques dizaines de kilomètres de Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg ).
 En 1939, tandis qu'il partage la Pologne avec Hitler, Staline s'inquiète de la vulnérabilité de cette frontière et du risque d'une invasion de la deuxième région économique de l'URSS via la Finlande.
 Il propose aux Finlandais de reculer leur frontière méridionale, dans l'isthme de Carélie, en échange de vastes territoires situés plus au nord. Il demande aussi de pouvoir installer une base navale à Hanko, à la pointe sud du pays.
 Le gouvernement finlandais veut bien négocier un échange de territoires mais refuse de sacrifier sa souveraineté en cédant une base. Loin de chercher un quelconque arrangement avec le dictateur, il renforce ses fortifications frontalières longues de 140 km et connues sous le nom de «ligne Mannerheim» , du nom d'un maréchal finlandais qui avait repoussé les bolcheviques en 1917.

 Brutale agression 


Finalement, Staline attaque son voisin sans prendre la peine de lui déclarer la guerre. La Finlande, qui ne dispose que de 265.000 hommes, 270 avions et 26 tanks, doit faire face à 400.000 hommes de l'Armée rouge, équipés de 1500 avions et autant de tanks.
 Malgré la disproportion des forces et la brutalité de l'attaque, du golfe de Finlande à l'océan Arctique, les Soviétiques piétinent plusieurs mois sur la frontière et les Finlandais remportent même de nettes victoires au nord.
 Cette «Guerre d'Hiver» se traduit par de lourdes pertes pour l'Armée rouge, d'autant que les Français et les Anglais, en guerre déclarée contre Hitler, ont à coeur de soutenir le peuple finlandais en lutte contre Staline, lié au Führer allemand par un pacte de non-agression.
Les Occidentaux caressent l'espoir illusoire que des opérations militaires comme celle-là leur permettront de faire l'économie d'une attaque frontale de l'Allemagne. Sur une idée du Premier Lord de l'Amirauté, le ministre britannique de la marine Winston Churchill, les Français et les Anglais entreprennent même une expédition en...Norvège pour tenter de soutenir les Finlandais.

Victoire à l'arraché

 Staline finit par conquérir la partie orientale de la Finlande et conclut un traité avec son ennemie le 12 mars 1940. Mais sa victoire à l'arraché a pour effet d'isoler un peu plus l'URSS sur le plan international. Elle met aussi en évidence la médiocrité du commandement soviétique et la faible motivation des troupes. Vorochilov, commissaire du peuple (ministre) à la Défense, est d'ailleurs démis de ses fonctions dès le 7 mai.
 Ce désastre va fournir d'utiles enseignements à Hitler quand il prendra la décision d' attaquer son associé le 22 juin 1941.
 Alliés à leur tour aux Allemands, les Finlandais reprendront l'offensive en 1941 mais, en 1944, suite à la défaite de leur encombrant allié, ils devront accepter une mise sous tutelle soviétique...

Nicolas Glyko
Source :

http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19391130




Ligne Mannerheim :  http://www.mannerheim.fi/10_ylip/f_mlinja.htm

mercredi 25 novembre 2009

24 novembre 1793 : naissance du calendrier révolutionnaire


Le 24 novembre 1793, la Convention publie le calendrier républicain, aussi appelé «calendrier des Français». Un an plus tôt, le 22 septembre 1792, au lendemain de l'abolition de la royauté, l'assemblée avait déjà décidé que les actes du gouvernement seraient désormais datés de «l'An 1 de la République»
  
Les députés menacent de la guillotine quiconque s'exprimerait selon l'ancien calendrier. Ils veulent de cette façon déraciner les rites chrétiens, en particulier les fêtes religieuses et le repos dominical... qui nous empêchent de «travailler plus»

Le nouveau calendrier est une création originale du poète Fabre d'Églantine, auteur de l'immortel «tube» : «Il pleut, il pleut, bergère...».

 Les semaines, rebaptisées décades, sont portées à dix jours (primidi, duodi, tridi,...). Quant aux mois, ils ont chacun 30 jours. Dotés de belles sonorités, leurs noms évoquent les quatre saisons : vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor, fructidor.

