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jeudi 21 juillet 2011

Talmont-sur-Gironde,une presqu'île sur l'estuaire de la Gironde







Je reviens de Charente-maritime ,au sud de Saintes, où j'ai la chance d'avoir de la famille.
De précédentes visites nous avaient amenés à Mornac-sur-Seudre, Meschers , la forêt de la Coubre ,Mortagne sur Gironde ,et quelques autres sites touristiques .
Cette fois-ci ,notre préférence nous conduisit à Talmont sur Gironde ,magnifique petit village sur l'estuaire de la Gironde .


Talmont-sur-Gironde est une commune française située dans le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes. Ses habitants sont appelés les Talmonais et les Talmonaises.Ils sont au nombre de 79 en dehors de la saison touristique .
Cette ancienne bastide fondée par le roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine Édouard Ier en 1284 s'étend sur un promontoire dominant l'estuaire de la Gironde.
Village à vocation touristique et artisanale, parfois considéré comme l'une des capitales de la rose trémière, Talmont doit également une part de sa notoriété à sa magnifique église romane campée au bord de la falaise, autrefois étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La commune a reçu le label des plus beaux villages de France.






Lorsqu'on arrive devant le site de Talmont, on aperçoit de très loin l'église Sainte-Radegonde ,campée sur une falaise dominant l'estuaire de la Gironde .
On est alors dirigé vers un grand parking où l'on peut laisser sa voiture pour la somme de deux euros .
En quittant le parking ,on pénètre sur la presqu'île par un isthme étroit .On arrive sur une grande place avec quelques arbres  pour pénétrer par la rue de la Porte de la ville dans ce qui fut autrefois une citadelle, une "Ville Close" du Moyen-Âge.

Le quadrillage des rues n'a pas changé depuis huit siècles . 






La visite peut commencer 

A droite, la rue de l'Ancien Château conduit au Promontoire d'où le regard s'étend vers la côte de Meschers et, de l'autre côté de la Gironde, vers la Pointe de Grave. La place est bordée par les restes des remparts édifiés sur l'ordre du roi d'Angleterre Edouard Ier en 1284.
















En suivant les remparts, on se dirige vers l'église Sainte Radegonde dont on aperçoit la masse trapue au-dessus des maisons. L'église romane en figure de proue a été construite au XII ème siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély.
La façade ouest de l'édifice fut reconstruite en style gothique au XVème siècle après qu'une travée de la nef soit tombée à la mer. Depuis lors les travaux de protection contre les colères des eaux se sont répétés avec une régularité nécessaire. La devise de la ville n'est-elle pas "Talmont au péril des flots" ?
Le furieux raz-de-marée du 29 décembre 1999 avait creusé une caverne sous le chevet de l'église. C'était le seul endroit qui n'ait jamais été défendu par la falaise ou un rempart. Il fallut entreprendre des travaux d'urgence et terminer ainsi en 2000 la muraille commencée 700 ans auparavant par les Anglais.


A l'entrée du cimetière un panneau donne des indications succinctes sur l'église. 
Près de cette dernière, le Musée propose les compléments indispensables pour comprendre le curieux vocabulaire du portail de style roman Saintongeais, ou bien l'histoire de la frégate ex-voto classée Monument Historique suspendue à la voûte. 
























Le cimetière marin borde l'église . Héritier de l'ancien "Clouzit" médiéval (cimetière clos entourant traditionnellement les églises saintongeaises), il conserve des tombes datant du XVIIIe siècle.
Jusqu'au début des années cinquante, le cimetière était divisé en deux enclos distincts, l'un pour les catholiques, l'autre pour les protestants. 
Faisant la jonction entre les deux parcelles, une ancienne rue baptisée "Rue des canons" débouchait sur le parvis de l'église.
Comme l'ensemble du village, le cimetière marin se pare de nombreuses roses trémières durant la saison estivale.



Petite histoire de roses ...




La légende du cimetière marin de Talmont sur Gironde

"Il existe à Talmont sur Gironde un émouvant et pittoresque cimetière marin, construit sur la falaise tout près d'une belle église romane dont le mur sud domine la Gironde.
Clotaire, fils de Clovis, avait épousé une princesse allemande du nom de Radegonde qui se lassa très vite des mœurs dissolues et brutales de la Cour : elle se nourrissait de fèves et de lentilles, faisait la charité aux pauvres et méditait longuement devant le crucifix. Clotaire ayant fait assassiner son frère, elle quitta son mari pour devenir nonne. Mais le roi regretta la présence de sa femme et partit à sa recherche. Elle se réfugia d'abord dans une grotte près de Pont l'Abbé d'Arnoult.

