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mardi 21 juin 2011

Nom de code "Opération Barbarossa" : 22 juin 1941

Image : http://www.annefrankguide.net/fr-fr/bronnenbank.asp?aid=88003 (cliquez sur l'image pour l'agrandir)


Il y a soixante-dix ans, la Seconde Guerre mondiale basculait.


L’opération Barbarossa (en allemand, Unternehmen Barbarossa), nommée en référence à l'empereur Frédéric Barberousse, est le nom de code désignant l'invasion par le IIIe Reich de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) pendant la Seconde Guerre mondiale.
Déclenchée le 22 juin 1941, un an jour pour jour après la signature de l'armistice entre la France et le IIIe Reich, elle ouvre le front de l'Est qui devient le principal théâtre d'opérations de la guerre terrestre en Europe (de 1941 à 1945, 80 % des pertes de la Wehrmacht sont subies sur le front russe et le facteur crucial dans le succès ou la défaite du Troisième Reich nazi. Ce front va être le théâtre des plus grandes et des plus sanglantes batailles terrestres de la Seconde Guerre mondiale.
Cette invasion marque aussi un tournant dans la guerre, jusqu'alors encore assez localisée et européenne. Elle va bientôt embraser le monde entier.


La préparation de l'opération Barbarossa : plan d'origine des Allemands(cliquez sur l'image)

 


Le 22 juin 1941, à 4 heures du matin, Staline est réveillé par un coup de fil du général Joukov dans sa datcha des environs de Moscou : "C'est la guerre !"
Les troupes allemandes viennent de pénétrer en Union soviétique. Cette guerre non déclarée survient un an jour pour jour après l'armistice franco-allemand.

Europe nazie

Fin 1940, après avoir fait plier la France au terme d'une guerre-éclair, Hitler ne trouve plus que l'Angleterre de Churchill pour lui résister. C'est paradoxalement le seul pays étranger qu'il ait en admiration et avec lequel il aurait souhaité une alliance de raison.

Le Führer décide alors d'attaquer l'URSS, en dépit du pacte de non-agression qu'il a conclu avec Staline. Il suit de la sorte un objectif qu'il s'est fixé dès le début de sa carrière politique. Sur une suggestion de son ministre des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, le déclenchement de l'invasion est secrètement fixé au 15 mai 1941.

Mais entretemps, le 27 mars 1941, à Belgrade, en Yougoslavie, le gouvernement yougoslave est renversé par des officiers de l'armée de l'air deux jours après avoir signé un pacte avec l'Allemagne et l'Italie. Hitler craint avec raison que le nouveau gouvernement yougoslave ne prenne le parti des Anglais.

Là-dessus, Mussolini appelle le Führer à l'aide. Le dictateur italien avait conquis l'Albanie avant le déclenchement du conflit mondial et, profitant du conflit européen, avait tenté d'étendre ses conquêtes dans les Balkans en envahissant la Grèce. Mais ses armées sont refoulées du fait d'une résistance inattendue des Grecs. Hitler, qui conserve de l'admiration pour le Duce, ne peut faire moins que de lui répondre favorablement.

C'est ainsi que le 6 avril 1941, la Wehrmarcht envahit la Yougoslavie. Elle entre à Belgrade le 12 avril et à Athènes le 27 avril. Du fait de ce contretemps, l'invasion de l'URSS est repoussée de cinq semaines ! Ce retard sera lourd de conséquences car il empêchera la Wehrmacht d'atteindre Moscou avant l'hiver.


 

L'attaque initiale : déroulement de l'opération (cliquez sur l'image)



 Opération "Barbarossa"

Malgré la discrétion dont les Allemands entourent leur projet d'invasion de l'URSS, Staline en est très tôt et très complètement informé grâce à ses services secrets et notamment à l'action de son agent en poste à Tokyo, Richard Sorge, qui se fait passer pour nazi et travaille auprès de l'ambassadeur allemand au Japon, Eugen Ott. Il envoie à Staline une lettre précisant que l'invasion allemande aurait lieu dans la deuxième quinzaine de juin 1941.

Mais le dictateur ne veut pas croire à l'imminence de l'attaque, tant il est convaincu de la solidité du pacte de non-agression conclu avec les nazis. Non sans raison, il juge absurde que Hitler prenne le risque d'ouvrir un deuxième front et de renoncer aux approvisionnements soviétiques en matières premières, pétrole et produits agricoles.

Hitler baptise l'opération secrète : "Barbarossa", du nom de l'ancien empereur germanique Frédéric 1er Barberousse.

Sitôt informé de l'invasion, Staline, incrédule, sombre dans une dépression profonde sans se montrer ni voir personne pendant plusieurs jours. Pour lui comme pour beaucoup de contemporains, la victoire des Allemands paraît une nouvelle fois inéluctable...