Pour s'aligner sur un cycle solaire, ces mois sont complétés par cinq ou six jours consacrés à des fêtes patriotiques, les «sanculottides», selon un principe déjà employé par les pharaons !...

mardi 3 novembre 2009

Journal de route d'un combattant de la guerre 14-18 : n°8, Front- Bataille de l’Oise –offensive allemande du 21 mars au 05 avril 1918



8ème partie : Front- Bataille de l’Oise –offensive allemande du 21/03 au 05 /04 1918
 

Le 24 février 1918, nous quittons Fresnes en Tardenois (Aisne) où nous étions au repos et repartons pour Fresnes afin de rejoindre par étapes Ventelay (Oise),où nous nous installons dans un ravin et faisons des travaux de sape, d’abris pendant un mois.
Les Allemands attaquent le secteur et le 25 mars 1918, Noyon est repris à la suite de l’offensive générale allemande. Cette offensive sera arrêtée par le 5è corps (Général Pellé) sur les collines de l’Oise (Mont Renaud) le 30 mars 1918, où nous nous trouvons ensuite.
Cette colline sera bombardée et reprise 7 fois par les nôtres, un beau fait d’armes à notre actif. Au moment où nous sommes en position à Sermoise dans un marais, nous bombardons un bois où se trouve, paraît- il, un dépôt de munitions.
Nous avons la chance de faire un coup de maître. C’est le lieutenant Foucaunau qui est à l’observatoire avec moi, et un obus bien placé fait sauter le dit dépôt .Une terrifiante explosion s’en suit. Les flammes, la fumée montent droit vers le ciel à une très grande hauteur (à mon avis 2000 m). Il restera ainsi pendant 2 jours un nuage qui planera dans les nuées.
Nous sommes félicités par le Général qui nous commande et sommes contents d’avoir fait échouer une attaque qui se préparait.
Nous changeons à nouveau de position et sommes face à l’ennemi dans les bois de Cuts (mars –avril 1918). L’ennemi est de l’autre côté de l’Oise, nous avons la forêt de St Gobain devant nous et à gauche Noyon, où nous avons démoli la cheminée de l’usine à gaz où se trouvait un observateur allemand.
Notre mission, entre autres, est de découvrir les canons allemands qui se trouvent terrés dans la forêt de St Gobain. Jours et nuits, nous déployons notre science pour trouver ces pièces, nous entendons les départs et le passage des marmites à très grande hauteur, qui se dirigent sur Paris, mais jamais nous n’avons repéré ces pièces. Aussi, nous avons « arrosé » l’ennemi d’un nombre incroyable d’obus et même descendu un avion allemand à la mitrailleuse dans le bois de Cut.
Le 23 avril, en passant à Vic sur Aisne, notre lieutenant nous a fait part des remerciements du gouvernement de la République pour les efforts que nous avons déployés pendant cette bataille de l’Oise.


La prochaine fois , 9ème partie  : "Offensive allemande du 27 mai 1918 -Chemin des Dames à Château-Thierry

 Récapitulatif des liens du journal de route de mon grand-père - guerre 14-18-



samedi 24 octobre 2009

24 octobre 1929 : Jeudi noir à Wall Street

 Le 24 octobre 1929, il y a 80 ans, la bourse de New York connaissait son «Jeudi noir» (Black Thursday), prélude à une crise économique mondiale de grande ampleur. Elle oblige le gouvernement américain à s'immiscer dans le monde des affaires (New Deal) et plus gravement amène Hitler au pouvoir en Allemagne...
  
Une surprise générale
 Deux jours plus tôt, un illustre économiste, Irving Fisher, affirmait que le prix des actions était encore trop bas. Mais après 18 mois de frénésie, les spéculateurs ont cessé de croire à une hausse infinie des cours. C'est désormais à qui vendra le plus vite ses actions.

Celles-ci perdent en quelques jours 43% de leur valeur. Les experts se veulent confiants. Ils assurent qu'un effondrement de la Bourse ne peut pas affecter «l'économie réelle». Le président des États-Unis proclame quant à lui que «la prospérité est au coin de la rue».

Personne ne se doute que le monde occidental est entré dans la plus grande crise économique de son Histoire.

C'est que des centaines de milliers de ménages ont emprunté pour spéculer à la Bourse et comptaient rembourser leur dettes en revendant leurs actions. Avec la chute des cours, ils se retrouvent ruinés.

Les banques auxquelles ils ont emprunté se déclarent en faillite. Les commerces et les entreprises sont à leur tour affectés par la ruine des banques et des consommateurs.

La production industrielle s'effondre de plus de moitié en trois ans, les prix baissent des deux tiers. Les petits fermiers sont jetés sur les routes. On compte bientôt treize millions de chômeurs aux États-Unis et en l'absence de cotisations sociales, une grande partie d'entre eux doivent s'en remettre à la charité publique.

