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vendredi 23 août 2024

23 Août 1989 - 23 Août 2024 : 35 ème anniversaire de la Voie Balte ( Balti Kett en estonien, Baltic Way ou Baltic Chain en anglais)





"La Voie balte-trois pays main dans la main"
Estonie - Lettonie - Lituanie
 
23 août 1989







Le 23 Août 1989 ,près de deux millions de Baltes (sur environ 7 millions) - Estoniens ,Lettons ,Lituaniens - se tenant par la main ,ont surpris le monde en formant une impressionnante chaîne humaine de 600 km de long , traversant les trois États baltes ,depuis la tour de Toompea à Tallinn (Estonie) jusqu'au pied de la Tour Gediminas à Vilnius (Lituanie), en passant par Riga (Lettonie) .

Cette chaîne humaine était leur manière de "commémorer" le 50ème anniversaire du pacte Molotov-Ribbentrop. 
Ils exigeaient conjointement la reconnaissance des clauses secrètes du pacte Molotov-Ribbentrop et le rétablissement de l'Indépendance des États baltes.

Cette chaîne humaine était donc leur façon d'exprimer la condamnation de ce pacte ,et leur immense espoir en l'avenir ,l'espoir de retrouver leur Indépendance et leur Liberté .

La Voie balte est un phénomène qui a montré comment trois petits pays - les États Baltes - indépendamment de leurs caractéristiques nationales individuelles uniques, ont su créer une synergie interculturelle ,à la fois à l'intérieur de chaque État mais aussi entre les trois États baltes au nom d'un objectif commun - surmonter les conséquences de la Seconde Guerre mondiale et détruire les régimes totalitaires.

La Voie balte est un symbole historique qui est vivant dans la mémoire collective, enrichissant la compréhension du sens et des valeurs de la solidarité et de la liberté d'expression.






Itinéraire de la Voie Balte  




La Voie balte ,une chaîne humaine 
liant trois États sur un même chemin vers la liberté















Qu'est ce que le pacte Molotov-Ribbentrop ?
 
Le pacte Molotov-Ribbentrop (Traité de non-agression entre l'Allemagne et l'Union des républiques socialistes soviétiques) fut signé le 23 Août 1939 à Moscou par Viatcheslav Molotov et Joachim von Ribbentrop ,respectivement ministres des Affaires étrangères de l'Union soviétique et de l'Allemagne nazie .

Ce pacte ,accord de non agression incluant un protocole secret ,définissait aussi une répartition des sphères d'influences de l'Allemagne et de l'URSS dans les pays les séparant. Il fut rompu de facto le 22 juin 1941, lorsque l'Allemagne nazie envahit l'URSS , conduisant à l'occupation et à l'annexion des trois États baltes -

Ce n'est que le 23 août 1988 que le contenu secret de cet accord a été rendu public .
Une année plus tard ,le 23 août 1989 ,un rassemblement massif est organisé par les mouvements nationaux des trois pays baltes : le Front populaire d'Estonie (Rahvarinne), le Front populaire de Lettonie (Tautas fronte),et le mouvement réformateur de Lituanie (Sajudis).

C'est ainsi qu'est née la Voie Balte , remarquable acte de solidarité qui a suscité beaucoup d'attention à travers le monde , ce 23 août 1989 ! 
Une telle mobilisation ne s'était encore jamais vue nulle part !
La Voie Balte a montré que les trois États baltes ,indépendamment de leur identité nationale propre ,pouvaient unir leurs forces pour trouver le chemin de la Liberté .




Monument to the Baltic Way in Estonia


L'impressionnante chaîne humaine ,associée à la pression internationale grandissante en faveur de la révélation de la vérité historique ,a donné une impulsion décisive au rétablissement de l'indépendance nationale de l'Estonie ,de la Lettonie et de la Lituanie ,encourageant dans le même temps les mouvements démocratiques dans toute l'ancienne Union soviétique .
Peu après (février-mars 1991), des référendums officiels sont organisés, montrant la forte mobilisation des Baltes pour leur indépendance : 90% en Lituanie, 77% en Estonie et 73% en Lettonie.
L'échec du putsch soviétique d'août 1991 - où la ligne dure des communistes ne parvient pas à prendre le pouvoir - permet aux pays baltes de déclarer leur indépendance politique, que de nombreux pays occidentaux s'empressent de reconnaître.
Ayant perdu toute marge de manœuvre, Moscou se voit obligé de suivre le mouvement et reconnaît leur indépendance le 4 septembre 1991, trois mois avant que ne disparaisse l'Union Soviétique. 


