Il y a 71 ans, la Dalnaya Aviatsiya soviétique bombardait Tallinn, alors occupée par les Allemands depuis Juillet 1941. Comme
chaque année, les cloches des églises de Tallinn sonneront à 19h15 en
souvenir de cette nuit.
Une semaine avant l’attaque, le Maire de Tallinn avait demandé aux habitants de quitter la ville mais l’évacuation fut un échec. En fait, personne ne s’attendait à une telle offensive.
D’autres attaques aériennes soviétiques avaient précédé (été 1941, puis en 1942-43) mais celle-ci fut de loin la plus violente
Dans la nuit du 9 au 10 Mars 1944, 300 avions larguent plus de 3000 bombes sur Tallinn, dont 1725 explosives et 1300 incendiaires. La capitale estonienne ne s’en remettra pas. Un tiers de la ville est détruit, 554 civils tués, plus de 650 blessés et 25 000 personnes laissées sans toit pour la fin de l'hiver.
Les pompiers ont par ailleurs été rapidement à court d’eau pour maitriser les incendies. En effet, des saboteurs soviétiques avaient fait exploser les stations de pompage avant le raid aérien. Il y eut en fait peu d’infrastructures militaires touchées. Le dépôt de millions de litres de fuel est cependant parti en fumée. Quelques usines d’importance militaire furent également touchées mais la majeure partie des bombes tombèrent sur des bâtiments publics, dont le théâtre Estonia, l’Eglise St Nicholas (Niguliste Kirik), la synagogue, quatre cinémas.
Sans parler de la perte de patrimoine historique et culturel. 10% des bâtiments de la vieille ville détruits mais aussi les Archives de la ville de Tallinn comprenant une collection importante de documents médiévaux. Par ailleurs, la plupart des maisons construites en bois n’ont pas résisté aux flammes.
Le but de cette manœuvre était avant tout de saper le moral des civils fermement opposés à un retour des soviétiques. Ceci n’a eu pour effet que d’augmenter l’hostilité du peuple estonien envers l’armée soviétique.
Quelques jours auparavant, le 6 mars 1944, la vieille ville baroque de Narva fut totalement rasée par un bombardement et, un peu plus tôt, le 27 février, un autre raid aérien avait pris la vie de quatre enfants en train de jouer dans la cour de leur école de la commune de Luunja (sud-est de l’Estonie).
Le jour de leur enterrement fut décrété jour de commémoration national. Henrik Visnapuu écrit à cet occasion le poème « Uus Heroodes » - traduire « Hérode moderne », en référence à l’épisode du Massacre des Innocents de l’Evangile selon Matthieu.
Et le 9 Mars, c'est au tour de Tallinn. Pour les Estoniens, c’en est trop et l'ennemi est véritablement devenu soviétique. Sur les ruines du théâtre Estonia, un slogan fut écrit :
Une semaine avant l’attaque, le Maire de Tallinn avait demandé aux habitants de quitter la ville mais l’évacuation fut un échec. En fait, personne ne s’attendait à une telle offensive.
D’autres attaques aériennes soviétiques avaient précédé (été 1941, puis en 1942-43) mais celle-ci fut de loin la plus violente
Dans la nuit du 9 au 10 Mars 1944, 300 avions larguent plus de 3000 bombes sur Tallinn, dont 1725 explosives et 1300 incendiaires. La capitale estonienne ne s’en remettra pas. Un tiers de la ville est détruit, 554 civils tués, plus de 650 blessés et 25 000 personnes laissées sans toit pour la fin de l'hiver.
Les pompiers ont par ailleurs été rapidement à court d’eau pour maitriser les incendies. En effet, des saboteurs soviétiques avaient fait exploser les stations de pompage avant le raid aérien. Il y eut en fait peu d’infrastructures militaires touchées. Le dépôt de millions de litres de fuel est cependant parti en fumée. Quelques usines d’importance militaire furent également touchées mais la majeure partie des bombes tombèrent sur des bâtiments publics, dont le théâtre Estonia, l’Eglise St Nicholas (Niguliste Kirik), la synagogue, quatre cinémas.
Sans parler de la perte de patrimoine historique et culturel. 10% des bâtiments de la vieille ville détruits mais aussi les Archives de la ville de Tallinn comprenant une collection importante de documents médiévaux. Par ailleurs, la plupart des maisons construites en bois n’ont pas résisté aux flammes.
Le but de cette manœuvre était avant tout de saper le moral des civils fermement opposés à un retour des soviétiques. Ceci n’a eu pour effet que d’augmenter l’hostilité du peuple estonien envers l’armée soviétique.
Quelques jours auparavant, le 6 mars 1944, la vieille ville baroque de Narva fut totalement rasée par un bombardement et, un peu plus tôt, le 27 février, un autre raid aérien avait pris la vie de quatre enfants en train de jouer dans la cour de leur école de la commune de Luunja (sud-est de l’Estonie).
Le jour de leur enterrement fut décrété jour de commémoration national. Henrik Visnapuu écrit à cet occasion le poème « Uus Heroodes » - traduire « Hérode moderne », en référence à l’épisode du Massacre des Innocents de l’Evangile selon Matthieu.
Et le 9 Mars, c'est au tour de Tallinn. Pour les Estoniens, c’en est trop et l'ennemi est véritablement devenu soviétique. Sur les ruines du théâtre Estonia, un slogan fut écrit :
« Varemetest tõuseb kättemaks!” (Des ruines s'élèvera la vengeance!)
Le dernier raid aérien soviétique sur Tallinn eu lieu le 22 Septembre 1944 et il conduit à la retraite des Allemands d'Estonie.
Article original sur le blog d' Estonie-Tallinn
Tallinn après le bombardement - au fond, l'église St Olav
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