Le reste du monde est affecté par ricochets. En Allemagne, le chômage qui frappe les classes moyennes favorise la remontée électorale du parti nazi. Son leader, Adolf Hitler, voyait son étoile pâlir en 1929. Trois ans plus tard, il accède au pouvoir...

vendredi 23 octobre 2009

Il y a 130 ans, le 22 octobre 1879, naissait l'éclairage électrique.


 Le 22 octobre 1879, l'Américain Edison invente la lumière électrique. Son invention va révolutionner la société des hommes.
 Autodidacte de génie, Thomas Edison ouvre sa première usine à 23 ans. Puis, après d'innombrables essais, il réussit à produire un éclairage durable en faisant passer du courant à travers un filament de carbone, dans une ampoule sous vide. L'ampoule électrique est née...

Bricoleur de génie, Thomas Edison est né dans l'Ohio 32 ans plus tôt. Il ne s'attarde que trois mois sur les bancs de l'école. Vendeur de journaux à 12 ans, il n'a de cesse d'étudier les sciences et de tenter les expériences les plus farfelues. Il installe une presse à imprimer dans un wagon et publie un journal. Mais par accident, il met le feu au wagon, ce qui lui vaut à 15 ans de perdre son premier gagne-pain.
Mais ses brevets lui rapportent vite la fortune et il peut ouvrir son propre laboratoire à West Orange (New Jersey), où il invente le phonographe.
Là-dessus, il s'intéresse à l'éclairage électrique et, après d'innombrables essais, réussit à produire un éclairage durable en faisant passer du courant à travers un filament de carbone, dans une ampoule sous vide.
Cette première lampe à incandescence dure quarante heures. Elle soulève les États-Unis d'enthousiasme. C'en est bientôt fini de l'éclairage au gaz ou au pétrole, odorant et dangereux.Il avait remplacé un siècle plus tôt les chandelles de suif et les cierges de cire, eux-mêmes apparus au Moyen Âge en substitution aux lampes à huile de l'Antiquité.
Thomas Edison, devenu une célébrité mondiale, se montre un homme d'affaires avisé. Il installe à New York un générateur de courant pour alimenter les ampoules qu'il vend à la ville.
Il industrialise ses inventions au sein de sa propre société. Elle a nom aujourd'hui General Electric (GE) et c'est l'une des plus grandes entreprises du monde.

samedi 26 septembre 2009

Colloque « Lumières d’Europe, entre ciel et terre »






Colloque organisé par l’Académie Universelle de Montmartre et l’association Montmartre en Europe

le 24, 25 et le 26 septembre 2009 à Paris


Au programme :


Troisième rencontre poétique internationale
samedi 26 septembre 2009 de 10 à 12 h
à la Mairie du 9ème arrondissement
6, rue Drouot 75009 Paris


Introduction par Zygmunt Blaszynsky. Asa Ericsdotter (Suède), l'oeuvre et la poésie de Hando Runnel (Estonie) présentée par Tarah Montbélialtz, Vladas Braziunas (Lituanie), Aline Dorosz (France/Ukraine), Lambert Schlechter (Luxembourg) présenté par Werner Lambersy.


La conférence : La marche exemplaire des pays baltes vers l’indépendance, par Antoine Jacob
samedi 26 septembre 2009 de 17h45 à 18h55
à la Mairie du 9ème arrondissement
6, rue Drouot, 75009 Paris


La projection du film La voie balte (Estonie, 1989, v.o.s.f, 30’)
samedi 26 septembre à 16h
dimanche 27 septembre à 16h
à l’Espace UVA
9, rue Duc – 75018 Paris


Programme complet du colloque :


Pour plus d’informations :
Tél : 01 42 64 67 64


samedi 19 septembre 2009

Grippe H1N1 : "face à la pandémie , sommes nous prêts ?"


Voici un article paru dans la NR de Tours le 16 septembre 2009.
A la question posée par le journaliste Thierry Noël , "face à la pandémie ,sommes nous prêts", le Pr Alain Goudeau , chef du service de virologie du CHU de Tours répond :"pas vraiment ".