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Le patrimoine documentaire de "La Voie Balte", 
d’une exceptionnelle valeur, a été classé au registre "Mémoire du monde" de l’UNESCO le 30 Juillet 2009.

Des documents importants et soigneusement sélectionnés reflètent l'histoire des 600 km d’une longue chaîne humaine le 23 août 1989 - le 50ème anniversaire du pacte germano-soviétique de non-agression de 1939 et son protocole secret. Ce fut une manifestation unique et pacifique qui a uni les trois pays dans leur marche pour la liberté.




Vidéo "Mémoire du monde-UNESCO"



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Un autre article intéressant sur le blog d' ESTONIE-TALLINN :





Vidéos de la Voie Balte 






jeudi 16 mai 2024

La Rochelle est la seule ville française faisant partie de la Hanse (ligue hanséatique) du Nouvel-Âge.







La Hanse (encore appelée ligue hanséatique) était une association regroupant des marchands de plusieurs ports et villes du Nord de l’Europe du Moyen-Âge au XVIIème siècle.
Bien qu’elle ne fût jamais une ville hanséatique, La Rochelle resta un comptoir important sur la façade atlantique et un allié protestant.

"Au fond d'une anse, abritée par trois îles, Oléron, Aix et Ré, La Rochelle a, dès sa naissance au Xème siècle, fondé sa renommée sur l'océan pour devenir l'un des principaux ports de la façade atlantique (8e port français en 2004 pour l'ensemble de l'activité avec 7 millions de tonnes). 
Après la ruine de Châtelaillon en 1130-1131, les comtes de Poitiers transforment La Rochelle, bourgade de pêcheurs, en ville nouvelle, qui sera entourée de remparts dès 1173. À partir de La Rochelle, c'est l'ensemble de l'Aunis qui entreprend la mise en valeur de ses ressources : les défrichements fournissent les terres au vignoble, l'exploitation du sel se poursuit. Dès le XIIe siècle, La Rochelle, avec Bordeaux et Bayonne, concentre le négoce maritime international : Espagne, Angleterre, villes de la Ligue hanséatique, mer Baltique. Un nouveau port est aménagé au fond de la baie. Le cabotage et l'exportation de produits agricoles – blés du Poitou, vins, eaux-de-vie, papier d'Angoumois, sel –, et un vaste arrière-pays relié par la Charente constituent des atouts vis-à-vis de clients d'Europe du Nord. " 







La Hanse disparut à travers les siècles avant de renaître en 1980. On parle de la Hanse du Nouvel-Âge.
L’adhésion de La Rochelle à La Hanse date de 2004. Elle émane de ses relations de jumelage avec la ville de Lübeck, capitale des villes hanséatiques, qui l’a invitée à intégrer cette ligue moderne pour les liens privilégiés qu’elle entretint avec les villes du Nord, du Moyen Age jusqu’au XVIIIème siècle.
Aujourd’hui, La Ligue internationale des Villes Hanséatiques, ou "La Hanse" représente l’association de villes la plus importante en Europe. Elle regroupe 176 villes, parmi lesquelles, Hambourg, Amsterdam, Anvers, Bruges, Bergen, Lübeck, Brême, Riga, Tallinn, Veliky Novgorod (…) situées dans 16 pays.


Site de la Ligue Hanséatique 



Discover the Hanseatic cities

 

  Journées hanséatiques des temps modernes 










La Rochelle est la seule ville française faisant partie de la Hanse.
Les villes de la Hanse se réunissent une fois par an à l’occasion du rassemblement des Villes Hanséatiques. Cet événement a lieu chaque année dans une ville différente selon un calendrier établi jusqu’en 2035. En 2010 ,le rassemblement a eu lieu à Pärnu en Estonie ,en 2011 à Kaunas (Lituanie) .



En 2016 , le rassemblement a lieu à Bergen (Norvège) - http://hansa2016.no/
 
Le Conseil de l’Europe reconnaît la Hanse comme l’une des plus importantes "routes culturelles européennes" pour le lien patrimonial et historique qui unit les pays en faisant partie. 