Puis, fuyant devant lui, Radegonde parvint jusqu'à Talmont et là, elle fut rattrapée par l'armée du roi. Elle arrivait alors dans un champ où de paysans étaient en train de semer de l'avoine. Inspirée par Dieu, elle leur dit :
"-Si on vous demande quand vous avez vu passer la reine, répondez que vous n'avez vu personne depuis que vous semiez le grain."
Ce disant, Radegonde entra dans le champ à peine ensemencé et l'avoine poussant tout d'un coup devint bientôt assez haute pour la cacher à ses poursuivants.
Clotaire, à la tête de ses soldats, survint et interrogea le laboureur qui lui répondit comme il lui avait été recommandé. Le roi, comprenant qu'il s'agissait d'un miracle, n'insista pas et rentra chez lui.
Radegonde sortit alors du champ, remercia les paysans et leur dit que Dieu les récompenserait par un prodige : tous ceux qui se feraient enterrer dans le cimetière de Talmont iraient tout droit au paradis. Les habitants du village construisirent alors une église qu'ils dédièrent à la sainte et racontèrent le miracle dont ils avaient bénéficié.
Si bien que les riverains de la Gironde, jusque fort loin en amont, voulurent en profiter : quand l'un d'entre eux mourait, on mettait son cercueil dans une barque avec une bourse contenant le prix de l'enterrement et on poussait le tout sur le fleuve qui entraînait l'esquif jusqu'à Talmont. Là, le mort était enseveli dans le cimetière miraculeux et son âme allait au paradis.
Un jour, des pêcheurs arrêtèrent une de ces barques qui descendait majestueusement la Gironde et volèrent la bourse qu'elle contenait puis la repoussèrent au fil de l'eau. Mais l'esquif ne continua pas sa route et s'attacha au bateau des voleurs, remontant le courant derrière eux malgré tous les efforts qu'ils faisaient pour le laisser sur place.
Les pêcheurs comprirent alors qu'ils ne pourraient jamais se débarrasser du mort qu'ils avaient volé et lui rendirent la bourse. Le canot funèbre reprit alors sa lente glissée jusqu'à Talmont où le pauvre cadavre reçut la sépulture à laquelle il avait droit."

















Poursuivons la visite ...
Derrière l'église, la promenade des remparts, bordée par les restes d'un chemin de ronde, offre des points de vue uniques sur l'estuaire et les côtes du Médoc. A cet endroit, la Gironde atteint sa plus grande largeur, 12km. Bordeaux est à 80 km par la rivière.

En suivant la falaise, on arrive aux vestiges les plus visibles et les mieux conservés de la citadelle, ceux de la Tour Blanche, ainsi nommée par les Anglais en souvenir de la "White Tower", la célèbre Tour de Londres. Sa porte ouvre sur l'estuaire, et l'on peut ainsi mesurer le recul de la falaise sans savoir toutefois à quelle époque la tour s'est écroulée dans les flots. On sait par contre que les espagnols, forts dépités d'être chassés de la ville en 1652, ont largement contribué à sa ruine avant de partir.

















Depuis la Tour Blanche, on profite d'une vue imprenable sur la Roche du Caillaud, ses vignobles et ses carrelets. 
En 1917, les Américains avaient commencé à construire à cet endroit un immense port en eau profonde afin de recevoir hommes et matériel pour la guerre (plans à voir au Musée). Les falaises furent dynamitées et reculèrent de 30m. L'armistice de 1918 mit fin à l'entreprise. Mais les galeries et les puits de mines ayant été laissés en place, l'énorme vague de 1999 s'est engouffrée dans les ouvertures, fit exploser la falaise et avec elle les 25 carrelets retrouvés entassés au fond de la baie, aux portes des maisons du Caillaud. Aujourd'hui, la plupart d'entre eux ont été reconstruits.

Après la Tour Blanche, le sentier débouche sur le port. Avec des quais inclinés construits en 1835, il a conservé l'aspect ancien des petits ports de l'estuaire. Dans la cour du Musée de la pêche, près de l'église, est ancrée pour toujours l'une des dernières yoles en bois construites sur l'estuaire. La visite du port termine le tour de l'île .

Après cette visite de la partie historique de Talmont , il ne restera plus qu'à se promener tranquillement dans les jolies ruelles de la Ville Close. Des artisans ,peintres, potiers, des magasins de cartes postales et de souvenirs, des cafés et des restaurants vous attendent, apportant en toute saison une vie paisiblement animée à ces lieux qui ont traversé les siècles en domptant les périls. Sur la place de la Priauté, ne pas manquer de s'arrêter pour admirer un tilleul flamboyant, planté en 1895,qui protège la Mairie.

































Enfin, à deux pas de là, sur le chemin du retour vers le parking, on pourra monter sur la Roche du Caillaud, afin de bénéficier d'un panorama exceptionnel sur la presqu'île, l'église et l'embouchure de l'estuaire. Et en prime,y admirer les vignes qui produisent d'excellents vins, paraît-il !


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