"C 'est l'hystérie collective organisée par les politiques, une spirale infernale montée par ceux qui pensent que la politique se fait à la télé, alors que la pandémie de l'hiver 1968 était passée inaperçue".
Face à la grippe, le Pr Alain Goudeau n'est pas du genre à mettre son mouchoir dans sa poche !
Manque de moyens ?
Le chef du service virologie du CHU – qui, en 1976, a participé à la mise au point du vaccin contre l'hépatite B – tient un discours très critique à l'endroit des décideurs : " Ils sont comme les généraux de la ligne Maginot alors que sur le terrain, on est à la mine, avec un manque criant de moyens. "
Au CHU, les réunions se suivent, mais le Pr Goudeau parle de " formidable duperie puisqu'aucuns moyens supplémentaires ne sont déployés. Les professionnels n'ont plus de marge et on ne compensera pas les déficits en personnels. On sera amené à faire des choix prioritaires de soins. "

Quelles stratégies ?
"Pour la forme grave, 40 % des cas sont des gens en bonne santé, ce qui est inhabituel et complique la prise en charge. Le réflexe des généralistes est d'envoyer les patients à l'hôpital alors que nous ne sommes pas prêts. Pour l'instant, on n'a rien de plus que les stocks périmés de Tamiflu de la grippe aviaire, sauf que ce médicament est excellent préventivement. Lorsque les premiers signes apparaissent, son bénéfice est faible. Nous ne disposons d'aucun moyen diagnostic et les tests sont compliqués. On en fait 25 par semaine, on pourra en faire 50, mais pas plus. Les DDASS font comme si on était désœuvré ! Et fermer les écoles, c'est ridicule ! Pour la grippe saisonnière, tous les enseignants ont des cas dans leur classe, sans pour autant fermer ! "

Et le vaccin ?
"La question de la vaccination saisonnière va se poser, et on peut vacciner. Pour le nouveau variant, octobre sera peut-être trop tard, et ces vaccins peuvent poser problème car ils ne sont pas tous fabriqués de la même manière : d'ailleurs, j'émets de gros doutes sur le vaccin chinois. On attend des réponses à la fois sur la sécurité et sur l'efficacité, mais les autorisations vont prendre du temps. Le virus n'a aucune raison de muter car les sujets majoritairement touchés sont naïfs. La question de sa survie se posera uniquement lorsqu'on sera tous infectés ! "

Faut-il cibler les populations à vacciner ?
"Là aussi il y a débat. La pathogénie concerne les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les sujets fragiles comme les asthmatiques, les diabétiques, les malades cardio-vasculaires. Mais la ministre fait des listes financières."

Propos recueillis par Thierry Noël , source NR .

Journal de route d'un combattant de la guerre 14-18 : n°7 ,le front de St Quentin






 7ème partie :"le front de Saint Quentin "


Le 5 décembre 1917 , nous quittons notre cantonnement de Hartennes-Taux et passons par Soissons, où nous couchons dans la cathédrale St Jean des Vignes ,qui est en ruines .Nous continuons notre "randonnée" par Berny-Rivière ,Noyon-Matigny et arrivons dans les bois d' Holnon, où nous mettons nos pièces en position de tir. L'ennemi a l'intention d'attaquer ce secteur et nous "l'arrosons" d'une quantité industrielle d'obus .Mais l'ennemi ne réagit pas ,car il voudrait s'emparer de Cambrai. C'est pourquoi ,nous changeons de position et allons nous installer au "Grand-Seraucourt ,où nos tirs seront plus efficaces . Nous y restons du 13 au 27 décembre 1917 ,et revenons ensuite à Guiscard , Carlepont, Ressons le long . La neige tombe ,épaisse ,nous ne voyons pas à 20 mètres ,et sommes arrivés près de Saint Quentin.
Nous "arrosons" l'ennemi de notre mieux avec nos obus chargés de cheddites (explosifs) ,et d'air liquide. Nous tirons sur St Quentin,et les veilleurs allemands de la Tour de St Martin doivent redescendre de cette tour par le chemin le plus rapide ! Nos positions de pièces sont installées alors près de la voie de chemin de fer de St Quentin-Paris ,c'est pourquoi il faut nous rendre en 1ère ligne et passer de longues heures à observer nos tirs avec des périscopes. Les Allemands nous tirent dessus car ils nous ont vus ,et il y a de la "casse" parmi les blessés.
Il fait un froid terrible ,les renards viennent jusqu'à nos cagnats (la cagnat est une tranchée couverte qui abritait les poilus ), et chaque matin, il me faut porter un pli au commandement qui se trouve dans un village à 5 kms de nos positions . Pour cela , je dois partir à 4h du matin pour revenir au petit jour vers 7h1/2 afin de ne pas être vu des Allemands .Souvent ,je tombe dans un trou d'obus recouvert de neige ou de glace , je suis trempé et j'ai froid .Les fusées éclairantes illuminent ce "décor" de neige et il me faut mettre des repères pour trouver mon chemin.