En 2012, La Rochelle, ( La Rochelle hanséatique: la ville se prépare à fêter son passé au printemps ) avec 26 autres villes hanséatiques ,participera à un projet d’envergure financé par la Commission Européenne qui vise à promouvoir un tourisme durable transnational.
Jusqu’alors, orientée vers le tourisme, la culture, et la jeunesse, la Hanse prend peu à peu conscience de son potentiel économique, et a pour objectif à présent de développer un réseau structuré d’échanges et de partenariat entre les villes hanséatiques.

 
 
 
A lire aussi 
Les échanges commerciaux entre le pays guérandais et les "mondes" nordiques
La ligue hanséatique 

jeudi 21 décembre 2023

Coutumes de Noël en Estonie



Ilusaid Jõulupühi (ou Häid Jõule) : Joyeux Noël !
Head uut Aastat : Heureuse nouvelle Année !


Voici un article sur les coutumes de Noël en Estonie . Je l'ai trouvé sur le site de l' Ambassade d'Estonie en France .



Noël reste une des fêtes les plus importantes célébrées en Estonie


Pour les Estoniens, Noël est un mélange de tradition et de modernité, de profane et de religieux.Comme dans d’autres pays nordiques, Noël se fête principalement le soir du 24 décembre. Néanmoins, la période de Noël commence avec l’Avent, lorsque l’on achète les calendriers ou les bougies de l’Avent.
Chaque année, le 24 décembre, le Président estonien proclame la trêve de Noël, conformément à une tradition estonienne vieille de 350 ans.



Les traditions populaires


En Estonie, Noël s’appelle jõulud, un mot d’origine pré-chrétienne


Dans la tradition populaire estonienne, Noël a une double signification : d’une part, c’est la naissance du Christ et d’autre part, c’est toute la période des fêtes de la mi-hiver.
En Estonie, Noël se caractérise par des festivités simples et d’origine païenne ; la magie et le mysticisme côtoient le sacré et le spirituel.
Dans le calendrier populaire traditionnel, le temps de Noël commence le 21 décembre, jour de la Saint-Thomas, et dure jusqu’à l’Épiphanie le 6 janvier.
Sur les îles et la côte, la période des fêtes dure un jour de plus, jusqu’à la Saint-Canut le 7 janvier.


Les fêtes de Noël sont célébrées entre le 25 et le 27 décembre et l’événement le plus important est la veille de Noël le 24 décembre. Les trois temps forts de la période de Noël dans le calendrier populaire estonien sont :

 - la veille de Noël (24 décembre), les premier, deuxième et troisième jours de Noël   (du 25 au 27 décembre)
 - le réveillon du Jour de l’an et le Jour de l’an
 - l’Épiphanie






Toutefois, dans certains endroits du Sud de l’Estonie, les fêtes de Noël sont également appelées talvistepüha (fête d’hiver). On considère qu’il s’agit de l’influence directe de la Lettonie voisine où Noël est appelé Ziemas svetki (fête d’hiver).



Pendant des milliers d’années, les peuples ont célébré les solstices d’hiver et d’été qui, dans la tradition populaire estonienne, correspondent à Noël et à la nuit de la Saint-Jean (23-24 juin).
Le mot näärid, d’origine germanique, est également utilisé pour désigner les fêtes d’hiver. Il s’agissait de la seule fête de fin d’année officielle dans l’Union soviétique athée. Dans une certaine mesure, les mots jõulud et näärid, qui désignent les fêtes de fin d’année, avaient la même signification.


Jõulud en tant que solstice d’hiver, jour le plus court et nuit la plus longue de l’année, est célébré entre le 21 et le 25 décembre. D’après la tradition populaire, "le Soleil était couché dans son nid" et l’on célébrait ce jour-là l’anniversaire du Soleil. Ensuite, le soleil commençait à se lever et à se diriger à nouveau lentement vers le nord.


En même temps, Noël était l’apogée des festivités de la fin de l’automne qui commençaient avec les travaux collectifs de récolte et se poursuivaient avec les fêtes de la Toussaint, de la Saint-Martin et de la Sainte-Catherine. En comparaison avec les anciennes traditions locales païennes de Noël, le lien avec Jésus-Christ est relativement récent, et ce n’est qu’au cours des tout derniers siècles qu’il a pris de l’importance. Célébrées conformément aux traditions locales, les fêtes de Noël, et particulièrement la veille de Noël, reflètent tout ce qui est lié aux habitudes et aux besoins les plus élémentaires des paysans locaux.





