Voici un article paru dans la NR de Tours le 16 septembre 2009.
A la question posée par le journaliste Thierry Noël , "face à la pandémie ,sommes nous prêts", le Pr Alain Goudeau , chef du service de virologie du CHU de Tours répond :"pas vraiment ".
A la question posée par le journaliste Thierry Noël , "face à la pandémie ,sommes nous prêts", le Pr Alain Goudeau , chef du service de virologie du CHU de Tours répond :"pas vraiment ".
"C 'est l'hystérie collective organisée par les politiques, une spirale infernale montée par ceux qui pensent que la politique se fait à la télé, alors que la pandémie de l'hiver 1968 était passée inaperçue".
Face à la grippe, le Pr Alain Goudeau n'est pas du genre à mettre son mouchoir dans sa poche !
Manque de moyens ?
Le chef du service virologie du CHU – qui, en 1976, a participé à la mise au point du vaccin contre l'hépatite B – tient un discours très critique à l'endroit des décideurs : " Ils sont comme les généraux de la ligne Maginot alors que sur le terrain, on est à la mine, avec un manque criant de moyens. "
Au CHU, les réunions se suivent, mais le Pr Goudeau parle de " formidable duperie puisqu'aucuns moyens supplémentaires ne sont déployés. Les professionnels n'ont plus de marge et on ne compensera pas les déficits en personnels. On sera amené à faire des choix prioritaires de soins. "
Le chef du service virologie du CHU – qui, en 1976, a participé à la mise au point du vaccin contre l'hépatite B – tient un discours très critique à l'endroit des décideurs : " Ils sont comme les généraux de la ligne Maginot alors que sur le terrain, on est à la mine, avec un manque criant de moyens. "
Au CHU, les réunions se suivent, mais le Pr Goudeau parle de " formidable duperie puisqu'aucuns moyens supplémentaires ne sont déployés. Les professionnels n'ont plus de marge et on ne compensera pas les déficits en personnels. On sera amené à faire des choix prioritaires de soins. "
Quelles stratégies ?
"Pour la forme grave, 40 % des cas sont des gens en bonne santé, ce qui est inhabituel et complique la prise en charge. Le réflexe des généralistes est d'envoyer les patients à l'hôpital alors que nous ne sommes pas prêts. Pour l'instant, on n'a rien de plus que les stocks périmés de Tamiflu de la grippe aviaire, sauf que ce médicament est excellent préventivement. Lorsque les premiers signes apparaissent, son bénéfice est faible. Nous ne disposons d'aucun moyen diagnostic et les tests sont compliqués. On en fait 25 par semaine, on pourra en faire 50, mais pas plus. Les DDASS font comme si on était désœuvré ! Et fermer les écoles, c'est ridicule ! Pour la grippe saisonnière, tous les enseignants ont des cas dans leur classe, sans pour autant fermer ! "
Et le vaccin ?
"La question de la vaccination saisonnière va se poser, et on peut vacciner. Pour le nouveau variant, octobre sera peut-être trop tard, et ces vaccins peuvent poser problème car ils ne sont pas tous fabriqués de la même manière : d'ailleurs, j'émets de gros doutes sur le vaccin chinois. On attend des réponses à la fois sur la sécurité et sur l'efficacité, mais les autorisations vont prendre du temps. Le virus n'a aucune raison de muter car les sujets majoritairement touchés sont naïfs. La question de sa survie se posera uniquement lorsqu'on sera tous infectés ! "
Faut-il cibler les populations à vacciner ?
"Là aussi il y a débat. La pathogénie concerne les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les sujets fragiles comme les asthmatiques, les diabétiques, les malades cardio-vasculaires. Mais la ministre fait des listes financières."
Propos recueillis par Thierry Noël , source NR .
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