Le 27 décembre 1917 , nous changeons de secteur et repassons à Soissons le 31 décembre .C'est le jour de l'an . Je le passe péniblement ,je suis de garde dans la neige au pied des canons et des caissons , il fait -20°,avec 20 cm de neige .
Épuisés de fatigue ,nous repartons par étapes au Grand Rozoy (Aisne). Nous faisons halte en pleine campagne , nous nous retrouvons le long de grands murs de ferme en ruines ,nous couchons à même la neige , allumons de vieilles planches et faisons du feu . Cela ressemble à la campagne de Russie. Nos effets sont raides , gelés, nos souliers sont ouverts en deux ,éclatés par le gel .Nous les réparons en enroulant autour de chaque soulier du fil téléphonique , c'est la grande misère . Notre barbe , nos cheveux sont gelés , des glaçons pendent de notre nez .
Les chevaux ont le poil glacé ,nous sommes couverts de givre . Lorsque nous passons devant un hôpital de l'arrière ,les blessés et les infirmières nous jettent des pièces de monnaie et des cigarettes ,tellement nous sommes en haillons et nos capotes recouvertes de boue gelée .
Les chevaux et les hommes dorment en marchant et notre camarade Masson s'est endormi et s'est effondré sur la route . Il n'en peut plus ,nous l'avons attaché avec une corde sur un caisson,et le froid l'a saisi !
Quelle misère !... et avec cela ,nous sommes couverts de poux !... qui nous dévorent le corps . Nous avons hâte de prendre un long repos et nous remettre en état .Nous nous dirigeons par étapes sur Fresnes- en -Tardenois (Aisne) où nous arrivons le 3 janvier 1918.
Nous y resterons jusqu'au 24 février 1918 . Avec mon ami de Duyenro ,nous logeons chez le curé du village,dans un lit pour 0,50F et nous sommes heureux chez ce vieux curé qui vit avec une vieille servante .Nous leur apportons chaque jour 2 gamelles de rata ( ragoût) ,ainsi que le vin et une boule de pain ,ils n'en sont pas fâchés , car le curé est bien pauvre ! Il ne faut pas croire que nous fumons la pipe toute la journée , car tous les jours ,il y a manœuvre du canon , exercices de tir , et marches d'entraînement de 35 et 50 kilomètres.

La prochaine fois , 8ème partie :" le Front, Bataille de l'Oise - offensive allemande du 21 mars au 05 avril 1918-



mercredi 26 août 2009

Bientôt les vacances !


Je vais faire une petite pose dans "l'écriture "de mon blog . Je vais profiter d'un peu de vacances et me reposer au soleil d'Espagne .
Pour ceux qui suivent le journal de route d'un combattant de 14-18 (que j'avais un peu" laissé tomber"-pardon à mon grand -père- ), je continuerai la suite à mon retour de vacances ( 7ème partie , le front de St Quentin).

A bientôt à ceux qui suivent ce blog !

samedi 22 août 2009

23 aôut , 20ème anniversaire de la Voie Balte (Baltic Way en anglais , Balti kett en estonien )



















La Voie Balte : trois pays main dans la main
Estonie ,Lettonie, Lituanie
1989 - 2009

Si vous voulez en savoir plus sur la Voie Balte , suivez ce lien :


Voici un autre document intéressant que je viens de trouver sur youtube :

samedi 15 août 2009

Les bords du Cher à vélo de Tours au château de Chenonceau





Cette belle et chaude journée du 15 août nous a conduits sur les bords du Cher , dans le but de rallier le magnifique château de Chenonceau à vélo .

Pour aller au château de Chenonceau depuis Tours , il faut compter 34 kms , plus le retour évidemment ! 
C'est donc avec le pique -nique et beaucoup d'eau dans nos sacs à dos et nos gourdes (une journée très chaude était annoncée) que nous sommes partis vers 10h ce matin ,après avoir laissé la voiture au lac des Peupleraies (St Avertin).
Du lac ,part un chemin pas très agréable au début car plein de trous , mais qui s'arrange en rejoignant l'ancien chemin de halage . Nous longeons donc le Cher sur sa rive droite jusqu'à Bléré .