La période de Noël, liée à des tâches spécifiques et à des interdits concernant certains travaux, commençait à la Saint-Thomas (premier jour du solstice d’hiver) après trois ou quatre semaines de préparatifs. Pendant l’hiver, les paysans avaient suffisamment de temps pour célébrer de longues fêtes. Pour préparer la Saint-Thomas, on tuait le cochon et on brassait la bière. Certaines activités telles que moudre au moulin, filer au rouet, plumer les volailles et conduire les chevaux étaient interdites car elles étaient bruyantes et pouvaient déranger les bons esprits.


La veille de Noël et la nuit de Noël étaient les moments les plus sacrés de la période et l’on se livrait souvent à des prédictions. On prédisait le temps de l’année à venir à l’aide des étoiles et du givre. La nourriture de Noël devait rester sur la table (comme partie du culte des ancêtres) et le feu devait brûler dans l’âtre (probablement en dévotion au Soleil) pendant toute la nuit. On croyait que les forces du bien et du mal étaient en mouvement pendant la nuit de Noël et que les ancêtres visitaient la maison. On prédisait également la qualité des récoltes de l’année suivante.




En termes de traditions de Noël et de réveillon du Jour de l’an, la coutume de se rendre au sauna est particulièrement ancienne et importante. On se rendait traditionnellement au sauna la veille de Noël, après avoir préparé la maison pour les célébrations de la soirée. La pratique du bain de vapeur était répandue dans tout le pays et la même coutume avait cours la veille de la Saint-Jean. On allait traditionnellement au sauna avant le service de la veille de Noël à l’église du village.
La première surprise de Noël était pour les enfants qui recevaient de nouveaux vêtements et chaussures pour le service religieux du soir .





Les symboles de Noël




En Estonie, le Père Noël apporte généralement les cadeaux le soir du 24 décembre.





L’une des traditions paysannes les plus importantes et les plus répandues en Estonie, comme dans d’autres pays d’Europe du Nord et centrale, consistait à répandre la paille de Noël sur le sol de la maison. Bien qu’elle soit liée à la légende biblique de la naissance de Jésus-Christ, la tradition de la paille de Noël pourrait avoir une origine païenne pré-chrétienne.


En Estonie, la paille (ou parfois le foin dans le Sud de l’Estonie), restait dans la maison pendant toute la période de Noël. La paille qui jonchait le sol était un terrain de jeu pour les enfants.


Outre la tradition de la paille de Noël, les Estoniens et leurs voisins avaient coutume de faire des couronnes de Noël imitant les lustres de l’église. Probablement arrivée en Estonie depuis l’Ouest et le Sud de la Finlande, cette coutume fut tout d’abord populaire parmi la population suédophone locale, particulièrement sur l’île de Vormsi dont les habitants conservaient un contact étroit avec leurs parents de Suède et de Finlande. Les couronnes et la paille de Noël disparurent au début du 19e siècle et furent remplacées par d’autres symboles de Noël. La vieille tradition connut un renouveau dans les années 70 lorsqu’il fut à nouveau très populaire de faire des couronnes de Noël.


Par comparaison avec les autres symboles estoniens de Noël, la tradition de l’arbre de Noël est relativement récente et fut introduite par la culture germanique au milieu du 19e siècle.
Dans les villes, la coutume d’avoir un arbre de Noël à la maison fut empruntée par les Estoniens à la population germanique locale. Dans les campagnes, la tradition se répandit sous l’influence de l’aristocratie balto-germanique locale qui organisait dans ses manoirs des fêtes de Noël avec des cadeaux pour les domestiques et les enfants. Bientôt, la coutume de dresser un arbre de Noël dans les écoles, les églises et les fermes (en plus de répandre la paille de Noël) devint très populaire.


L’arbre de Noël était toujours un sapin, excepté dans quelques régions peu boisées (par ex. île de Kihnu) où le sapin était remplacé par un pin. L’arbre de Noël était décoré simplement, avec des petits jouets et des friandises. Par la suite on ajouta des bougies.


La tradition du Père Noël qui apporte des cadeaux à Noël est relativement récente mais s’est généralisée.




 Les plats de Noël




Le plat estonien traditionnel de Noël est la viande de porc 
avec de la choucroute et du boudin. 





