Le 8 mars 1917, à l'occasion de la Journée des femmes, des travailleurs défilent paisiblement à Petrograd.
La manifestation se dégrade très vite. Elle entraîne en quelques jours l'effondrement du régime tsariste. Une semaine plus tard, Nicolas II abdique et laisse la place à une République démocratique. Celle-ci s'effondrera à son tour neuf mois plus tard, laissant le pouvoir aux bolcheviques...
Un effondrement brutal
Les difficultés d'approvisionnement liées au froid poussent un grand nombre d'ouvriers des usines Poutilov, les plus importantes de la ville, à faire grève et à se joindre au défilé. Ils réclament du pain, la paix et... la République ! Des cris fusent : "A bas l'autocratie".
Cette manifestation pacifique marque le début de la fin pour Nicolas II. Le tsar est englué dans les difficultés de la Grande Guerre, qu'il a contribué à provoquer trois ans plus tôt.
Dans la capitale russe, les manifestations se succèdent et s'amplifient les jours suivants.
Le dimanche 11 mars, l'armée fait face à 200.000 manifestants. Les officiers obligent alors les soldats à "viser au coeur". On relève 40 morts. Mais le lendemain, soldats et ouvriers fraternisent. Ils créent le Soviet (ou conseil) des ouvriers et soldats de Petrograd.
Emmenés par le populaire avocat Alexandre Kerenski, les députés socialistes de la Douma se rallient au Soviet de Petrograd. Le 15 mars, ils confient le gouvernement à un noble libéral, le prince Lvov. Dans la soirée, le tsar abdique. Son frère, le grand-duc Michel, ne souhaite pas le remplacer. C'en est fini de l'Empire et de la dynastie des Romanov.
Au terme de ces Cinq Jours, au prix d'un nombre limité de victimes, la Révolution a vaincu.
Malgré la poursuite de la guerre, la Russie va vivre dans les mois suivants dans une très grande euphorie démocratique, mais celle-ci sera minée par les agissements des bolcheviques, les partisans de Lénine.
Le 29 juin, une manifestation violente téléguidée par celui-ci sert de prétexte à Kerenski pour réprimer les extrémistes qui menacent la démocratie. Lénine abandonne ses partisans et s'enfuit sous un déguisement en Finlande. Il finira par s'emparer du pouvoir par le coup d'État du 6 novembre 1917.
La première Révolution russe est dite de Février parce qu'elle s'est déroulée en février selon le calendrier julien en vigueur en Russie jusqu'en 1918 ; la seconde, qui va déboucher sur la dictature de Lénine, est dite d'Octobre.
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Exemple à méditer pour les événements actuels en Afrique du nord. A une révolution vraisemblablement justifiée et en tout état de cause modérée succède une révolution totalitaire opprimant le peuple pendant 73 ans.....
RépondreSupprimerC'est tout à fait juste .
RépondreSupprimerEn regardant les évènements actuels en Afrique du nord ,et avant de trouver cet article sur la révolution de Février ,je pensais à la révolution iranienne de 1979. J'en connais assez mal l'histoire ,mais j'ai lu que cette révolution d'un "nouveau genre" ne correspondait pas aux modèles antérieurs de révolution .On sait qu'elle a amené le régime des Ayatollah .
Mais ce régime qui a renversé celui du Shah ,et qui est en place depuis 1979 est-il meilleur pour le peuple ?
Les révolutions n'apportent pas toujours aux peuples ce qu'ils en attendent... Elles font parfois le lit de quelques "fanatiques"(religieux ou autres).