Une écluse





Agrandir le plan




 De nombreuses écluses et leurs petits barrages donnent à la rivière un rythme bien calme et reposant . Entre chaque écluse , le Cher semble ne pas avoir de courant , tellement la rivière est tranquille ! Chacune des écluses a gardé son ancienne maison d'écluse , dont certaines toutes fleuries sont pleines de charme .
A Bléré , un pont nous permet de traverser le Cher , et sur l'autre rive , nous retrouvons un chemin qui va nous emmener jusqu'à Chenonceaux à 6 kilomètres .
L'arrivée sur le château de Chenonceau est à la hauteur de nos espérances , superbe ! 
Depuis cette rive , la vue sur le château est aussi très belle ,mais complètement différente de celle qu'on a de l'autre côté (par le village de Chenonceaux ). 
Le château est verdoyant , bordé par une forêt de grands et très vieux arbres .
Il semble posé sur le Cher ,créant un décor irréel . On pourrait se croire dans un tableau.
Beaucoup de touristes en cette période estivale ,bien sûr, mais à Chenonceau ,c'est ainsi toute l'année .
Nous avons trouvé un endroit tranquille pour nous arrêter à l'ombre des grands arbres de la forêt . Pique-nique au bord du Cher ,avec en face de nous ,le château ,un décor de rêve !
Retour par la rive gauche du Cher jusqu'à Veretz ,puis rive droite pour revenir sur Tours tranquillement par le chemin bordant la rivière,car après Veretz , sur l'autre rive , c'est la route ,beaucoup moins calme .
Ce fut une belle journée d'été , bien chaude et agréable finalement ,un peu de vent nous ayant aidé à mieux supporter la chaleur .



Une maison éclusière




Le Cher



Pique-nique avec vue sur le château de Chenonceau









Le château de Chenonceau



Le barrage de Nitray et le moulin




Le château de Chenonceau



L'itinéraire "google" ci-dessous n'est pas tout à fait celui que nous avons emprunté ,il est approximatif , car "google" ne propose pas de chemins mais des routes pour les voitures . Je l'ai mis pour que ceux qui ne connaissent pas la région puissent se rendre compte de la situation des endroits nommés ci-dessus .




Agrandir le plan

mercredi 12 août 2009

"Route 66" : de Bobby Troup à Depeche Mode , en passant par les Rolling Stones ...

 

Dans un tout autre registre , mais mes goûts musicaux sont hétéroclites, voici DM , c'est à dire Depeche Mode , groupe mythique des années 80 , et toujours présent sur la scène internationale !

Si vous êtes Fan , regardez ARTE jeudi 13 août à 23h15 ,il y est diffusé un documentaire musical , le concert de Depeche Mode au stade Rose Bowl, en Californie, le 18 juin 1988.

Depeche Mode est filmé par Pennebaker, passé maître dans l'art de révéler l'esprit d'une époque à travers ses musiciens. Orfèvre du documentaire musical, D. A. Pennebaker (Don't look back, Ziggy Stardust and the spiders from Mars) filme l'inoubliable concert de Depeche Mode au stade Rose Bowl, en Californie, le 18 juin 1988. Un regard unique sur la vie du groupe britannique pendant une tournée forte de cent un concerts.
(Etats-Unis, 1988, 117mn)

Site de Depeche Mode : http://www.depechemode.com/
Pour en savoir plus sur DM: http://fr.wikipedia.org/wiki/Depeche_Mode

Voici une vidéo d'un tube "remixé" par Depeche Mode , "Route 66" 



Quand j'ai entendu "Route 66" pour la première fois ,elle était chantée par les Rolling Stones dans les années 70 , la voici :






Et enfin ,la chanson originale ,interprétée par Bobby Troup , dans les années 1960 :





La Route 66 (officiellement U.S. Route 66) était une route américaine mythique qui joignait Chicago dans l'Illinois à Los Angeles en Californie (plus exactement, à Santa Monica).
http://fr.wikipedia.org/wiki/U.S._Route_66


"Route 66" est devenue également une chanson célèbre, écrite et interprétée d'abord par Bobby Troup puis repris par plusieurs groupes dont les Rolling Stones, Chuck Berry , Nat King Cole , Depeche Mode en face B du single Behind The Wheel et Guitar Wolf. Eddy Mitchell a également chanté cette route dans son album Frenchy (Sur la route 66).