La veille de Noël et la nuit de Noël, on avait coutume de faire des repas copieux. Avoir de la nourriture en abondance sur sa table à Noël signifiait symboliquement que l’on ne manquerait pas de nourriture pendant toute l’année à venir.
D’après une vieille tradition, on servait de sept à douze plats différents pendant la nuit de Noël. Les mets de Noël estoniens traditionnels étaient la viande de porc accompagnée de choucroute et de boudin blanc et noir. On préparait un pain de Noël spécial en forme de cochon. Pendant la sainte nuit, les animaux domestiques recevaient aussi du pain de Noël. Les boissons de Noël les plus populaires étaient la bière brassée maison et l’hydromel. Le festin de Noël différait souvent entre les régions agricoles de l’intérieur des terres et les communautés de pêcheurs de la côte.


"En Estonie ,le repas traditionnel de Noël est composé de porc avec de la choucroute et des pommes de terre, de la tête de cochon, du boudin noir et blanc, de la soupe de betterave et du pâté.

Pour le dessert, les Estoniens dégustent du pain d'épice et des biscuits appelés "piparkoogid" à la cannelle et au chocolat ainsi que des tartes aux fruits rouges.
Le tout est arrosé de bière.
Le soir de Noël, les paysans préparent une profusion de plats et ne débarrassent pas la table pour permettre aux esprits des ancêtres de revenir les visiter et ainsi faire un peu partie de la fête". 








La veille de Noël et le jour de Noël se fêtaient traditionnellement en famille.


A partir du 26 décembre, on rendait visite à la famille, aux amis et aux voisins.
La nuit du 27 décembre, on "congédiait Noël". Ce jour-là, il était également courant de se rendre à la taverne locale et de s’amuser. Les derniers jours de l’année jusqu’au réveillon du Jour de l’an étaient appelés "demi-fêtes" et l’on continuait à éviter les travaux pénibles. Les gens se rendaient visite et se divertissaient.



Les années récentes 




Chaque année, au mois de décembre, un marché de Noël se tient sur la place de l’Hôtel de ville (Raekoja Plats) 
dans la vieille ville de Tallinn




Noël en tant que fête officielle était interdit pendant l’occupation soviétique. La période traditionnelle de Noël était limitée aux fêtes de la veille du Jour de l’an et du Jour de l’an. Malgré ces restrictions, Noël était fêté de manière non officielle et de nombreux Estoniens se rendaient à l’église la veille de Noël. Après le service religieux, on allumait des bougies sur les tombes de la famille.


Cette coutume devint l’expression de la protestation pacifique de tout un peuple contre l’idéologie soviétique et la propagande athéiste en général. Le jour de Noël, un jour ouvrable ordinaire, était célébré en privé à la maison avec la famille et les amis proches.









Pendant la période de bouleversements politiques de la fin des années 80, la fête de Noël, l’arbre de Noël et le Père Noël regagnèrent la reconnaissance publique. Quelques années plus tard, l’Estonie ayant retrouvé son indépendance, Noël redevint une fête religieuse officielle.


De nouvelles coutumes, venues principalement de Finlande et de Scandinavie, ont pris de l’importance aux côtés des anciennes traditions de Noël estoniennes.
L’une des plus populaires est la célébration de pré-Noëls ou petits Noëls pendant les premières semaines de décembre. Ces fêtes où l’on mange et où l’on boit du vin chaud sont célébrées au travail entre collègues.


Chaque année, le 24 décembre, le Président estonien proclame la trêve de Noël et assiste au service religieux de Noël. La proclamation de la trêve de Noël en Estonie est une tradition vieille de 350 ans qui fut instaurée 17e siècle sur ordre de la reine Christine de Suède.







Häid Jõule
Joyeux Noël



 Häid jõule ja edukat uut Aastat 
Joyeux Noël et une nouvelle année remplie de succès

  
Uut Aastat   
Heureuse nouvelle Année




Source texte et photos : http://www.est-emb.fr/estonie/noel

21 décembre : solstice d'hiver , fête de Yule






Le 21 décembre ,la fête de Yule correspond au Solstice d'Hiver,première journée de l'hiver , nuit la plus longue de l'année ,précédant la naissance du nouveau Soleil qui illuminera la Terre pour la prochaine année.

