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vendredi 18 mars 2011

18 mars 1921 : Traité de Riga et fin de la guerre russo-polonaise

photo : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paix_de_R%C4%ABga

Le 18 mars 1921, la Pologne et la Russie bolchevique signent le traité de Riga (Lettonie), qui met fin à une guerre inaugurée deux ans plus tôt, consécutive de la Grande Guerre.

Une guerre consécutive à la Grande Guerre.
La défaite allemande en 1918 avait permis à la Russie bolchévique de retrouver les territoires qu'elle avait précédemment perdus. L'Armée rouge avait même atteint le Bug, un affluent de la Vistule, à l'est de Lublin. Dans le même temps, la conférence de Versailles
avait recréé une Pologne indépendante sur les ruines des empires allemand, russe et austro-hongrois.

Le général Joszef Pilsudski, chef du nouvel État, entreprend de combattre les Russes. Ses troupes les repoussent et entament même une contre-offensive victorieuse qui les emmène jusqu'à Kiev, au coeur de l'Ukraine, en juillet 1920. Mais l'Armée rouge se ressaisit et la situation des Polonais devient à son tour critique. Pilsudski appelle Français et Anglais à l'aide.

Une "mission militaire française" conduite par le général Maxime Weygand, assisté d'un certain Charles de Gaulle, arrive en renfort. Dans le même temps, le ministre anglais des Affaires étrangères lord Curzon propose de fixer la frontière polono-russe sur le Bug.

L'Armée rouge n'en continue pas moins d'avancer. Le 2 juillet 1920, le général Toukhatchevski lance un mémorable ordre du jour : "La route de l'incendie mondial passe sur le cadavre de la Pologne". Les Russes atteignent Varsovie. Alors se produit le "miracle de la Vistule" (12-16 août 1920), porté au crédit de Pilsudski : les bolchéviques sont une nouvelle fois repoussés et contraints à demander la paix.

Un vainqueur trop présomptueux
Par le traité de paix de Riga, les Polonais, forts de leur victoire inespérée, rejettent la "ligne Curzon" et reportent loin vers l'Est la frontière orientale de leur pays.

Dans les faits, la nouvelle Pologne s'installe dans des frontières difficiles à défendre et presque trop larges pour elle. Dirigée par des chefs dont beaucoup s'honorent d'avoir combattu pendant la Grande Guerre sous l'uniforme allemand ou austro-hongrois, la nouvelle Pologne se prive ainsi de toute possibilité de réconciliation avec la Russie bolchevique, tout en gardant ses distances avec l'Entente franco-anglaise.

Cet isolement va cruellement l'affaiblir dans son face-à-face avec l'Allemagne lorsque celle-ci voudra récupérer la Silésie orientale et surtout le corridor de Dantzig, qui isole la Prusse orientale du reste du Reich. En définitive, après les tourments de la Seconde Guerre mondiale, la Pologne retrouvera des frontières plus resserrées, entre la ligne Curzon à l'est et la ligne Oder-Neisse à l'ouest.
André Larané
http://www.herodote.net

1 commentaire:

  1. A noter que Józef Piłsudski, originaire de Lituanie, a cautionné au moins a posteriori la pseudo rébellion du Général Lucjan Żeligowski qui, au mépris des injonctions de la S.D.N., a occupé puis annexé de 1920 à 1940 la partie est et sud-est de la Lituanie, avec la capitale Vilnius.

    Son corps repose à la cathédrale du château royal de Wawel à Cracovie et son cœur près de sa mère à Vilnius.

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