 

Concerto pour piano et orchestre n°2 opus 18 de Sergueï Rachmaninov



Sergueï Rachmaninov (en russe: Сергей Васильевич Рахманинов, Sergueï Vassilievitch Rakhmaninov), né le 1er avril 1873 à Semionovo, près de Novgorod , et mort le 28 mars 1943 à Beverly Hills , était un compositeur,pianiste et chef d'orchestre russe . Le compositeur a toujours orthographié son nom Rachmaninoff, avec deux f (car telle était la transcription française, langue internationale d'alors,et aussi probablement car c'était le seul moyen de faire prononcer son nom à peu près correctement par les Anglo-saxons, le в russe étant très fortement durci en finale).
Voici un extrait du concerto pour piano et orchestre n°2 opus 18 .
Sur cet enregistrement , c'est Rachmaninov qui joue le premier mouvement (Moderato) de son second concerto .Il a enregistré ce concerto en 1929 , avec son orchestre préféré : le Philadelphia Orchestra , dirigé par Leopold Stokowski -
Rachmaninov fait partie des compositeurs de musique classique que j'aime écouter .



Pour voir sa vie et son oeuvre :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Rachmaninov

lundi 10 août 2009

Mikhaïl Gorbatchev - Helmut Kohl: une amitié à la portée historique



Si la chute du Mur de Berlin s’explique avant tout par la situation géopolitique de la fin des années 1980, l’amitié entre Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl aura également joué un rôle déterminant.







Parmi les nombreuses lettres de vœux qu’Helmut Kohl reçoit le 25 décembre 1991, l’une d’entre elles le marquera à tout jamais. Comme il le confiera plus tard dans ses mémoires, cette missive du dernier chef de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev l’a ému aux larmes : « Cher Helmut ! Je quitte la présidence de l’URSS. Les événements ont pris une autre tournure que celle que j’aurais souhaitée. » Helmut Kohl tient entre ses mains la lettre de démission du dernier responsable de l’Union soviétique. Si le chancelier perd un compagnon de route politique exceptionnel, il n’en conserve pas moins un fidèle ami.

Le grand fossé
Helmut Kohl et Mikhaïl Gorbatchev sont liés par une amitié à la portée historique. En effet, le chancelier allemand, originaire du Palatinat, et le responsable de l’URSS, né dans le Caucase, vivront ensemble la fin de la guerre froide, la chute du Mur et la levée du rideau de fer. Indissociable de la réunification des deux Allemagnes, cette amitié est si forte qu’elle poussera même Mikhaïl Gorbatchev à recommander Helmut Kohl pour le prix Nobel de la paix en 2007. Mais qui aurait cru que ces deux hommes d’Etat, qui ont grandi dans des sociétés aux valeurs diamétralement opposées, tisseraient un jour des liens aussi étroits ?
En 1986, Mikhaïl Gorbatchev, au poste de premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique depuis un an, fait face à des problèmes économiques et sociaux majeurs. Il prône un changement de cap historique et politique radical en instaurant transparence (glasnost) et réformes (perestroïka). Au départ, Helmut Kohl voit en ce nouveau secrétaire général moins un réformateur qu’un leader communiste moderne, comme il le confiera au magazine américain Newsweek à l’automne 1986 : « Je ne suis pas dupe : Gorbatchev n’est pas libéral ». Et le Chancelier allemand d’enfoncer le clou en ajoutant que sa maîtrise de la communication « n’a rien à envier à celle de Goebbels ». A l’époque, Kohl est encore un anti-communiste convaincu, dans la droite ligne de Konrad Adenauer. Et un partisan de la guerre froide : l’interview est publiée pendant les négociations entre les USA et l’URSS sur la réduction de leur arsenal militaire – un processus que les conservateurs ouest-allemands observent avec défiance : ce sont bien eux qui sont en première ligne face aux forces du Pacte de Varsovie.

Naissance d’une amitié
Cette comparaison avec Goebbels jette un froid sur les relations entre la RFA et l’URSS. Le Kremlin annule des rencontres à l’échelon ministériel et, jusqu’en 1987, Helmut Kohl refuse toute excuse publique. La première rencontre entre Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl est encore repoussée quand Bonn s’oppose en 1987 au retrait des missiles balistiques américains stationnés sur son territoire, éveillant de nouveau la défiance des autorités soviétiques. Dans un premier temps, le chancelier allemand reste incisif sur le plan rhétorique et, à l’automne 1988, décline une invitation à Moscou au motif qu’il ne se déplace pas sur commande. Mais il finit par céder, et la première rencontre entre Helmut Kohl et Mikhaïl Gorbatchev en octobre 1988 marque le début d’une nouvelle ère dans les relations entre les deux dirigeants et les deux Etats. Dans une interview donnée à l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel », Gorbatchev affirme ne pas être rancunier : le parallèle avec Goebbels n’est pas oublié, mais il est pardonné. Lors d’un concert de l’orchestre philharmonique de Munich au Kremlin, les deux chefs d’Etats et leurs épouses font plus ample connaissance. L’atmosphère devient amicale, les rapports plus personnels. Mikhaïl Gorbatchev se souvient : « Ce fut en effet une formidable soirée au cours de laquelle nous avons essentiellement évoqué des questions et problèmes d’ordre général ». Et Helmut Kohl de contribuer à détendre l’atmosphère en affirmant, à l’instar du premier secrétaire russe, vouloir ouvrir un nouveau chapitre dans les relations germano-soviétiques. Le chancelier ajoute même s’être rendu à Moscou en tant que simple citoyen. Il souligne le destin commun de deux hommes nés pendant la guerre, établissant ainsi une relation de confiance. « Son approche m’a impressionné », confiera plus tard Mikhaïl Gorbatchev.