Cette célébration souligne la naissance de plusieurs divinités pré-chrétiennes, notamment Dionysos, Attis et Woden.
Pour les Chrétiens , la naissance du Christ correspond à cette période.
Dans presque toutes les cultures et religions, le solstice d'hiver marque l'ouverture d'une période de festivités plus ou moins longue. Cela se comprend mieux lorsqu'on sait que nos ancêtres vivaient selon le rythme des saisons et la durée du cycle du jour. Pour eux, c'était  l'élément essentiel qui guidait leur vie. 
L'arrivée du solstice indiquait la naissance d'un nouveau cycle solaire, des jours plus longs et l'arrivée des beaux jours. C'était une occasion de réjouissances. Il faut aussi souligner que c'est une période de l'année où personne ne travaillait aux champs et où les travaux de la ferme étaient réduits au minimum.


 






Rituel 

Dans les temps les plus reculés, les adorateurs du soleil allumaient de gigantesques brasiers pour assurer la renaissance du soleil. Un monde d'obscurité où rien ne pousserait était la plus grande crainte des Hommes. Plus tard, on a adjoint à cette tradition la naissance de différents dieux et, avec le temps, les brasiers extérieurs ont fait place à la coutume d'allumer une bûche de chêne dans l'âtre.
Une des plantes associées à Yule est le gui, plante sacrée des druides qui le coupaient à l'aide d'une serpe de cuivre au manche façonné en forme de corne de cerf. Il semble que cette tradition prit naissance dans l'ancienne Grèce où le gui représentait les organes génitaux de Zeus, et ses fruits blancs, des gouttes de sperme. Le gui ne pousse que sur le chêne, arbre d'ailleurs dédié à Zeus. 
Quant à la tradition de décorer des conifères, elle date de l'époque matriarcale où les prêtresses suspendaient des offrandes aux dieux ainsi que des représentations de la lune, du soleil et des étoiles aux branches des pins de leurs sanctuaires.
Dans les temps anciens, la coutume voulait également que l'on échange des cadeaux au cours de cette période.
Au Moyen- Age, les festivités duraient une douzaine de jours alors que les saturnales romaines s'échelonnaient sur une période de 7 jours.
Une des façons les plus intéressantes de célébrer Yule consiste à décorer un arbre. Tout est permis, quoiqu'il convienne de mettre l'accent sur des reproductions de lunes et d'étoiles. Vous pouvez inclure la décoration de votre arbre dans votre rituel et faire ainsi participer toute la maisonnée. 

Yule est une période de réjouissances. 



  


Les décorations 

 Du gui et du houx, des branches de conifère (sapin, pin, épinette), des chandelles représentant le père Noël, des cadeaux joliment enrubannés.
Les fleurs appropriées sont les poinsettias, les roses blanches ou rouges.
Vous pouvez aussi utiliser vos décorations de Noël.

Symboles et correspondances 

Encens : cèdre, pin, sapin, romarin
Arbres : chêne (pour la bûche), conifères
Fleurs : poinsettias, cactus de Jérusalem, roses rouges
Couleurs : or, argent
Chandelles : vertes, rouges, blanches
Pierres : œil de tigre, rubis
Planète : Jupiter







Aliments traditionnels 

Comme c'est un festival qui dure plusieurs jours, les extravagances sont permises (et même encouragées !). A l'occasion de cette fête, les pommes sont considérées comme sacrées et tous les mets qui en contiennent sont à l'honneur. Le cidre était et reste une boisson de circonstance.
Le gingembre et les épices occupent la place d'honneur. Il ne faut pas oublier qu'au Moyen Age, le gingembre, notamment, avait plus de valeur que les diamants. Une version moderne des gâteaux d'antan est la maison de pain d'épices, rappel des pièces montées qu'on présentait aux nobles rassemblés.
Les biscuits sont une partie intégrante des festivités car, à cette époque, le sucre était rare et le miel, difficile à ramasser. Donnez-leur la forme d'étoile, de lune, de soleil et d'animaux, vous poursuivrez ainsi une coutume qui date de la préhistoire : les archéologues ont découvert des gâteaux pétrifiés en forme d'étoile et de lune ou portant l'effigie de divinités dans des tombes datant de cette époque.



Les plats à servir 

Poulets, chapon, oie, perdrix – tous les rôtis ; cochon de lait rôti ; pâté en croûte (gibier et venaison), civet de lièvre ou de lapin ; tourte de pigeon.
Gâteau aux fruits confits ; pain d'épices ; biscuits au sucre.
Glögg, vin chaud épicé, cidre chaud épicé.