Le 3 juillet 1941 enfin, après que des militaires l'aient adjuré de se ressaisir, il prononce un vibrant discours radiodiffusé et sans rien cacher du désastre, en appelle au sursaut patriotique. Il se garde bien d'évoquer dans son discours le parti communiste, honni de beaucoup de ses concitoyens.

L'URSS reçoit l'appui sans condition du plus vieil ennemi du bolchévisme, le Premier ministre britannique Winston Churchill. À la différence de ses conseillers, celui-ci comprend que la défaite de l'Allemagne doit primer sur toute autre considération. Il signe le 16 juillet 1941 une alliance en bonne et due forme avec son vieil ennemi.

Soviétiques aux abois

 Soutenue au nord par les Finlandais et au sud par les Roumains, la Wehrmacht remporte d'abord des succès spectaculaires face à une Armée rouge de 4 millions de soldats et 170 divisions, mais démoralisée et décapitée par la disparition de la moitié des officiers généraux dans les purges staliniennes.

Dès le premier jour de l'invasion, les chars allemands, les Panzers, progressent de 60 kilomètres à l'intérieur du pays. Dans le même temps, l'aviation allemande, la Luftwaffe, détruit 1811 appareils soviétiques, dont 1489 au sol ! Staline, qui ne voulait donner aucun motif de méfiance à Hitler, avait interdit que l'on camoufle ou protège ces avions d'une quelconque façon.

Forts de 3 millions d'hommes, 3.600 chars et 4.200 avions, les envahisseurs capturent en quelques semaines... 600.000 soldats soviétiques ainsi que des milliers de chars.

Le 10 juillet, ils entrent dans Vitebsk, grande ville de Biélorussie que l'Armée rouge a évacuée après l'avoir incendiée.

En août, ils encerclent Kiev, capitale de l'Ukraine, et le 19 septembre entrent dans la ville. Ils font au passage 650.000 prisonniers supplémentaires. Au nord, ils entament le 8 septembre le siège de Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg). Celui-ci durera 900 jours.

Sur le terrain, la guerre se fait impitoyable. Dédaignant le soutien des populations slaves et des minorités ethniques exacerbées par la terreur communiste, les Allemands laissent mourir les foules de prisonniers qui tombent entre leurs mains.

Considérés par Staline comme des traîtres, ces derniers seront au total 5,7 millions de juin 1941 à février 1945 ; 3,3 millions mouront dans les camps de maladie, de faim et de mauvais traitements ! Les nazis multiplient aussi les exécutions sommaires de civils et surtout entament l'extermination des Juifs.

Retournement de situation

En juillet 1941, Hitler croit avoir eu une nouvelle fois raison contre ses généraux qui doutaient du succès de l'invasion. Mais très vite il doit déchanter.

Le régime soviétique résiste contre toute attente au choc des premières semaines de l'invasion. Très vite, la hiérarchie communiste se ressaisit et, d'une poigne de fer, mobilise toutes les forces du pays sans égard pour la vie humaine. Le potentiel industriel est préservé grâce au déménagement des grandes usines d'armement dans la région de l'Oural, à l'est de Moscou. Le gouvernement soviétique lui-même abandonne Moscou le 16 octobre 1941 et se réfugie plus à l'est.

Dans les régions occupées par la Wehrmacht, les minorités et les paysans sont d'abord enclins à soutenir l'envahisseur par haine des communistes. Mais ils changent vite d'attitude devant la haine des Allemands à leur égard. Hitler lui-même tient les Slaves pour des êtres inférieurs et dédaigne leur soutien face à Staline.

Or, la Wehrmacht souffre très vite d'un équipement logistique insuffisant. Elle manque dramatiquement de camions et de trains. Qui plus est, elle se disperse dans trois objectifs, Hitler et ses généraux n'ayant pu s'entendre sur un objectif prioritaire.

C'est ainsi qu'un groupe d'armées se dirige au nord vers Léningrad, un autre vers Moscou, un troisième au sud vers les plaines céréalières de l'Ukraine et les gisements pétroliers du Caucase. Aucun de ces objectifs ne sera en définitive atteint.

Le 5 décembre 1941, épuisée par l'arrivée précoce de l'hiver et le harcèlement des résistants soviétiques, l'armée allemande interrompt son avance à 30 kilomètres de Moscou.

Alors débute sur tous les fronts la contre-offensive soviétique. Pour la première fois depuis le début de la guerre, la Wehrmacht cède du terrain devant l'ennemi. Dans le même temps, les États-Unis entrent dans le conflit suite à l'attaque japonaise sur Pearl Harbor. C'est le tournant de la Seconde Guerre mondiale.



Bilan de l'opération Barbarossa : l'épuisement et le 1e recul allemand à Rostov sur le Don.



Voici un troublant document de propagande des actualités allemandes, quelques jours après le déclenchement de l'opération Barbarossa (Les Actualités Mondiales - 4 juillet 1941)








http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19410622

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