Au moment même où Christian Carion tourne "Farewell" qui sortira au cinéma à l'automne 2009 , avec Guillaume Canet et Emir Kusturica , Arte diffuse - mercredi 25 février à 20h45 - le documentaire historique ," l'affaire Farewell" , de Jean -François Delassus.
Des espions ont modifié le cours de l'histoire. Il en est un, un Russe, Vladimir Vetrov , nom de code Farewell , ex-espion du KGB , qui précipita la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS dans les années 80. Cet ancien chef adjoint du département chargé de l’espionnage scientifique et technologique qui se considérait comme sous-exploité par son pays livra à la DST plus de 3 000 pages de documents et 422 noms d’espions et d’agents du KGB. Cette affaire reste une des plus importantes de l’histoire du contre-espionnage. Les informations de Petrov ont permis un réchauffement de l’axe franco-américain et ont conduit à la prise de conscience occidentale de la fragilité du système militaire et industriel soviétique.
Le docu-fiction de Jean-François Delassus propose de revivre en deux parties les conditions qui ont poussé cet homme considéré par Reagan comme “l’espion du siècle” à trahir son pays.
Le docu-fiction de Jean-François Delassus propose de revivre en deux parties les conditions qui ont poussé cet homme considéré par Reagan comme “l’espion du siècle” à trahir son pays.
Son histoire , très peu connue ,dévoile la somme de frustrations et de calculs , de petitesse et de courage, de lâcheté et de violence qu'il y a derrière une trahison . Sombre destin d'un homme qui a berné le tout -puissant KGB.
En 1999 déjà , Sergueï Kostine , journaliste écrivain russe , publiait un livre sur cette affaire , "Bonjour Farewell" . http://livre.fnac.com/a191130/Serguei-Kostine-Bonjour-Farewell?PID=1
Il y raconte avec minutie et simplicité la grande entreprise d'un espion russe bien placé qui a choisi de trahir au profit de la France en 1981 , fournissant à François Mitterrand un argument de choc pour faire admettre à Ronald Reagan le caractère irréductible de son opposition au communisme soviétique , malgré la présence de ministres communistes dans son gouvernement .
Sergueï Kostine a mis deux ans à collecter dans les archives du KGB et auprès de témoins russes et français des précisions, plus que de véritables révélations sur cette affaire, qu'il livre dans "Bonjour Farewell ".
L 'histoire :
Sergueï Kostine a mis deux ans à collecter dans les archives du KGB et auprès de témoins russes et français des précisions, plus que de véritables révélations sur cette affaire, qu'il livre dans "Bonjour Farewell ".
L 'histoire :
Entre 1981 et 1982, Vetrov a livré au contre-espionnage français, la DST, des informations de première importance sur l'ampleur de l'espionnage soviétique dans les pays occidentaux, notamment dans les domaines économique, militaro-industriel et de la recherche technologique d'avant-garde.
Kostine explique pourquoi Vetrov a choisi de trahir et pourquoi il a choisi pour le faire, de correspondre avec un service qui n'avait pas compétence pour le "traiter" à Moscou, puisque la DST est un service de contre-espionnage dépendant du ministère français de l'Intérieur.
Selon lui, Vetrov a été poussé par des raisons conjugales et professionnelles, mais surtout par le dégoût que lui inspirait le KGB, son employeur, devenu sous Leonid Brejnev un nid de fils de nomenklaturistes ou le népotisme était la seule règle. La francophilie, l'amour de la démocratie, voire l'anti-communisme, mis en avant notamment par la DST, ou le mercantilisme, thèse unique du KGB, sont secondaires, selon Kostine.
Le choix étonnant de la DST a été fait exclusivement par Vetrov et non par les policiers français qui avaient même refusé un visa à l'officier soviétique.
Vetrov, bien placé pour le savoir, a jugé que la DST, de par sa nature, était moins surveillée par le KGB qui se méfiait davantage des services anglo-saxons. Il savait aussi que la DST n'était guère infiltrée par le KGB. Vetrov pouvait d'autre part la contacter facilement par l'intermédiaire d'un "ami", Xavier X.... , cadre commercial chez Thomson-CSF , et qu'il avait connu au cours d'un séjour en France.
Celui ci coule aujourd'hui une paisible retraite en Indre- et- Loire , lire la NR du 21 février 2009 : http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=IG&num=1123751
Le reste est un parcours d'espionnage bien peu classique, tant le côté dilettante et amateur est omniprésent. C'est paradoxalement cet amateurisme qui a permis à l'aventure de durer un certain temps malgré les faux pas et les erreurs qui finiront, mais bien plus tard, par mettre tout de même le KGB sur la piste de Vetrov.
C'est le 29 février 1982 que la carrière du maître-espion s'arrête net quand il poignarde en pleine rue sa maîtresse et assassine un témoin de la scène . Il est envoyé au Goulag. Sa trahison ne sera découverte qu'un an plus tard par le KGB, après l'expulsion de 47 diplomates soviétiques de France. Il est alors exécuté par le KGB.
Pour justifier cette expulsion, un document "Farewell" aurait été montré par un haut-fonctionnaire du Quai d'Orsay à un membre de l'ambassade soviétique... C'est l'une des hypothèses avancées pour expliquer la découverte par le KGB de la trahison d'un espion qui a livré plus de 100 agents du KGB dans le monde et révélé à l'Ouest l'ampleur du pillage scientifique et technologique dont il était victime au profit de l'URSS.
L'histoire plus en détails :http://www.lexpress.fr/informations/bons-baisers-de-farewell_621066.html
« Farewell » de Christian Carion : http://www.dvdrama.com/film-28474-l-affaire-farewell.php
Distributeur : Pathé
Film français en couleur, 2008
Film français en couleur, 2008
Il sortira en salle le 23 septembre 2009, date qui coïncide avec les 20 ans de la chute du Mur, à laquelle l’espion Vetrov aura aussi contribué, en incitant Reagan à durcir le jeu avec le Kremlin. Deux mois après la sortie du film débutera l’année franco-russe lancée par Avdeïev. Mais il n’est pas certain que « Farewell » soit le bienvenu pour une projection à Moscou.
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