  

Étymologie du mot Yule 

Yule est un mot anglais utilisé dans les régions germanique et nordique qui désigne la période de Noël (jol en nordique ancien, qui a donné jól en islandais contemporain, jul en danois ,norvégien et suédois, joulu en finnois, jõulu en estonien et y désigne désormais la fête de Noël).
Son étymologie est contestée : certains l'ont rattaché, sans doute à tort, à la roue (hjul en suédois, hjól en islandais, wheel en anglais).
Selon toute vraisemblance, il s'agit quand même d'un mot scandinave associé à l' hiver. Le mot "jol" apparaît en nordique ancien aux alentours de l'an 900, dans un poème d'hommage à Harald aux beaux cheveux où un personnage parle de "boire à Jol".
Jol était le nom de la fête de la mi-hiver ou Jólablót, dont on discute encore pour savoir si elle avait lieu à l'occasion du solstice d'hiver ou à la mi- janvier.
Le "blót" était l'invocation des dieux à but propitiatoire, et on faisait alors des sacrifices pour appeler la bénédiction des dieux sur les récoltes à venir. Le dieu attaché à Jol était Jólner, l'un des nombreux noms d'Odin.
C'est aussi une fête wiccane et néo-païenne.



 

Yule et la mythologie scandinave 


Dans la mythologie scandinave, Yule est le moment de l'année où Heimdallr (de son trône situé au Pôle Nord) accompagné des Aesirs(l' Ansuzgardaraiwo) revient visiter ses enfants, les descendants de Jarl. Ils visitent ainsi chaque foyer pour récompenser ceux parmi ses enfants qui ont bien agi durant l'année. Ils laissent ainsi un présent dans la chaussette de ceux-ci. Ceux ayant mal agi voyaient à l'aube leur chaussette remplie de cendres. 
Yule est évidemment aussi une fête où les Hommes ,de leur côté et les dieux du leur, se rencontrent pour partager un repas bien arrosé, raconter, festoyer et chanter.


 Citation 

" Dans les pays du Nord, Noël coïncide avec des cérémonies très anciennes : les fêtes de Yule ou Yuletide. C'est une époque de réjouissances, de festins, consacrée à divers dieux de la mythologie germanique. 
Odin, dieu des morts, visitait la terre et on vidait une première coupe en son honneur, puis on célébrait, par la boisson, Njord et Freya, dieux de fécondité et d'abondance.
Les Juhles étaient des génies aériens vivant dans les arbres, et, en cette période de plein hiver, on suspendait à un arbre, proche de la maison, des coffrets de bouleau remplis de victuailles. 
Dans certaines régions, Wotan en personne chevauchait à travers les forêts, puis sautait de cheval et allumait une bûche énorme d'où jaillissait alors la lumière. 
Car Yule est aussi la fête du feu. En ces périodes de solstice d'hiver, la lumière a disparu, le soleil est mort, la terre entière est dans l'obscurité, d'énormes feux étaient allumés pour chasser les esprits de l'obscurité et appeler le nouveau soleil. 
Fête des morts, fête de la fécondité, Yuletide a laissé des traces dans les coutumes ou les superstitions de Noël : légendes selon lesquelles les morts reviennent en cette nuit, parts laissées pour les défunts sur la table pendant la messe de minuit, utilisation de la paille ou du blé pendant cette fête, dans la décoration, comme au Danemark et en Suède.
Yuletide a laissé des traces dans les pratiques : comme en Corrèze, par exemple, pour faire honte aux arbres qui ne produisent pas, on les ceinture de paille ; en Scandinavie, le matin de Noël, on prend la plus belle gerbe, à l'aide d'une perche on la fixe au toit de la plus haute maison... pour les oiseaux.
Et si en Pologne on place traditionnellement une poignée de foin sous la nappe blanche du repas de Noël, c'est bien sûr en souvenir de la couche du divin enfant, mais ce n'est pas sans rappeler les rites de fertilité des temps anciens. 
Quant aux traces dans la dénomination de Noël, elles sont nombreuses dans les pays septentrionaux :
Noël se dit Yul ou Jul, et entre dans la composition d'un certain nombre de mots relatifs à Noël : 
en anglais « Yuletide » période de Noël
en suédois : Jultomte, le petit homme de Noël."


Njörd, le dieu de la mer


Freyja dans son char tiré par ses chats ,par Nils Blommér (1852)



Sources :