Tout est bien qui finit bien
La visite d’Helmut Kohl à Moscou jette les bases d’une amitié que les événements de 1989 viendront renforcer et sur laquelle s’appuiera la réunification allemande. Lorsqu’il se rend à Bonn en juin, le chef de l’URSS est accueilli par une foule en liesse qui scande son nom : « Gorbi ! ». Les Allemands voient en lui un pacifiste – certains passent même la nuit dans des tentes pour être aux premières loges. « Des images inoubliables » pour Mikhaïl Gorbatchev qui s’entretient avec son homologue allemand pendant plusieurs heures « en parfaite intelligence, sur le plan politique comme sur le plan humain ». Kohl se souvient : « Lorsque les Gorbatchev ont quitté la résidence, nous nous sommes embrassés chaleureusement. Pour moi, cette soirée fut un moment clé. »
Le 13 juin 1989, le chancelier et le premier secrétaire soviétique signent une déclaration commune sur les rapports entre la RFA et l’URSS, reconnaissant entre autres le droit de chaque Etat à choisir librement son système politique et social – un principe que le Kremlin respectera lors de la chute du Mur en novembre 1989. Trente-six ans après la répression sanglante de l’insurrection ouvrière à Berlin-Est par les chars soviétiques, le rapport de confiance entre ces deux chefs d’Etat permettra que cette révolution se déroule de manière pacifique.

EIKE FRENZEL
Source : http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/La-Chute-du-Mur/2589844.html

Mercredi 12 août : "Eté 1939" sur ARTE


Dans la série "les mercredi de l'Histoire" , ARTE va diffuser le mercredi 12 août à 20h45 ,un documentaire réalisé par Nina Koshofer et Mathias Haentjes , intitulé " Eté 1939" .
A l'aide d'archives et de témoignages, comme ceux de Denis Norden ou Marcel Reich-Ranicki, des images de l'Europe à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

En voici la présentation :

A l'été 1939, on profite du beau temps en ignorant la politique et les prédictions pessimistes. Images d'un quotidien qui va basculer, dans une Europe au bord du suicide.


L'été 1939 est brûlant. On se bouscule sur les plages d'Europe. Les gens veulent vivre et aimer, travailler et s'amuser. Dernière saison en temps de paix, qui s'achève le 1er septembre par l'invasion de la Pologne, l'événement marquant le début de la Seconde Guerre mondiale. Saison d'insouciance ou de peur ? La réponse n'est pas tranchée car les souvenirs de cette période sont aussi variés que les systèmes politiques des pays européens. Si nulle part on ne peut ignorer les indices de la catastrophe qui s'annonce, le comique britannique Denis Norden se rappelle un été de frivolité, durant lequel il n'avait en tête que "les filles et la musique". Les souvenirs du critique littéraire Marcel Reich-Ranicki, qui vit à l'époque en Pologne et voit nombre de ses compatriotes prendre le chemin de l'exil, sont plus sombres. Écrivains, cinéastes, psychanalystes, chimistes ou comiques racontent tour à tour leur dernier été d'innocence. À l'aide d'archives étonnantes et de nombreux témoignages - interviennent également dans ce film l'écrivain Pierre Daix, la poétesse et résistante Madeleine Riffaud ou le cinéaste Andrzej Wajda -, ce documentaire construit une mosaïque de l'histoire de l'Europe à la veille de la catastrophe.

(Allemagne, 2009, 88mn)
Rediffusions :
15.08.2009 à 14:00
18.08.2009 à 09:55
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=997960,day=5,week=33,year=2009.html